Profils de sensibilisation aux allergènes alimentaires et respiratoires dans l’enfance : une comparaison entre enfants non sensibilisés, monosensibilisés et polysensibilisés : Baatenburg de Jong, A., Dikkeschei, L. D. and Brand, P. L. P. (2011),
Sensitization patterns to food and inhalant allergens in childhood : A comparison of non-sensitized, monosensitized, and polysensitized children.
dans Pediatric Allergy and Immunology, 22 : 166–171. doi : 10.1111/j.1399-3038.2010.00993.x
L’interprétation clinique des polysensibilisations chez l’enfant est difficile.
– Nous avons examiné les différences entre les enfants sensibilisés à aucun, un ou plusieurs allergènes.
– Il s’agit d’une analyse rétrospective de tous les dosages d’IgE spécifiques chez des enfants de 0 à 18 ans envoyés à notre laboratoire par des médecins généralistes et par des spécialistes hospitaliers réalisés entre 1990 et 2003.
– Sur les 9044 enfants concernés, 5439 (60,1%) n’étaient sensibilisés à aucun des aéroallergènes ni des allergènes alimentaires testés.
– Trois mille six cent cinq enfants (39,9%) avaient au moins un test d’IgE spécifiques positif parmi lesquels 1120 (31,1%) étaient monosensibilisés (73% aux aéroallergènes et 27% aux allergènes alimentaires), 1709 (47,4%) étaient sensibilisés à deux à quatre allergènes et 776 (21,5%) à 5 allergènes ou plus (polysensibilisation).
– La polysensibilisation était plus fréquente chez les enfants de 4 à 11 ans (24,8%) que chez les enfants plus jeunes (18,7%) ou plus âgés (18,3%, p < 0,001) et plus fréquente chez les garçons (9,8%) que chez les filles (7,3%, p < 0,001).
– Les valeurs médianes des IgE totales augmentaient avec le nombre d’IgE spécifiques positives (p < 0,001).
– La monosensibilisation était plus fréquente avec les acariens de poussière de maison (22,2%) qu’avec les autres aéroallergènes (pollen de graminées 10,5%, pollen d’arbres 3,6%, chat 2,9%, et chien 1,5%) ; avec le lait de vache (27,6%) qu’avec les autres allergènes alimentaires (œuf de poule 9,7%, arachide 4,6%, blé 0,8%, soja 0,7%).
– Entre 55,7% (lait de vache) et 87,9% (soja) des enfant sensibilisés aux aliments étaient co-sensibilisés aux aéroallergènes alors que seulement 25,4% (acariens de poussière de maison) à 39,5% (chien) des enfants sensibilisés aux aéroallergènes étaient co-sensibilisés aux aliments.
– La polysensibilisation est fréquente chez les enfants, particulièrement chez les garçons.
– Elle est plus fréquente chez les enfants d’âge scolaire.
– La forte association avec les valeurs d’IgE sériques totales et la co-sensibilisation frappante entre des allergènes non liés biologiquement suggèrent que cette polysensibilisation est l’expression d’un phénotype atopique distinct, plus sévère et non d’une réactivité croisée biologique entre allergènes voisins.