Un test de provocation conjonctival pour éclairer la kérato-conjonctivite atopique…

lundi 30 janvier 2012 par Dr Geneviève DEMONET1655 visites

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Un test de provocation conjonctival pour éclairer la kérato-conjonctivite atopique…

Un test de provocation conjonctival pour éclairer la kérato-conjonctivite atopique…

lundi 30 janvier 2012, par Dr Geneviève DEMONET

Test de provocation conjonctival aux aéroallergènes chez les patients ayant une kérato-conjonctivite atopique : E. Nivenius1,*, I. Van der Ploeg1, Guro Gafvelin2, M. Van Hage2, P. G. Montan1

dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 42, Issue 1, pages 58–65, January 2012

 Contexte :

  • La kérato-conjonctivite atopique (KCA) est une maladie oculaire chronique avec des périodes d’exacerbations.
  • De nombreux patients ne ressentent pas de variation saisonnière évidente même si une majorité d’entre eux sont allergiques à des aéroallergènes communs.

 Objectif :

  • Evaluer la réaction allergique à un test de provocation conjonctival aux aéroallergènes chez des patients présentant une KCA.

 Méthodes :

  • Onze patients ayant une KCA et une allergie au pollen de bouleau ou de graminées ont participé à l’étude menée en dehors de la saison pollinique.
  • Cinq patients ayant une conjonctivite allergique saisonnière (CAS) et cinq sujets en bonne santé ont été inclus dans ce travail pour le valider.
  • Le test de provocation a été pratiqué dans un oeil avec l’allergène auquel le patient était allergique et avec la solution tampon dans l’autre œil.
  • Les signes et les symptômes observés dans les 2 yeux ont été gradués au départ puis après 10 min, 8 et 48 heures après le test de provocation.
  • Le liquide lacrymal a été collecté dans les 2 yeux pour permettre une analyse de cytokines au départ puis à 8 et 48 heures.

 Résultats :

  • Des modifications significatives cliniques ont été observées chez les patients ayant une KCA (rougeur et chémosis) 10 min après le test de provocation par rapport à l’état de base (P = 0,005) et par rapport à l’œil non provoqué (P = 0,005).
  • Ces paramètres se sont normalisés après 8 et 48 heures.
  • Une augmentation significative de l’INF-γ (P = 0,021), de l’IL-6 (P= 0,015) ainsi qu’une augmentation à la limite de la significativité de l’IL-10 (P = 0,066) ont été observées, chez les patients ayant une KCA, dans le liquide lacrymal de l’œil testé 48 heures après le test de provocation par rapport aux taux notés au départ et par rapport à ceux de l’œil contrôle pour l’INF-γ (P = 0,005), l’IL-6 (P= 0,028) et l’IL-10 (P = 0,008)

 Conclusion et Pertinence Clinique :

  • Dans cette étude de provocation à l’aide d’une seule dose d’allergène, les patients ayant une KCA ont répondu par une réaction IgE-médiée typique.
  • Une augmentation de cytokines 48 heures après le test de provocation a été démontrée et pourrait, après des études ultérieures, nous apporter une meilleure compréhension de la nature de l’inflammation dans la KCA.

La kératoconjonctivite atopique est associée à la dermatite atopique. Cette pathologie chronique évolue souvent par poussées. Le rôle de la sensibilisation atopique n’est cependant pas clairement défini.

Une étude menée chez 11 patients présentant une kératoconjonctivite atopique modérée éclaire le sujet…

Un test de provocation conjonctival a été réalisé sur un œil avec un pollen auquel le patient était sensibilisé (bouleau ou graminées) et les résultats obtenus ont été comparés à ceux observés sur l’autre œil testé avec un placebo et sur ceux observés chez 5 patients polliniques et 5 patients témoins non allergiques.

Les patients ont réagi de façon évidente à l’instillation de l’allergène par des symptômes d’allergie immédiate IgE-médiée (rougeur et chémosis).

Les symptômes étaient normalisés après 8 et 48 heures.

Une augmentation significative de cytokines a par ailleurs été mise en évidence dans les sécrétions lacrymales de l’œil testé non pas après 4 heures mais seulement après 48 heures après le contact allergénique.

La kératoconjonctivite atopique n’a pas été examinée jusqu’ici par des études observationnelles longitudinales qui auraient pu mettre en évidence le rôle éventuel des facteurs environnementaux dans l’évolution de la maladie.

Ce travail expérimental est donc particulièrement utile pour démontrer l’existence d’une réaction allergique IgE-médiée au contact de l’allergène comparable à celle observée chez les patients polliniques.

L’exposition allergénique pourrait donc constituer un facteur non négligeable d’exacerbation de la kératoconjonctivite atopique.

Des études sur un plus grand nombre de patients devraient cependant confirmer ces résultats.

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