Accueil du site > Maladies > Asthme > Alimentation et asthme : les acariens vont en faire leurs choux gras ! !
Alimentation et asthme : les acariens vont en faire leurs choux gras ! !
mardi 4 février 2003, par
L’incidence de l’asthme augmente en particulier chez les enfants. Cela ne peut venir que d’un ou plusieurs facteurs de l’environnement. L’alimentation est souvent mise en avant dans les histoires allergiques alimentaires. Mais peut-elle également être en cause dans l’apparition ou non d’un asthme ?
Résultats à 18 mois d’une éviction des acariens de la poussière de maison et d’un régime modifié en acides gras dans la prévention de l’asthme de l’enfant. : Mihrshahi S, Peat JK, Marks GB, Mellis CM, Tovey ER, Webb K, Britton WJ, Leeder SR ; Childhood Asthma Prevention Study. Clinical Epidemiology Unit, The Children’s Hospital, Westmead, NSW, Australia dans J Allergy Clin Immunol 2003 Jan ;111(1):162-8
Des études d’observations ont relié l’exposition aux acariens de la poussière de maison et un régime diététique en acides gras avec l’asthme de l’enfant. Cependant, le rôle réel de ces facteurs dans l’étiologie de l’asthme nécessite un essai contrôlé randomisé.
– Objectif :
* Les auteurs ont émis l’hypothèse que les incidences de l’asthme et de l’allergie chez les enfants à haut risque pourraient être réduites par l’élimination des allergènes acariens , supplémentation en acide gras oméga 3, ou par la combinaison de ces 2 stratégies.
* Les auteurs présentent des résultats intermédiaires à 18 mois.
– Méthodes :
* Un total de 616 femmes enceintes ont été randomisées pour une intervention d’éviction des acariens comprenant soit l’utilisation de housses anti-acariens et un acaricide, soit un contrôle (simples recommandations), et l’utilisation d’un supplément alimentaire en acides gras : margarine et huiles de cuisson contenant des niveaux élevé d’acide gras oméga3, avec également un contrôle (suppléments placebo).
* L’état atopique a été déterminé par des prick-tests.
* Les symptômes, les diagnostics, et les antécédents thérapeutiques ont été recueillis par l’interrogatoire des parents.
– Résultats :
* Le régime diététique entraîne un réduction absolue de 9.8% (IC95% : 1.5-18.1, p=0.02) de la prévalence des sifflements respiratoires, et une réduction absolue de 7.8% (IC95% : 0.5-15.1, p=0.04) de la prévalence des sifflements de plus d’une semaine, mais n’a pas modifié le taux sérique des IgE, l’atopie, ou le diagnostic médical d’asthme.
* L’éviction des acariens n’affecte pas cette évolution mais entraîne une plus faible consommation de corticoïdes oraux.
– Conclusions : L’augmentation des acide gras oméga-3 dans l’alimentation pourrait avoir un effet bénéfique sur la prévalence des sifflements respiratoires durant les 18 premiers mois de vie. Le suivi à l’âge de 5 ans, lorsque les interventions sur l’asthme seront évaluées, est en attente.
Dans cette étude les auteurs donnent les résultats intermédiaires sur les effets bénéfiques d’une supplémentation alimentaire en acide gras dans la prévention de l’asthme chez des nourrissons. Si la réduction des sifflements respiratoires est de l’ordre de 9.8%, il n’y a pas de modification du terrain atopique, ni du diagnostic d’asthme.
En fait cette étude laisse, s’il on peut dire, sur sa faim.
En effet il faut attendre des résultats à plus long terme pour réellement apprécier l’incidence d’une telle supplémentation dans l’alimentation, sur la prévention ou non de l’asthme.
Une diminution de moins de 10% rend difficile une généralisation de ce supplément en acide gras, d’autant qu’il faut être certain de ne pas avoir un effet délétère par exemple sur le système cardio-vasculaire.
Dans ce travail les enfants ont pris les acides gras à partir de l’âge de 6 mois. Bref, il faut attendre l’âge des enfants qui permettra de porter un diagnostic certain d’asthme ou non.
Recevez les actualités chaque mois
