Comment se réveiller après une anesthésie.

vendredi 1er novembre 2002 par Dr Stéphane Guez4481 visites

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Comment se réveiller après une anesthésie.

Comment se réveiller après une anesthésie.

vendredi 1er novembre 2002, par Dr Stéphane Guez

L’exploration de l’allergie aux anesthésiques est bien codifiée, et les règles de l’art sont rappelées dans cet article de synthèse.

Anaphylaxie aux curares : Moneret-Vautrin DA, Kanny G. Universite Nancy 1, Hospital Central, Department of Internal Medicine-Clinical Immunology and Allergy-Avenue du Marechal de Lattre-de-Tassigny-54035 Nancy, France. dans Allerg Immunol (Paris) 2002 Sep ;34(7):233-40

L’allergie IgE dépendante aux curares a été estimée à 1 chance sur 6500 anesthésies générales.

62% des réactions anaphylactiques au cours des interventions chirurgicales sont dues à l’anaphylaxie aux curares.

Toutes les molécules sont divalentes, portant 2 épitopes NH4+ (ions ammonium quaternaire), ou structurellement ou après une protonisation rapide in vivo (vecuronium).

L’excellente performance des tests cutanés en font le « gold standard » pour faire le diagnostic des réaction anaphylactoïdes.

Les techniques associent IDR et prick-tests. Ces tests se font habituellement au niveau des avant-bras et dans le dos. Les critères de positivité sont : 3 mm pour les prick-tests, le double de la taille initiale de la papule après injection de 0.02-0.04 ml pour les IDR, soit 8 mm.

Les concentration recommandées permettent d’éviter les faux négatifs. Les concentrations commerciales sont testées en prick test sauf le mivacurium et l’atracrium qui sont testés au 1/10°.

Une échelle de concentration est conseillée pour les IDR, qui sont débutées au 1/10.000 jusqu’à une concentration normalement non réactive de : 100µg/ml (succinylcholine), 200 µg/ml (gallamine), 10 µg/ml (atracrium), 2 µg/ml (mivacurium), 200 µg/ml (pancuronium), 400 µg/ml (vecuronium), 1000 µg/ml (rocuronium)), 200 µg/ml (cis atracrium).

La spécificité et la sensibilité des tests cutanés sont supérieures à 95%. La reproductibilité au cours des années est de 88%. La concordance entre prick-tests et IDR est de 97%.

L’ensemble des tests doit être utilisé pour le diagnostic.

Les IDR doivent être pratiquées à la recherche d’une sensibilité croisée. 84% des patients ont une allergie croisée aux curares, mais seulement 16% réagissent à tous les curares. L’utilisation ultérieure des curares dont les IDR étaient négatives est effectivement sans danger comme cela a pu être démontré.


Cet article de synthèse rappelle de façon précise les concentrations nécessaires à la bonne réalisation des tests cutanés en particulier pour les IDR. Les nouveaux curares sont mentionnés.

Il faut rappeler que ces tests doivent se pratiquer au moins 6 semaines après l’accident anesthésique.

Cependant il n’y a pas de commentaires concernant les autres produits de l’anesthésie générale en particulier le latex, le diprivan, etc. .En pratique quotidienne ces autres produits posent des problèmes d’interprétation des tests cutanés, certains patients (40% !) ayant fait une réaction anaphylactoïde parfois très sévère avec une exploration cutanée aux curares négative mais des tests positifs pour ces autres produits de l’anesthésie.

Une mise au point serait donc également nécessaire, le problème des curares étant bien réglé.

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