Traitement des petites voies aériennes : marketing ou réalité ?

lundi 20 janvier 2014 par Dr Cécilia Nocent919 visites

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Traitement des petites voies aériennes : marketing ou réalité ?

Traitement des petites voies aériennes : marketing ou réalité ?

lundi 20 janvier 2014, par Dr Cécilia Nocent

Images fonctionnelles de changement des petites voies aériennes chez des patients traités par particules extra-fines d’association BECLOMETHASONE-FORMOTEROL. : Vos W.a · De Backer J.a · Poli G.d · De Volder A.b · Ghys L.c · Van Holsbeke C.a · Vinchurkar S.a · De Backer L.b · De Backer W.b
aFluidDA nv, Kontich, bDepartment of Respiratory Medicine, University Hospital of Antwerp, Edegem, and cUCB nv, Brussels, Belgium ; dChiesi Pharmaceuticals, Parma, Italy

dans Respiration 2013 ;86:393-401
(DOI:10.1159/000347120)

 Contexte

  • Des associations fixes de β2 mimétiques de longue durée d’action et de corticoïdes avec des particules extra-fines ont été développées pour améliorer le contrôle de l’asthme.
  • Les données prouvant que ces associations atteignent et traitent plus efficacement les petites voies aériennes sont basées essentiellement sur des résultats peu spécifiques avec peu d’information concernant les zones cibles.

 Objectifs :

  • Le but de cette étude est d’évaluer les effets à long terme d’une association béclomethasone/formoterol avec particules extrafines sur les petites voies aériennes d’asthmatiques en utilisant des méthodes d’imagerie fonctionnelle.

 Méthodes :

  • 24 asthmatiques stables ont été répartis en 3 groupes : 7 naïfs de stéroïdes, 6 partiellement contrôlés et 11 bien contrôlés.
  • Le traitement habituel était changé pour une association fixe de particules extrafines de béclomethasone/formoterol (équivalent de l’INNOVAIR® de Chiesi).
  • Les patients bénéficiaient d’une évaluation de leur fonction respiratoire et d’un scanner thoracique en haute résolution.
  • Les résistances locales des voies aériennes étaient obtenues par calcul sur ordinateur de dynamique des fluides.

 Résultats :

  • Après 6 mois, l’ensemble de la population présente une amélioration des paramètres d’imagerie pré-bronchodilatation, en particulier le volume des petites voies aériennes (p=0.0007), les résistances (p=0.011) et les scores de contrôle de l’asthme (p=0.016).
  • Les modifications de volume des petites voies aériennes sont corrélées aux changements de score de contrôle de l’asthme (p=0.004).
  • Le VEMS (p=0.044) et la fraction exhalée de NO (p=0.04) s’améliorent également.
  • Les images fonctionnelles fournissent plus de détails et de pertinence clinique que les explorations fonctionnelles respiratoires, en particulier dans le groupe des patients bien contrôlés où seuls les paramètres d’imagerie fonctionnelle montrent une amélioration significative alors que les scores de contrôle de l’asthme sont stables.

 Conclusions :

  • Les particules extrafines d’association béclomethasone/formoterol permettent une réduction significative de l’obstruction des petites voies aériennes, visible grâce à des techniques d’imagerie fonctionnelle.
  • Les modifications des paramètres d’imagerie sont corrélées significativement aux améliorations cliniques.
  • Cette étude montre que l’imagerie fonctionnelle est un outil utile pour la détection fine des changements dans le système respiratoire après traitement de l’asthme.

Il s’agit d’une étude belge s’intéressant à prouver l’efficacité des particules extrafines sur les petites voies aériennes.

Effectivement depuis quelques années l’industrie pharmaceutique nous encourage à prescrire des associations fixes de particules extrafines en arguant que cela permet d’ « aller plus loin » dans l’arbre bronchique et donc de mieux contrôler l’asthme.
Cependant les arguments scientifiques prouvant cela sont souvent minces.

Les auteurs ont donc essayé de prouver l’efficacité des particules extrafines. Pour cela, ils ont pris des asthmatiques contrôlés ou non et les ont mis sous l’association fixe étudiée. Ils ont bien sûr évalué le contrôle de l’asthme par des questionnaires, ils ont réalisés des explorations fonctionnelles respiratoires et ont fait de l’imagerie fonctionnelle sur scanner (avec calcul des résistances).

Les résultats montrent que tous les patients ont eu une amélioration, même ceux qui étaient considérés comme contrôlés. Dans le groupe des patients contrôlés, seule l’imagerie fonctionnelle montre une amélioration avec une vraie efficacité sur le volume des petites voies aériennes et sur les résistances.

Cette étude montre donc que les arguments marketing de l’industrie pharmaceutique ont une pertinence scientifique et que l’association fixe de particules extrafines apporte effectivement un meilleur contrôle sur les petites voies aériennes (même chez les patients qui étaient auparavant sous une autre association fixe sans particule extrafine).

Cette étude mérite donc d’être connue et devant un asthmatique ayant une atteinte distale prédominante, peut-être faudrait-il avoir plus souvent le réflexe de favoriser les particules extrafines pour le confort respiratoire de notre patient.

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