Un test de provocation oral est nécessaire pour le diagnostic d’hypersensibilité aux bétalactamines. : Bousquet PJ, Pipet A, Bousquet-Rouanet L, Demoly P.
Exploration des Allergies, Maladies Respiratoires and INSERM, Hôpital Arnaud de Villeneuve, University Hospital of Montpellier, Montpellier Cedex 5, France.
dans Clin Exp Allergy. 2008 Jan ;38(1):185-90
– Introduction :
- Les bétalactamines (BétaL) restent les médicaments les plus souvent impliqués dans les réactions allergiques médicamenteuses.
- Cette famille est souvent essentielle dans le traitement des maladies infectieuses et il y a un rapport risque/bénéfice et économique qui est suffisamment favorable pour proposer l’exploration de toutes les suspicions d’allergie aux BétaL.
- Un diagnostic précis est toujours basé sur des tests cutanés et quelquefois sur des tests de provocation.
- Des recommandations ont été publiées par les sociétés d’allergologie et des scientifiques confirmés, mais il n’y a pas toujours de concordance dans ces recommandations et cela peut induire une certaine confusion pour l’allergologue praticien.
- La situation s’est même détériorée depuis le retrait mondial des déterminants des pénicillines pour la réalisation des tests cutanés, et du fait de l’augmentation des prescriptions d’amoxicilline et de céphalosporines dans la plupart des pays.
– Objectif de l’étude :
- Dans un article récent, il a été établi que les patients ayant des antécédents d’allergie à la pénicilline et de tests cutanés négatifs pour les déterminants mineurs et majeurs de la pénicilline ont un risque faible de refaire une allergie (0 à 5%) s’ils reprennent de la pénicilline.
– Matériel et méthode :
- Pour ce travail, les auteurs ont utilisé la banque de données des allergies médicamenteuses et de réactions d’hypersensibilité afin de démontrer que cette conclusion est en réalité fausse.
- Les questionnaires standardisés du groupe de travail européen sur les allergies médicamenteuses, les tests cutanés et les tests de provocation ont été utilisés.
– Résultats :
- 1218 patients, 69.8% de femmes et 51.7% d’atopiques, ont été inclus.
- 21.1% avaient une véritable allergie aux BétaL, confirmée par les tests cutanés (178, 69.3%) ou par un test de provocation médicamenteux (79, 30.7%).
- 17.4 % des patients ayant un test cutané négatif vis-à-vis des déterminants majeurs ou mineurs de la pénicilline étaient positifs lors de la réintroduction d’une BétaL.
– Conclusion :
- Pour le diagnostic d’allergie aux BétaL, si tous les tests sont négatifs, des tests complémentaires avec d’autres déterminants antigéniques et des tests de réintroduction sous stricte surveillance sont nécessaires.