La logique n’est plus ce qu’elle était : ce n’est pas parce qu’on ne voit plus d’œsophagite à éosinophiles qu’il n’y en a plus !!

vendredi 10 septembre 2010 par Dr Stéphane Guez496 visites

Accueil du site > Maladies > Diagnostic > La logique n’est plus ce qu’elle était : ce n’est pas parce qu’on ne voit (…)

La logique n’est plus ce qu’elle était : ce n’est pas parce qu’on ne voit plus d’œsophagite à éosinophiles qu’il n’y en a plus !!

La logique n’est plus ce qu’elle était : ce n’est pas parce qu’on ne voit plus d’œsophagite à éosinophiles qu’il n’y en a plus !!

vendredi 10 septembre 2010, par Dr Stéphane Guez

Identification, épidémiologie et chronicité de l’œsophagite à éosinophiles de l’enfant, 1982-1999. : # Charles W. DeBrosse, MD* Division of Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, Ohio , Margaret H. Collins, MD * Division of Pathology, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, Ohio , Bridget K. Buckmeier Butz, MHSA* Division of Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, Ohio , Casey L. Allen, MS* Division of Gastroenterology, Hepatology and Nutrition, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, Ohio , Eileen C. King, PhD* Division of Biostatistics and Epidemiology, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, Ohio , Amal H. Assa’ad, MD* Division of Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, Ohio, J. Pablo Abonia, MD * Division of Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, Ohio , Philip E. Putnam, MD* Division of Gastroenterology, Hepatology and Nutrition, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, Ohio, Marc E. Rothenberg, MD, PhD* Division of Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, Ohio

dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology
Volume 126, Issue 1 , Pages 112-119, July 2010

 Introduction :

  • L’œsophagite à éosinophiles (EE) est une nouvelle maladie fréquemment rencontrée mais qui était rarement diagnostiquée il y a 10 ans.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont cherché à déterminer l’épidémiologie et les caractéristiques histologiques de l’EE à partir d’une enquête rétrospective portant sur une cohorte d’enfants explorés avant que le premier cas ait été diagnostiqué dans leur service.

 Matériel et Méthode :

  • Les biopsies d’œsophage réalisées entre 1982 et 1999 et prélevées pour un reflux œsophagien ont été :
    • réexaminées
    • et classées en 2 groupes en fonction du nombre des éosinophiles (moins de 15 par champ ou plus de 15).
  • Il a été évalué l’épidémiologie et l’histologie de la totalité de la cohorte par rapport à la population du même âge.

 Résultats :

  • 807 biopsies de 666 patients ont été réexaminées : 198 patients ont 15 éosinophiles ou plus par champ.
  • Parmi une cohorte basée sur la population et ayant les mêmes taux éosinophiles, il y a une augmentation modeste de l’incidence (P < 0.001 ; incidence rate ratio, 1.18 ; 95% CI, 1.09-1.28)
  • Après correction en raison d’une augmentation d’un facteur 40 du nombre des endoscopies réalisées durant la même période, la proportion de biopsies avec 15 éosinophiles ou plus n’est pas modifiée (0.08 in 1982 vs 0.08 in 1996 [pic] ; P = .9 ; incidence rate ratio, 1.02 ; 95% CI, 0.73-1.44)
  • Les patients qui ont aussi peu que 5 éosinophiles ont plus souvent une symptomatologie persistante d’EE lors de nouvelles endoscopies, avec une hyperplasie de la membrane basale et une fibrose de la lamina propria par rapport aux patients ayant moins de 5 éosinophiles.

 Conclusion :

  • Une éosinophilie œsophagienne à un niveau compatible avec une EE est présente chez 30% des patients ayant une symptomatologie de reflux œsophagien avec une incidence d’EE qui ne se modifie pas avec le temps.
  • Les patients ayant 5 éosinophiles ou plus ont des anomalies histologiques et ont plus souvent une EE persistante (P < .001).

Les auteurs ont cherché s’il y a une augmentation réelle de l’EE ou s’il s’agit d’un artefact lié à une meilleure reconnaissance de la maladie.

Leur étude portant sur des enfants explorés avant 1999 (date de reconnaissance de l’EE) pour reflux montre que l’incidence de l’EE dans la population ne s’est pas modifiée au cours du temps.

Par ailleurs les auteurs démontrent que si plus de 15 éosinophiles signe effectivement le diagnostic d’EE, il y a déjà des lésions histologiques autour d’un taux faible éosinophiles : environ 5 par champ.

Il faut donc sans doute revoir le seuil des éosinophiles à retenir pour porter le diagnostic d’EE et proposer un traitement spécifique.

L’incidence étant de 1/10.000 enfant, il s’agit malgré tout d’une pathologie rare mais non exceptionnelle qui doit donc être connue des allergologues certes, mais surtout des gastro-entérologues pédiatriques en sachant que seules les biopsies systématiques en cas de reflux permettent d’en faire le diagnostic.

Les auteurs n’ont par contre pas décrit dans cet article l’exploration physiopathologique ni le traitement de cette affection.