La PPD est souvent accusée mais pas toujours coupable…

lundi 8 décembre 2008 par Dr Geneviève DEMONET1802 visites

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La PPD est souvent accusée mais pas toujours coupable…

La PPD est souvent accusée mais pas toujours coupable…

lundi 8 décembre 2008, par Dr Geneviève DEMONET

La célèbre para-phénylènediamine (PPD pour les intimes) revient une de fois de plus sur le devant de la scène avec une étude allemande ayant pour but de quantifier les réactions à ce colorant en fonction du type d’exposition à l’allergène…

Para-Phénylènediamine : le profil d’un allergène important. Résultats de l’IVDK : Schnuch A, Lessmann H, Frosch PJ, Uter W.

Department of Dermatology, University of Witten/Herdecke and Klinikum Dortmund gGmbh, Dortmund, Germany

dans Br J Dermatol. 2008 Aug ;159(2):379-86. Epub 2008 May 28

 Contexte :

  • La para-phénylènediamine (PPD) est un allergène de contact important utilisé au départ dans la teinture de cheveux.

 Objectifs :

  • Quantifier les cas d’allergie de contact (AC) à la PPD selon les sources d’exposition.

 Méthodes :

  • Les patients ayant une AC à la PPD, diagnostiquée par le Réseau d’Information des Services de Dermatologie (IVDK ; n= 3307 sur 83030 patients testés) ont été séparés en 5 sous-groupes d’exposition.
  • On a utilisé des variables démographiques et le schéma de réactions concomitantes pour caractériser davantage les sous-groupes.
  • L’impact des facteurs individuels sur le risque d’AC à la PPD a été examiné à l’aide d’une analyse de régression logistique.
  • L’épidémiologie clinique et des méthodes de recherche sur l’utilisation des médicaments (CE-DUR) ont été utilisées pour estimer la prévalence à 10 ans de l’AC à la PPD dans la population générale.

 Résultats :

  • La prévalence de 4% de l’AC à la PPD chez les patients a été extrapolée à une prévalence de 0.96% dans la population générale.
  • Des profils différents ont été trouvés pour « expliquer » les pourcentages suivants d’AC à la PPD :
    • teinture de cheveux chez les clients 22% (0.22% de la population générale)
    • expositions professionnelles diverses, c’est-à-dire teinture de cheveux par les coiffeurs, exposition à la peinture et aux caoutchoucs 23% (0.22% de la population générale)
    • vêtements/chaussures 12% (0.12% de la population générale)
  • L’exposition causale potentielle à la PPD n’a pu être identifiée chez environ 44% des patients ayant une AC à la PPD.

 Conclusions :

  • L’exposition à l’origine de la sensibilisation a été identifiée dans plus de 50% des cas d’AC à la PPD.
  • Cela n’a pas été possible dans un grand nombre d’autres cas (44%).
  • Une « histoire » d’AC sans pertinence actuelle et sans sensibilisation active par les patch-tests (une autre exposition importance à la PPD) doit être considérée avec précaution chez ces patients.

Sur 83030 patients testés pour allergie de contact, 3307 ont été reconnus allergiques à la PPD par le Réseau d’Information des Services de Dermatologie (IVDK), soit une prévalence de 4% extrapolée à 0.96% dans la population générale.

L’origine de la sensibilisation n’a pu être retrouvée dans 44% des cas.

Pour les autres, la teinture capillaire des patients était responsable dans 22%, l’exposition professionnelle (teinture, peinture, caoutchouc) dans 23% et les vêtements et chaussures dans 12%.

La prudence s’impose donc dans l’interprétation des tests en allergie de contact : la pertinence, toujours la pertinence…