TPO alimentaire de l’enfant : pas la peine pour l’allergologue de faire un pontage coronarien prophylactique.

lundi 4 janvier 2010 par Dr Stéphane Guez749 visites

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TPO alimentaire de l’enfant : pas la peine pour l’allergologue de faire un pontage coronarien prophylactique.

TPO alimentaire de l’enfant : pas la peine pour l’allergologue de faire un pontage coronarien prophylactique.

lundi 4 janvier 2010, par Dr Stéphane Guez

Le TPO reste assez stressant aussi bien pour l’enfant que pour sa famille sans oublier l’allergologue dont les coronaires sont parfois soumises à rude épreuve. Quelle est la réalité de l’utilisation de l’adrénaline lors de la prise en charge d’une anaphylaxie déclenchée par un TPO ?

Le traitement par adrénaline n’est pas fréquent et les réactions anaphylactiques bi-phasiques sont rares dans les allergies alimentaires lors d’un test de provocation par voie orale chez les enfants. : Kirsi M. Järvinen, MD, PhD, Sujitha Amalanayagam, Wayne G. Shreffler, MD, PhD, Sally Noone, RN, Scott H. Sicherer, MD, Hugh A. Sampson, MD, Anna Nowak-Węgrzyn, MD

Division of Pediatric Allergy and Immunology and the Jaffe Institute for Food Allergy, Mount Sinai School of Medicine, New York, NY

dans JACI Volume 124, Issue 6, Pages 1267-1272 (December 2009)

 Introduction :

  • Les données concernant l’utilisation de l’adrénaline et les réactions bi-phasiques dans les anaphylaxies induites par un test par voie orale alimentaire chez les enfants sont rares.

 Objectifs de l’étude :

  • Ils ont été de déterminer :
    • la prévalence et les facteurs de risques des réactions nécessitant l’utilisation d’adrénaline
    • et la fréquence des réactions bi-phasiques durant un test de provocation par voie orale (TPO) chez les enfants.

 Matériel et méthodes :

  • Les données précises des réactions d’un test positif lors d’un TPO chez les enfants ont été recueilles entre 1999 et 2007 en utilisant les données des fichiers informatiques.
  • La sélection des patients pour un TPO est généralement retenue :
    • lorsqu’il y a moins de 50% de chance d’avoir un TPO positif
    • et un faible risque de déclencher une réaction grave sur les bases des antécédents cliniques, le taux des IgE spécifiques et les résultats des tests cutanés.

 Résultats :

  • Un total de 436 TPO a entrainé une réaction positive sur un total de 1273 soit 34%.
  • L’adrénaline a été administrée dans 50 cas (11% des TPO positifs, 3.9% pour l’ensemble des TPO) avec selon les aliments :
    • œuf : n=15, 16% de test positifs pour l’ensemble des TPO à l’œuf
    • lait : n=14, 12%
    • arachide : n=10, 26%
    • noisette : n=4, 33%
    • soja : n=3, 7%
    • blé : n=3, 9%
    • et poisson : n=1, 9%.
  • Les réactions qui nécessitent de l’adrénaline surviennent plutôt chez les enfants âgés (âge moyen : 7.9 versus 5.8, p<0.001) et sont plus fréquentes avec l’arachide (p=0.006) par rapport aux réactions ne nécessitant pas d’adrénaline.
  • Il n’y a pas de différence en fonction du sexe, de la prévalence de l’asthme, des antécédents d‘anaphylaxie, du taux des IgE spécifiques, des résultats des tests cutanés ou de la quantité d’aliment administrée.
  • 2 doses d’adrénaline ont été nécessaires chez 3 des 50 patients (6%) qui ont réagi au blé, au lait de vache et à la pistache.
  • Il y a eu 1 (2%) réaction bi-phasique.
  • Il n’y a eu aucune réaction entraînant un risque vital cardio-respiratoire.

 Conclusion :

  • Le fait d’être âgé et l’arachide sont les 2 facteurs de risque de faire une réaction anaphylactique lors d’un TPO.
  • Les réactions nécessitant de multiples doses d’adrénaline et la réaction bi phasique sont rares.

Dans ce travail, les auteurs ont étudié les manifestations anaphylactiques qui peuvent être provoquées par un TPO chez des enfants.

L’utilisation de l’adrénaline est rare et il n’y a quasiment pas de réaction bi-phasique.

L’aliment le plus à risque est l’arachide surtout chez les enfants les plus âgés.

Cette étude va rassurer les allergologues qui font des tests de provocation alimentaire par voie orale chez les enfants. Elle donne des chiffres de fréquence qui n’étaient pas disponibles jusqu’à présent : 4% des TP0, 11% des TPO déclarés positifs. Le risque anaphylactique est donc faible.

Certes il y a un choix raisonné des candidats au TPO qui permet en fait d’éliminer les sujets les plus à risque. Mais tous les praticiens qui réalisent les TPO appliquent ces critères de sélection permettant de ne pas risquer une situation anaphylactique grave.

Si de plus on tient compte du fait que le risque le plus élevé concerne l’arachide chez des enfants de 8 ans, on peut donc diminuer encore les risques d’anaphylaxie en évitant cette situation clinique.

Cette étude prouve par ailleurs que plus les enfants sont jeunes moins le risque anaphylactique est grand : il est donc conseillé de réaliser un TPO diagnostic assez précocement et ne pas attendre que « l’enfant soit plus grand » car même s’il est plus « costaud », le risque anaphylactique augmente.

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