En plus de la nausée, la télévision pourrait aussi donner de l’asthme !!

jeudi 23 avril 2009 par Dr Stéphane Guez945 visites

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En plus de la nausée, la télévision pourrait aussi donner de l’asthme !!

En plus de la nausée, la télévision pourrait aussi donner de l’asthme !!

jeudi 23 avril 2009, par Dr Stéphane Guez

Le développement de l’asthme reste mal compris et il est probablement certain que des facteurs environnementaux jouent un rôle essentiel. Mais lesquels ? Des épidémiologistes traquent ces facteurs extérieurs en suivant régulièrement une cohorte d’enfants : surprise, c’est la télévision qui serait la coupable !!

Association entre le temps passé devant la télévision dans la petite enfance et le risque de développer un asthme. : A Sherriff1, A Maitra2, A R Ness3, C Mattocks4, C Riddoch4, J J Reilly5, J Y Paton5 and A J Henderson6

1 Dental School, Faculty of Medicine, University of Glasgow, Glasgow, UK
2 Department of Paediatric Respiratory Medicine, Sheffield Children’s Hospital, Sheffield, UK
3 Department of Oral and Dental Science, University of Bristol, Bristol, UK
4 School for Health, University of Bath, Bath, UK
5 Division of Developmental Medicine, University of Glasgow, Glasgow, UK
6 Department of Community-Based Medicine, University of Bristol, Bristol, UK

dans Thorax 2009 ;64:321-325

 Objectif de l’étude :

  • Déterminer si le temps passé à regarder la télévision chez les jeunes enfants est associé au risque de développer un asthme.

 Matériel et méthode :

  • Des enfants prenant part au protocole de Suivi Longitudinal de l’Etude Avon de Parents et d’Enfants (ALSPAC) :
    • n’ayant aucun sifflement bronchique jusqu’à l’âge de 3.5 ans
    • avec ensuite un suivi jusqu’à 11.5 ans
  • ont été inclus dans une étude de cohorte prospective longitudinale.
  • L’objectif principal a été de savoir s’ils développaient un asthme,
    • défini par un diagnostic porté par un médecin à l’âge de 7.5 ans
    • avec des symptômes et/ou un traitement
  • dans les 12 mois précédent l’âge de 11.5 ans.
  • Le rapport des parents, sur le temps passé devant la télévision par les enfants, a été estimé à 39 mois.

 Résultats :

  • Chez les enfants sans symptômes à type de sifflements bronchiques à 3.5 ans et suivi à 11.5 ans, la prévalence de l’asthme est de 6% (185 sur 3065).
  • L’augmentation du temps passé devant la télévision à l’âge de 3.5 ans est associé à une augmentation de la prévalence de l’asthme à 11.5 ans (p : 0.0003).
  • Les enfants qui regardent la télévision plus de 2 h par jour ont un risque de développer un asthme 2 fois plus important à l’âge de 11.5 ans que les enfants qui regardent la télévision de 1 à 2 h par jour (Odd ratio ajusté : 1.8, IC 95% : 1.2 à 2.6).

 Conclusion :

  • Le fait de regarder longtemps la télévision chez les enfants de 3.5 ans et qui n’ont eu aucun épisode de sifflements bronchiques jusqu’à cet âge est associé au risque de développer un asthme ultérieurement.

Les auteurs constatent un lien statiquement significatif entre le fait de regarder dans la petite enfance la télévision plus de 2 heures par jour et le risque de développer ultérieurement un asthme.

Initialement, il n’y avait pas de différence sur le plan respiratoire avec les enfants qui regardent la TV moins de 2 heures par jour.

Au premier abord ces résultats peuvent surprendre et laisser penser que la statistique peut créer des liens totalement incohérents entre des faits qui n’ont pas de relation entre eux.

En y regardant de plus prêt, ces résultats pourraient être finalement logiques à condition de ne pas considérer la télévision comme l’élément principal de développement de l’asthme.

En effet regarder la TV plus de 2 heures par jour signifie moins d’activité physique et sans doute plus grande surcharge pondérale.

Les enfants étant particulièrement réceptifs à la publicité, il y a sans doute chez ces enfants une consommation plus importante de produits glucidiques industriels.

Il y a peut-être aussi un manque de sommeil évident dont on sait qu’il favorise également l’asthme.

Mais rien n’empêche une analyse différente.

Est-ce que les enfants qui regardent plus la télévision ne sont pas ceux qui éprouvent dans leur plus jeune âge des gênes respiratoires importantes à l’effort ?

Est-ce que le fait de regarder la TV le soir n’est pas une façon de lutter contre les angoisses nocturnes liées à des difficultés respiratoires infra-diagnostiques ?

Bref, il faudrait que d’autres études ne provenant pas toujours de la même cohorte d’enfants, valident ces résultats.