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Encourageant : plus d’asthmatiques, mais moins d’hospitalisations !
mercredi 8 avril 2015, par
Baisse des admissions pour asthme infantile : une étude de population sur une période de 26 ans. : Ingvild Bruun Mikalsen1,*, Liliane Skeiseid1, Line Merete Tveit1, David Hugo Engelsvold2 andKnut Øymar1,3
dans Pediatric Allergy and Immunology
– Contexte :
- La prévalence de l’asthme infantile a augmenté et pourtant le taux d’hospitalisation pour asthme semble décroître.
- En Norvège, le taux d’admission hospitalière pour asthme infantile entre 1984 et 2000 a augmenté.
- Le but de cette étude était d’évaluer les tendances ultérieures dans les admissions hospitalières pour asthme infantile, après 2010.
– Méthodes :
- Une étude de population a inclus des enfants âgés de 1 à 13 ans hospitalisés pour asthme pendant 6 périodes entre 1984/85 et 2009/10 à Rogaland, en Norvège.
- Les données médicales de 1536 admissions (1050 enfants) ont été étudiées, et le sexe, l’âge, le nombre d’admissions, la durée du séjour hospitalier, les traitements et symptômes ont été collectés.
– Résultats :
- Pour tous les groupes d’âge, le taux d’admission pour 10 000 a augmenté de 20,1 en 1984/85 à 33,7 en 1989/90, mais a ensuite baissé à 14,4 en 2009/10.
- Les taux étaient supérieurs chez les garçons (OR 1.87 ; 95% CI : 1.69, 2.09 ), chez les plus jeunes (OR 2.51 ; 2.38, 2.64 ), et a diminué de 1984 à 2010(OR 0.92 ; 0.88, 0.94 ).
- Les taux de réadmission étaient supérieurs à ceux des admissions primaires (OR 1.33 ; 1.19, 1.47 )
- De 1984 à 2010, il existait un usage supérieur de corticostéroïdes inhalés avant l’admission (6 à 51%) , un traitement de crise (7 à 37%) et des stéroïdes systémiques donnés au cours de l’admission (19 à 83%).
– Conclusion :
- Il y a eu un déclin significatif dans les taux d’admission hospitalière pour asthme infantile après 1989/90, avec des différences plus importantes selon les groupes d’âge et de sexe.
- Le déclin pourrait être dû à une meilleure prise en charge de l’asthme des enfants ou à une réelle réduction des exacerbations d’asthme.
De plus en plus d’enfants asthmatiques... et de moins en moins d’hospitalisations pour asthme ?
La prévalence de l’asthme serait passée en Europe de 2% il y a une trentaine d’années à 8% actuellement. Les crises et exacerbations sont parfois difficiles à gérer, en particulier chez l’enfant, ce qui conduit à des admissions aux Urgence pour prise en charge.
Cette étude Norvégienne fait toutefois le constat d’une diminution des admissions hospitalières pour asthme depuis 1990 (14/10 000), alors qu’elles avaient augmenté de 20 à 33/10 000 entre 1985 et 1990. Les réadmissions étaient en revanche un peu plus fréquentes sur cette période d’observation.
Divers paramètres ont été analysés sur une population de 1000 enfants norvégiens de 1 à 13 ans, qui totalisaient 1530 admissions pour asthme.
Les données les plus marquantes concernent les traitements administrés avant l’hospitalisation : on relève ainsi une augmentation des traitements de crise et des corticoïdes inhalés, donnés dans encore moins de 50% des cas.
Cette étude tout à fait encourageante montre donc tout l’intérêt des traitements de fond dans l’asthme, dans le but de prévenir les exacerbations. Car ce qui s’inscrit en négatif de ces données, ce sont tous les enfants ayant un asthme bien contrôlé par le traitement de fond, ne présentant pas ou peu d’exacerbations.
L’utilisation de questionnaires standardisés, identiques sur les deux périodes observées, permet d’éliminer un éventuel doute quant à un surdiagnostic de l’asthme.
Les traitements de crise ont par ailleurs progressé, et nous délivrons les fameux plans d’action, qui permettent aux familles d’augmenter les médications en fonction des symptômes et/ou des valeurs du DEP. L’éducation thérapeutique, au cabinet ou dans les Écoles de l’asthme, autonomise les parents et leur permettent d’éviter le passage aux Urgences.
Tout ceci prend du temps, il faut souvent y revenir, tâtonner pour trouver le juste équilibre, mais cela vaut la peine. Puissent ces données s’ouvrir au grand public pour encourager à bien donner les traitements de fond, qui malheureusement font encore parfois peur à certains parents !
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