Des probiotiques spécifiques améliorent la rhinite allergique durant la saison pollinique du bouleau : Ouwehand AC, Nermes M, Collado MC, Rautonen N, Salminen S, Isolauri E.
Health & Nutrition, Danisco Finland, 02460 Kantvik, Finland
dans World J Gastroenterol. 2009 Jul 14 ;15(26):3261-8.
– Objectif :
- Vérifier si les symptômes d’allergie au pollen de bouleau sont liés aux changements de microflore digestive et si les probiotiques ont un effet sur ces symptômes.
– Méthodes :
- Quarante sept enfants ayant une allergie confirmée au pollen de bouleau ont été randomisés pour recevoir en double aveugle soit un mélange de Lactobacillus acidophilus (L. acidophilus) NCFM (ATCC 700396) et de Bifidobacterium lactis (B. lactis) Bl-04 (ATCC SD5219) soit un placebo durant 4 mois en démarrant avant la saison pollinique du bouleau.
- Les symptômes ont été notés dans un journal.
- Des échantillons de sang ont été collectés pour une analyse de cytokines et d’éosinophiles.
- Des prélèvements de selles ont été analysés pour mesurer la microflore, la calprotectine et les IgA.
- Les éosinophiles ont été quantifiés sur des prélèvements nasaux effectués à l’aide d’écouvillons.
– Résultats :
- La saison pollinique a induit une réduction des Bifidobacterium, Clostridium et Bacteroides qui n’a pas pu être prévenue par l’administration de probiotique.
- Durant l’administration, on a observé des quantités significativement plus élevées de B. lactis 11.2 x 10(7) +/- 4.2 x 10(7) vs 0.1 x 10(7) +/- 0.1 x 10(7) bactéries/g fèces (P < 0.0001) et de L. acidophilus NCFM 3.5 x 10(6) +/- 1.3 x 10(6) vs 0.2 x 10(6) +/- 0.1 x 10(6) bactéries/g fèces (P < 0.0001) dans le groupe probiotique comparativement au groupe placebo.
- Au mois de mai, on a observé une tendance à ce que moins de patients signalent des symptômes de rhinorhée (76.2% vs 95.2%, P = 0.078) alors qu’au mois de juin moins de sujets, 11.1% vs 33.3%, ont rapporté une obstruction nasale dans le groupe probiotique (P = 0.101).
- Parallèlement, moins de sujets dans le groupe probiotique avaient une infiltration éosinophilique dans la muqueuse nasale comparativement au groupe placebo, 57.1% vs 95% (P = 0.013).
- Les symptômes oculaires avaient tendance à être légèrement plus fréquents dans le groupe probiotique, 12.5 d [interquartile range (IQR) 6-18] vs 7.5 d (IQR 0-11.5) (P = 0.066) durant le mois de mai.
- Les IgA fécales étaient augmentées dans le groupe placebo durant la saison pollinique ; cette élévation était prévenue par les probiotiques (P = 0.028).
– Conclusions :
- On a montré que l’allergie au pollen de bouleau était associée à un changement de composition de la microflore fécale.
- On a montré que le mélange spécifique de probiotiques utilisé a prévenu l’infiltration éosinophilique de la muqueuse nasale et a eu tendance à réduire les symptômes nasaux.