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Lidocaïne et hypersensibilité retardée de type IV : une histoire à dormir debout ? Pas si sûr...
lundi 28 avril 2003, par
Les réactions après une anesthésie locale sont très souvent rapportées par les patients, et le plus souvent les tests immédiats sont négatifs. Mais existe-il des réactions retardées aux anesthésiques locaux et en particulier à la lidocaïne ?
Hypersensibilité retardée à la lidocaïne. :Mackley CL, Marks JG Jr, Anderson BE. Department of Dermatology, Penn State Milton S. Hershey Medical Center, Hershey, PA, USA. cmackley@psu.edu dans Arch Dermatol 2003 Mar ;139(3):343-6
Le chlorhydrate de lidocaïne est l’anesthésique le plus utilisé dans la chirurgie ambulatoire. Alors que les réactions allergiques de type I avec la lidocaine sont rares, l’hypersensibilité de type IV est rapportée encore moins souvent.
– Observations :
* Entre janvier 2001 et décembre 2001, 183 patients ont été testés dans un centre médical par le groupe d’étude de l’allergie de contact nord américain.
* Tous les patients qui avaient un patch test positif à la lidocaïne ont eu un test avec 0.1 ml de lidocaïne sans conservateur en intradermoréaction.
* Sur les 183 patients testés, 4 avaient un patch test positif à la lidocaïne, et parmi eux, 2 avaient une histoire de sensibilité lors d’injection locale de lidocaïne avec une dermatite.
– Conclusions :
* Les réactions retardées à la lidocaïne peuvent exister plus souvent qu’on ne le pensait.
* Dans des cas de suspicion de sensibilité de type IV à la lidocaïne, les patients doivent avoir des patch-tests. Si un patch test est positif, le patient doit avoir un test de provocation en intradermoréaction avec la lidocaïne.
* Pour fournir aux patients des alternatives thérapeutiques, les patch-tests doivent être réalisés avec différents produits anesthétiques.
* Si un test est positif il faut faire un test en intradermoréaction pour le confirmer.
Dans ce travail, les auteurs démontrent que l’hypersensibilité de type IV à la lidocaïne est plus fréquente qu’on ne le pense habituellement, avec la preuve de la réalité de cette allergie par un test en IDR avec la lidocaïne.
Il n’y a cependant pas d’élément pouvant permettre d’apprécier réellement la prévalence de cette sensibilisation et de cette allergie dans la population.
Il n’empêche qu’il faut avoir présent à l’esprit cette étude et réaliser en cas de suspicion pour un patient un patch test avec la lidocaïne, sans hésiter à le confirmer en cas de positivité par une IDR.
Ce type de réaction pourrait rendre compte de certaines histoires cliniques à posteriori, et il semble important de réaliser des tests retardés en cas de réaction cutanée survenant de façon retardée après une anesthésie locale.
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