La P.A.I x* plus que jamais à l’ordre du jour !! (* Projet d’accueil individualisé)

mercredi 2 avril 2003 par Dr Stéphane Guez5995 visites

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La P.A.I x*  plus que jamais à l’ordre du jour !! (* Projet d’accueil individualisé)

La P.A.I x* plus que jamais à l’ordre du jour !! (* Projet d’accueil individualisé)

mercredi 2 avril 2003, par Dr Stéphane Guez

Le PAI a entraîné une mini révolution dans la prise en charge de nos patients allergiques en milieu scolaire. De nombreuses difficultés ont été rencontrées et surmontées dans chaque région. Il est très important de faire maintenant le point sur ces PAI d’une façon plus globale.

Le projet d’accueil individualisé (PAI) pour urgence allergique. Situation en France et dans les Dom-Tom en 2002. : Moneret-Vautrin DA, Romano MC, Kanny G, Morisset M, Beaudouin E, Parisot L, Croizier A, Hatahet R. Service de medecine interne, immunologie clinique et allergologie, Hopital Central 29 Avenue Marechal de Lattre de Tassigny 54035 Nancy. s.barrat@chu-nancy.fr dans Presse Med 2003 Jan 18 ;32(2):61-6

La prise en charge en milieu scolaire des enfants ayant des pathologies allergiques à risque vital ou des affections chroniques fait l’objet d’un PAI (projet d’accueil individualisé) depuis 1993 (circulaire ministérielle de 1999).

 Le but de ce travail est de faire le point sur l’état des PAI en France et dans les Dom-Tom.

 Méthodologie :
* Les services de promotion de la santé scolaires départementaux ont été contactés et l’enquête s’est déroulée sur 2 mois de mai à juin 2002.
* Les questions étaient posées sur :
** le nombre de PAI,
** les allergies en cause,
** les structures de concertation entre médecins de l’Education Nationale / Directeurs d’établissements / Allergologues / Prescripteurs des protocoles de soins et d’urgence.

 Résultats :
* L’enquête exhaustive révèle 7482 PAI pour un risque d’allergie alimentaire (14% de l’ensemble des PAI).
* La fréquence est très différente selon les départements :
** la région Parisienne représente 36,3% du total des PAI,
** la région Lorraine : 5,6%,
** la Haute-Garonne : 5%,
** les Bouches-du-Rhône : 3,3%.
* Les PAI représentent de 0,002% (Ardèche) à 0,33% (Alpes de Haute-Provence) de la population scolaire. Le taux moyen est de 0,0065%.
* 71,6% des PAI concernent le 1° degré (1 PAI pour 1091 enfants).
* Les allergènes en cause sont par ordre de fréquence :
** l’arachide,
** l’œuf,
** les fruits secs à coques,
** le poisson,
** les légumineuses
** et le lait.
* Des structures de concertation sont établies dans 38 départements.

 Conclusion :
* Les PAI sont en forte progression depuis la circulaire de 1999. Leur fréquence à quadruplé.
* L’attention est attirée sur l’importance nouvelle des allergies aux fruits secs à coques et aux légumineuses, tandis que celle de l’arachide est confirmée.
* La complexité de gestion des PAI et la nécessité d’information et de formation des personnels de l’Education Nationale et des personnels des Municipalités nécessite l’installation de structures de concertation encore insuffisamment présentes.


Les auteurs font le point sur les PAI en France entre mai et juin 2002.

La fréquence a quadruplé depuis 1999, avec une hétérogénéité de répartition sur le territoire : beaucoup plus dans les zones de forte concentration urbaine (Paris), chez les enfants dans le premier degré de scolarité, avec un PAI dans 14% des cas pour allergie alimentaire dont arachide et fruits à coques.

Il n’y a pas assez de structures de concertation entre les différents intervenants qui permettraient une formation des personnels de l’Education Nationale et des Municipalités.

Il s’agit d’un travail très intéressant et important qui devrait intéresser non seulement les allergologues mais également tous les intervenants (dont les enfants et les parents) qui prennent en charge ces affections chroniques et allergiques.

Ce travail révèle d’abord que l’allergie alimentaire ne représente pas tous les PAI mais seulement 14% de l’ensemble des PAI, qui concernent également diabète, épilepsie etc. Le PAI ne concerne donc pas que l’allergologue mais beaucoup d’autres spécialités médicales.

Il n’empêche que le nombre de PAI est en augmentation traduisant la volonté du législateur de mieux accueillir les enfants ayant une affection chronique, mais également la volonté des parents d’obtenir une prise en charge spécifique pour leurs enfants.

On retrouve une hétérogénéité du nombre de PAI en fonction des régions qui traduit certes la disparité interrégionale sur la répartition des populations. Mais on peut également retrouver des faits observés dans de nombreuses études épidémiologiques, à savoir plus d’allergiques dans les grandes cités urbaines qu’à la campagne, données qui sont à l’origine des théories hygiénistes sur le développement de l’atopie.

L’arachide reste une valeur sûre d’allergie alimentaire, mais les fruits à coques et les légumineuses sont en augmentation, ce qui rend difficile la prise en charge dans les cantines : il faut un accueil strictement individuel et on ne peut pas concevoir une prise en charge globale qui interdirait par exemple un aliment de toutes les cantines.

D’où la nécessité d’informations et de formations qui ne peut passer que par des structures avec tous les professionnels concernés, structures qui sont encore insuffisantes.

Ce travail indique clairement que l’effort doit porter pour l’instant sur la mise en place de ces structures dans tous les départements qui n’en possèdent pas encore.

Il est également indispensable d’avoir un Observatoire de Surveillance de ces PAI, l’équipe de Pr. Moneret-Vautrin étant la plus à même pour cette tâche difficile mais primordiale.

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