Une étude qui démontre l’intérêt de l’allergologue pour porter un diagnostic d’allergie : incroyable !!!

lundi 25 avril 2011 par Dr Stéphane Guez667 visites

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Une étude qui démontre l’intérêt de l’allergologue pour porter un diagnostic d’allergie : incroyable !!!

Une étude qui démontre l’intérêt de l’allergologue pour porter un diagnostic d’allergie : incroyable !!!

lundi 25 avril 2011, par Dr Stéphane Guez

Allergie au rocuronium : de la suspicion clinique au diagnostic précis. : Leysen, J., Bridts, C. H., De Clerck, L. S., Vercauteren, M., Lambert, J., Weyler, J. J., Stevens, W. J. and Ebo, D. G. (2011),

Allergy to rocuronium : from clinical suspicion to correct diagnosis.

dans Allergy, 66 : no. doi : 10.1111/j.1398-9995.2011.02569.x

 Introduction :

  • L’allergie au rocuronium peut-être mortelle.
  • Un diagnostic correct est donc un prérequis du fait des conséquences graves que pourrait avoir une erreur diagnostique.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont évalué les tests cutanés, les dosages d’IgE spécifiques (IgEs) et l’étude de l’activation des basophiles en cytométrie de flux (BAT) dans le diagnostic d’une allergie au rocuronium.

 Matériel et Méthodes :

  • Cette étude concerne 104 patients curarisés ayant des antécédents d’hypotension profonde et de bronchospasme sévère immédiatement après une induction anesthésique.
  • Tous les patients ont eu des tests cutanés, une dosage d’IgEs et un test d’activation des basophiles au rocuronium, en même temps qu’une étude de tous les autres produits utilisés durant l’anesthésie et qui pourraient provoquer également une réaction anaphylactique.
  • Un diagnostic d’allergie au rocuronium a été considéré comme réel lorsque le patient a eu 2 résultats positifs sur 3 à l’issu de ces examens.

 Résultats :

  • Les valeurs prédictives positives des tests cutanés, du BAT et des IgEs sont respectivement de :
    • 98% (CI95% : 92-99%),
    • 97% (CI95% : 88%-100%)
    • et 83% (CI95% : 74-89%).
  • Les valeurs prédictives négatives des tests cutanés, BAT et IgEs sont respectivement de :
    • 96% (CI95% : 86-99%),
    • 75% (CI95% : 67-75%)
    • et 72% (CI95% : 58%-83%).
  • La réactivité croisée avec le vecuronium a été documentée chez 69% des patients.

 Conclusion :

  • Les tests cutanés méritent le statut de diagnostic premier pour faire le diagnostic d’une allergie au rocuronium et ne peuvent être substitués par un dosage des IgEs ou un BAT.
  • Le dosage des IgEs peut offrir des avantages diagnostiques dans les cas où les tests cutanés sont négatifs.
  • Cependant, des tests complémentaires comme le BAT sont d’une importance capitale chez des patients ayant une discordance entre des tests cutanés négatifs et un dosage d’IgEs positif pour interpréter correctement ce résultat positif d’IgEs.
  • Une évaluation optimale de la réactivité croisée entre rocuronium et vecuronium implique à la fois les tests cutanés et le BAT.

Les auteurs ont réalisé un bilan allergologique exhaustif d’une série de patients ayant présenté une anaphylaxie au décours d’une intervention sous anesthésie générale.

Les tests cutanés sont le meilleur outil diagnostique pour porter un diagnostic de certitude d’allergie au rocuronium ainsi qu’une allergie croisée avec le vecuronium.

Ce travail a le mérite, et non des moindres, de démontrer que le bilan allergologique classique avec les tests cutanés EST le meilleur outil pour porter non seulement un diagnostic d’allergie ou non aux curares, et en particulier au vecuronium, mais également d’allergie croisée. Les autres tests diagnostiques sont également intéressants mais en deuxième intention.

D’un autre coté cette étude n’apporte rien de nouveau dans la prise en charge diagnostique de ces patients ayant fait un choc peropératoire.

De nouveaux outils réellement compétitifs vis-à-vis des tests cutanés sont encore à découvrir.