Urticaire chronique : patchs ou pas patchs ?

mardi 26 avril 2011 par Dr Céline Palussière911 visites

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Urticaire chronique : patchs ou pas patchs ?

Urticaire chronique : patchs ou pas patchs ?

mardi 26 avril 2011, par Dr Céline Palussière

Impact des sensibilisations de contact dans l’urticaire chronique idiopathique. : Magen, Eli MD ; Mishal, Joseph MD ; Menachem, Schlesinger MD

dans American Journal of the Medical Sciences :
March 2011 - Volume 341 - Issue 3 - pp 202-206
doi : 10.1097/MAJ.0b013e3181ff2570

 Introduction :

  • Les tests cutanés sont effectués pour le diagnostic des dermatites allergiques de contact, afin d’éviter l’exposition aux allergènes de contact mis en évidence.
  • Les patch-tests ne sont néanmoins pas effectués systématiquement dans le bilan des patients atteints d’urticaire chronique idiopathique (spontanée), ou UCI.

 Objectifs :

  • L’objectif de cette étude était la détermination de la fréquence de sensibilisations aux allergènes de contact dans les UCI graves, et l’évaluation de l’effet de l’éviction des allergènes sur la rémission de l’UCI.

 Méthodes :

  • Les dossiers de patient atteints d’UCI graves ont été étudiés rétrospectivement.
  • Les patients ont été testés à l’aide de patchs TRUE TEST.
  • Trois groupes ont été étudiés : un groupe UCI ayant des patch-tests positifs, u groupe UCI avec patch-tests négatifs, et un groupe témoin composé de patients avec une UCI non testés par patch-tests.
  • Les groupes ont été suivis tous les mois pour évaluer les changements du score de sévérité dans l’urticaire chronique (CUSS) après éviction de l’allergène.

 Résultats :

  • Quarante-trois sujets avec UCI sévère ont été testés par patchs.
  • Le sulfate de Nickel a été positif dans 4 cas (9.3%), le bichromate de potassium dans 2 cas (4.7%), le cobalt, le baume du Pérou, la paraphénylène diamine, le fragrance-mix, et la résine époxy ont été positifs dans 1 cas (2.3%).
  • Leur CUSS de base (5.4±0.5) a sensiblement augmenté après un mois d’éviction de l’allergène (3.2± 1.1 ; p<0.001), mais une amélioration similaire des CUSS (5.3±0.5) a été observés chez 34 patients atteints d’UCI avec patch-tests négatifs (3.2± 1.3 ; p<0.001) et chez 49 patients avec UCI du groupe témoin (5.2± 0.4 à 3.4±1.3 ; p<0<0.001) après un mois.

 Conclusion :

  • Il n’existe aucun lien entre l’éviction des allergènes de contact et l’évolution des UCI.

Les bilans d’urticaire chronique restent bien souvent décevants pour les allergologues comme pour leurs patients : les étiologies authentiquement allergiques sont rares, et les mécanismes étiologiques restent méconnus.

Les auteurs de cette étude ont donc voulu savoir si un facteur allergique de contact méritait d’être recherché, en particulier dans les urticaires chroniques idiopathiques sévères.

Quarante-trois dossiers de patients atteints d’UCI grave ont été repris. Parmi eux 9 avaient eu des patch-tests positifs, ils effectuaient donc l’éviction des allergènes de contact. Leur évolution était comparée à celle des 34 sujets ayant eu des patch-tests négatifs et de 49 témoins non testés.

Le score de sévérité s’améliorait avec le temps de la même façon dans les trois groupes, montrant que l’éviction des allergènes de contact n’avait aucune influence sur le cours de la maladie. Les lésions potentielles d’eczéma ne rentraient pas dans le cadre de cette étude.

Cette étude ne bouleversera donc pas notre pratique. La question de l’allergie de contact méritait cependant d’être posée et évaluée, car, même si les urticaires chroniques ne sont qu’exceptionnellement allergiques, on ne trouve que ce que l’on cherche...

Et cette étude nous dit donc de ne pas chercher de cause du côté des allergies de contact !

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