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Recommandations dans l’asthme : les lire c’est bien, mais les appliquer, c’est pas mieux ?
mercredi 30 avril 2003, par
Les médias médicaux diffusent très largement les protocoles et recommandations dans la prise en charge de l’asthme. Mais est-ce que les habitudes de prescription thérapeutique des médecins dans l’asthme a réellement changé au cours de ces dernières années ?
Tendances nationales dans les consultations pour asthme et dans le traitement de l’asthme entre 1978 et 2002, aux Etats-Unis. : Randall S. Stafford, MD, PhDa Jun Ma, MD, PhD, RDa Stan N. Finkelstein, MDb Kenan Haver, MDc
Iain Cockburn, PhDd Palo Alto, Calif, and Cambridge and Boston, Mass dans JACI April 2003 • Volume 111 • Number 4
Les études sont peu nombreuses concernant l’application par les médecins des récents protocoles de prise en charge thérapeutique de l’asthme.
– Objectif de l’étude : Etudier les relations entre les protocoles de traitement, la pharmacopée de l’asthme et les prescriptions à l’issue des consultations aux cabinets pour asthme, à l’aides de données nationales représentatives.
– Méthodologie :
* Des données représentatives sur des modalités de prescription par les médecins installés ont été extraites de l’Institut des Maladies Nationales et de l’index thérapeutique.
* Les auteurs ont extraits les tendances entre 1978 et 2002 sur le nombre de visites pour asthme et les modes de prescription dans l’asthme, en se focalisant sur l’utilisation des traitements de fond et de la crise.
– Résultats :
* Le nombre de visites estimé pour asthme par an aux Etats-Unis a augmenté de façon continue de 1978 à 1990 (18 millions de visites) ; mais à partir de 1990, ce chiffre est resté relativement stable.
* Les médicaments de fond ont été multipliés par 8 entre 1978 et 2002, les corticoïdes inhalés ayant connu la plus forte augmentation.
* La prescription des médicaments de la crise, en particulier les bêtas 2 courte durée d’action a diminué modestement durant cette période.
* Le total des médicaments de fond (83%) a dépassé celui des traitements de la crise (80%) pour la première fois en 2001.
* L’amélioration de la prise en charge pharmacologique de l’asthme est également suggérée par l’augmentation du rapport traitement de fond sur traitement de la crise, qui a était de 92% en 2002.
* Les xanthines, qui dominaient les prescriptions dans l’asthme (63% des prescriptions en 1978) ne sont utilisées que dans 2% des consultations en 2002.
* Les traitements récents ont été prescrits beaucoup plus vite, les associations avec les bêta2 longue durée d’action étant utilisées dans 9% des consultations et les antileucotriènes après 24% des consultations en 2002.
– Conclusion : La pharmacopée de l’asthme a beaucoup changé au cours de ces 25 dernières années. Les pratiques de ces dix dernières années sont très largement liées aux respects des protocoles définis par les conférences de consensus. Ces modifications dans la prescription peuvent avoir contribué à l’absence d’augmentation des consultations pour asthme.
Dans ce travail, les auteurs démontrent qu’entre 19978 et 2002, les habitudes de prescription dans l’asthme se sont beaucoup modifiées avec une grande augmentation des traitements de fond en particulier des corticoïdes inhalés, avec disparition des xanthines et pénétration beaucoup plus rapide des nouveaux traitements comme les associations avec les bêtas 2 longue durée d’action et les antileucotriènes.
Ce travail démontre donc que le monde médical évolue et même vite si on regarde la rapidité d’utilisation des nouvelles molécules.
La facilité de circulation des informations médicales en particulier par les nouveaux médias, a donc un impact positif sur la formation des médecins et sur leurs prescriptions.
Les données sans équivoques montrent également que le mouvement a été suivi par l’ensemble de la communauté médicale qui prend en charge l’asthmatique, pneumologues et allergologues confondus. Tous respectent les recommandations, et cela se traduit par l’arrêt de la croissance de la courbe de l’asthme.
Il faudrait savoir si ce mouvement est également vrai en Europe.
En fait les chiffres des progressions de vente des différents médicaments indiquent les mêmes tendances.
Ces résultats montrent également l’importance des recommandations et le poids des responsabilité de ceux qui les dictent car elles sont ensuite vraiment appliquées : il ne faut donc pas se tromper !!
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