Super test pour l’allergie retardée aux amino-pénicillines de l’enfant : mange et tais-toi !!

vendredi 20 mars 2009 par Dr Stéphane Guez2060 visites

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Super test pour l’allergie retardée aux amino-pénicillines de l’enfant : mange et tais-toi !!

Super test pour l’allergie retardée aux amino-pénicillines de l’enfant : mange et tais-toi !!

vendredi 20 mars 2009, par Dr Stéphane Guez

Si le diagnostic des réactions d’allure allergique immédiates aux amino-pénicillines semble maintenant bien codifié, il n’en est pas de même pour les réactions retardées. Est-ce que les tests cutanés ont un intérêt ? Peut-on se passer des tests de réintroduction ou au contraire faut-il les faire de façon systématique ?

Tests cutanés et tests de provocation pour le diagnostic des réactions non immédiates aux amino-pénicillines chez les enfants. : N. Blanca-López 1 , L. Zapatero 2 , E. Alonso 2 , M. J. Torres 3 , V. Fuentes 2 , M. I. Martínez-Molero 2 , M. Blanca 3

1 Allergy Service, 12 de Octubre Hospital, Madrid ; 2 Pediatric Allergy Unit, Gregorio Marañon Hospital, Madrid ; 3 Allergy Service, Carlos Haya Hospital, Málaga, Spai

dans Allergy
Volume 64 Issue 2, Pages 229 - 233

 Introduction :

  • Les réactions allergiques non immédiates (RANI) aux amino-pénicillines incluent plusieurs entités, les plus communes d’entre elles étant les réactions de type urticaire et les exanthèmes maculo-papuleux.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’évaluer un groupe d’enfants ayant développé un ou plusieurs épisodes de réactions cutanées suggestives d’une RANI aprés administration d’amino-pénicillines.

 Matériel et méthode :

  • Les critères d’inclusion reposent sur : des tests cutanés immédiats négatifs, une absence d’IgE spécifiques aux différentes pénicillines.
  • Les IDR et les patch-tests ont fait l’objet d’une lecture retardée et en cas de négativité, un test de provocation médicamenteux incluant une dose thérapeutique complète du médicament a été faite.
     *Deux groupes différents ont été comparés :
    • Groupe A : des enfants ayant des tests cutanés positifs et/ou des tests de provocation positifs
    • Groupe B : des enfants ayant des tests cutanés négatifs et une bonne tolérance lors du test de réintroduction médicamenteuse.

 Résultats :

  • Groupe A : il est formé de 20 patients.
    • Des tests positifs en IDR ou patch ont été trouvés chez 1 patient, et pour les 19 autres une réponse positive au test de réintroduction a confirmé le diagnostic.
  • Groupe B (contrôle) : il est formé de 19 patients avec des symptomes similaires après la prise d’amino-pénicillines mais avec une bonne tolérance.
  • Il n’y a pas entre ces 2 groupes de différence d’âge, dose, prescription ou non de traitements antérieurs.
  • Les entités cliniques sont également similaires dans ces 2 groupes.

 Conclusion :

  • Des réactions cutanées reproductibles non immédiates aux amino pénicillines peuvent survenir chez les enfants malgré la négativité des tests cutanés.
  • La valeur de ces procédures de diagnostic semblent limitée à ce type de réaction, avec des tests de provocation aux médicaments qui sont une alternative raisonnable et sans danger pour faire le diagnostic mais qui doivent être confirmés.

Dans ce travail les auteurs démontrent que les tests cutanés sont de peu d’intérêt dans l’exploration des réactions cutanées retardées lors de la prise d’amino-pénicilline. Un test de provocation par voie oral est nécessaire pour permettre le diagnostic.

Ainsi, cette étude confirme que les tests IDR ou patch sont peu rentables dans les histoires très fréquentes de réactions retardées lors de la prise d’amino-pénicillines chez les enfants.

Certes un test positif a une bonne spécificité mais la sensibilité semble très médiocre.

Il faut donc demander un test de provocation pour reconnaître les vrais allergiques de ceux qui pourront reprendre sans risque une amino-pénicilline.

Il faut noter que dans cette étude les tests immédiats pour permettre l’inclusion des patients reposaient sur des pricks et IDR avec les déterminants majeurs et mineurs de la pénicilline qui ne sont malheureusement pas disponibles en France.

Enfin contrairement à l’habitude, les patients non seulement avait une réintroduction d’amino-pénicilline à doses croissantes sur une journée d’hospitalisation, mais il la prenait pendant 5 jours pour bien confirmer l’absence de réactions retardées.