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Vacances de rêve : la Thaïlande, ses papules et son prurit.
vendredi 18 avril 2003, par
L’urticaire est une affection fréquente dans nos régions. Qu’en est-il dans d’autres pays comme la Thaïlande, et l’évolution et les formes de cette affection sont-elles les mêmes ?
Urticaire et angio-œdème chez des étudiants en médecine de Siriraj. : Jiamton S, Swad-Ampiraks P, Kulthanan K, Suthipinittharm P. Department of Dermatology, Faculty of Medicine Siriraj Hospital, Mahidol University, Bangkok 10700, Thailand dans J Med Assoc Thai 2003 Jan ;86(1):74-81
– Les objectifs de ce travail ont été de définir la prévalence de l’urticaire actuel avec ou sans angio-oedème parmi des étudiants en médecine de Siriraj, de noter les agents causals, l’association avec l’état d’atopie, le traitement suivi et l’histoire naturelle de cette affection.
– Méthodologie : Une étude transversale a été réalisée parmi 428 étudiants en médecine de Siriraj, à l’Université de Mahidol en octobre 2001.
– Résultats :
* Cette étude montre que la prévalence de l’urticaire et de l’angio-oedème est respectivement de 51.6% et 19.6%, et celle de l’angio-oedème seul est de 6%.
* Il y a une égale répartition entre les sexes.
* L’urticaire aigue à une prévalence beaucoup plus élevée (93.2%) que l’urticaire chronique (5.4%), et le type intermittent est le plus fréquent.
* La chaleur, les inhalants, et les produits de contact sont les causes les plus souvent suspectées par rapport à la nourriture ou à l’allergie médicamenteuse.
* Plus de la moitié des urticaires sont traitées par les patients eux-mêmes en achetant directement des médicaments (66%), et les autres ont une rémission spontanée (49%) avec un faible pourcentage qui nécessite un avis médical (24% par un généraliste et 14% par un dermatologue).
* Des antécédents d’atopie ne sont pas un facteur de risque d’urticaire.
* La plupart des patients avec une urticaire aigue sont guéris en 3 semaines.
* Les cas d’urticaire chronique sont en moyenne complètement guérit après 14.2 semaines. Cependant, les cas avec une urticaire chronique qui n’ont jamais eu un temps long sans papules depuis le début de l’affection jusqu’au moment de l’étude ont une durée moyenne de 6 ans.
Ces données peuvent être utiles pour aider les patients à s’auto traiter et pour améliorer l’attention des personnes sur les préventions et la prise en charge de cette affection.
Cette étude indique la prévalence de l’urticaire et de l’angio-oedème parmi une population d’étudiants en médecine de Thaïlande : prévalence de 51.6% (urticaire) et 19.6 (œdème), dont 93% de formes aiguës.
Ce travail est intéressant car il prouve que cette affection difficile à traiter et dont l’étiologie reste souvent hypothétique peut atteindre toutes les populations sans distinction de races et surtout de modes de vie.
La prévalence dans cette population très ciblée de Thaïlande est élevée, ce qui est surprenant, avec une étiologie très peu rapportée à l’alimentation, la parasitose n’étant pas évoquée.
Il semble que les facteurs de contact soient le plus souvent suspectés.
L’automédication est la règle (heureusement au vu de cette forte prévalence).
Mais le nombre de patients étudié est faible et cette population très particulière pour refléter réellement la prévalence de cette affection dans l’ensemble de la population. Ce n’est donc pas tellement les chiffres qui importent ici, mais le fait que cette affection pose les mêmes problèmes dans sa forme chronique que dans nos pays, avec une durée d’évolution équivalente.
L’intérêt d’un programme de prévention est limité puisque les causes sont rarement identifiées, par contre des conseils de prise en charge pour traiter cette affection banale pourraient être également diffusés dans nos pays.
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