Homéopathie : placebo or not placebo ?

vendredi 4 avril 2003 par Dr Isabelle Bossé8955 visites

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Homéopathie : placebo or not placebo ?

Homéopathie : placebo or not placebo ?

vendredi 4 avril 2003, par Dr Isabelle Bossé

Les auteurs, conscients de l’importance accordée par une catégorie de malades aux traitements homéopathiques, et de l’absence totale d’études à ce sujet, ont voulu voir l’efficacité d’un traitement homéopathique associé au traitement habituel de l’asthme chez des enfants, en comparaison avec un placebo.

Traitement homéopathique individualisé en adjonction au traitement dans l’asthme de l’enfant : une étude contrôlée randomisée contre placebo. : A White1, P Slade2, C Hunt3, A Hart4 and E Ernst1
1 Complementary Medicine, Peninsula Medical School, Universities of Exeter and Plymouth, Exeter EX2 4NT, UK
2 Irnham Lodge Surgery, Townsend Road, Minehead. Somerset, UK
3 Harley House Surgery, Irnham Road, Minehead, Somerset, UK
4 Postgraduate School of Medicine and Health, University of Central Lancashire, Preston, Lancashire, UK
dans Thorax 2003 ;58:317-321

 Objet : l’homéopathie est fréquemment utilisée pour traiter l’asthme chez les enfants. Dans la forme classique habituelle utilisée en homéopathie, les prescriptions sont individualisées pour chaque patient. Il n’y a jamais eu d’investigations rigoureuses à propos de cette forme de traitement de l’asthme.

 Méthodes :
* Dans une étude randomisée en double aveugle contre placebo, les effets d’un traitement homéopathique individualisé ont été comparés avec un traitement par placebo chez 96 enfants présentant un asthme léger à modéré, en traitement adjuvant au traitement conventionnel.
* Le principal critère habituel retenu était la qualité de vie, évalué en fonction du questionnaire sur l’asthme de l’enfant , au départ de l’étude et sur un suivi pendant douze mois.
* D’autres critères ont été retenus et comportaient l’évaluation par le même questionnaire :
**du peak flow,
** l’utilisation médicamenteuse,
** les scores symptomatiques,
** le nombre de jours d’absence scolaire,
** les crises d’asthme,
** le changement global
** les réactions adverses.

 Résultats :
* Il n’y a pas cliniquement ou statistiquement de changements significatifs dans les scores de qualité de vie active.
* Et d’autre scores, en particulier ceux qui mesurent la sévérité indiquent une efficacité relative, mais l’importance des effets était faible .
* Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes pour toutes les autres mesures.

 Conclusion : Cette étude ne montre pas à l’évidence que l’adjonction de remèdes homéopathiques, comme cela est prescrit par des praticiens homéopathes expérimentés, soit supérieure au placebo en ce qui concerne l’amélioration de la qualité de vie des enfants ayant un asthme léger à modéré, en complément d’un traitement conventionnel dans la prise en charge initiale de l’asthme.


Dans le monde médical où, actuellement la médecine basée sur les preuves fait figure d’obligation, on pouvait se demander pourquoi l’homéopathie échappait aux études cliniques en double aveugle versus placebo. Par crainte de faire la preuve de son inefficacité, ou tout au moins d’une efficacité comparable au placebo ? Probablement.

Cette étude, même si elle est isolée, a le mérite de prouver ce que nous pensions presque tous : l’homéopathie n’apporte rien dans le traitement de l’asthme.

De plus, la médecine doit échapper aux croyances, y compris celles qui sont le fait de médecins qualifiés.

Si l’homéopathie veut prouver qu’elle est efficace, elle doit être soumise aux mêmes règles que les autres thérapeutiques.

Quand ces études auront été réalisées, on pourra alors juger de façon objective l’intérêt de ces thérapeutiques.

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