Antileucotriènes à l’oeil.

mardi 20 mai 2003 par Dr Stéphane Guez5028 visites

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Antileucotriènes à l’oeil.

Antileucotriènes à l’oeil.

mardi 20 mai 2003, par Dr Stéphane Guez

Les antileucotriènes permettent de contrôler une des voies de l’inflammation sur laquelle les corticoïdes sont peu ou pas efficaces. Est-ce que cette classe thérapeutique peut améliorer la kératoconjonctivite vernale, et est-il possible d’envisager l’utilisation des antileucotriènes dans cette indication ?

Le montelukast, antagoniste du récepteur des leucotriènes, dans la kératoconjonctivite vernale associée à de l’asthme. : Alessandro Lambiase, MD ; Stefano Bonini, MD ; Guido Rasi, MD ; Marco Coassin, MD ; Alice Bruscolini, MD ; Sergio Bonini, MD Arch Ophthalmol. 2003 ;121:615-620

 Objectif : Evaluer les effets sur les signes physiques et les symptômes de la kératoconjonctivite associée de patients traités pour asthme, d’un traitement par montelukast par voie orale.

 Méthode :
* 12 patients ayant une kératoconjonctivite vernale et un asthme ont été inclus dans cette étude pilote.
* Les collyres ou tous les autres traitements généraux ont été interrompus au moins 7 jours avant le traitement par montelukast.
* Les patients ont été interrogés sur leur confort oculaire quotidien.
* Les signes et les symptômes suivants ont également été notés et mesurés lors d’un examen physique à J0, après 15 jours de traitement et 15 jours après l’interruption du traitement :
** hyperhémie,
** sécrétion,
** chémosis,
** prurit,
** brûlure,
** larmoiement,
** photophobie,
** sensation de corps étranger,
** sécrétion
** et rougeur.
* Le débit de pointe à 8h a été mesuré.
* Des échantillons de larmes ont été prélevé à différents temps pour mesure par méthode ELISA des taux de leucotriènes B4, ainsi que les taux de leucotriènes E4 dans les urines.

 Résultats :
* 8 des 10 patients rapportent une diminution de leurs symptômes à la fin du traitement.
* Le montelukast diminue de façon significative les signes objectifs d’hyperhémie, de sécrétion de chémosis de la même façon que les symptômes de brûlure, larmoiement, photophobie, sécrétion et rougeur.
* Les effets persistent 15 jours après l’arrêt du traitement.
* Les modifications cliniques sont associées à une diminution significative des leucotriènes E4 dans les urines et de leucotriènes B4 dans les larmes après 15 jours de traitement.

 Conclusion : La réduction significative et persistante des signes et des symptômes oculaires chez des patients asthmatiques ayant une kératoconjonctivite vernale traitée pendant 15 jours par le montelukast, suggère fortement la nécessité de réaliser une étude en double aveugle contre placebo pour confirmer le potentiel de ce nouveau traitement dans la kératoconjjonctivite vernale.


Dans ce travail, les auteurs démontrent que le montelukast diminue de façon significative les signes objectifs et subjectifs de la kératoconjonctivite vernale de patients asthmatiques.

Il s’agit d’une étude préliminaire qui porte sur peu de patients et semblent cependant montrer que le montelukast aurait une action sur la kératoconjonctivite vernale.

La conclusion des auteurs est logique : il convent effectivement de mettre en place une vaste étude en double aveugle contre placebo dans cette indication pour confirmer ou non l’efficacité du montelukast.

Le mode d’action de ce médicament et son efficacité démontré dans l’asthme laissent à penser que les résultats de cette étude seront positifs et que les antileucotriènes confirmeront certainement la place importante qu’elles doivent prendre dans tous les processus inflammatoires.

Affaire à suivre.

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