Art divinatoire médical : on peut lire le devenir d’un asthme dans les crachats !

mercredi 21 mai 2003 par Dr Stéphane Guez2437 visites

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Art divinatoire médical : on peut lire le devenir d’un asthme dans les crachats !

Art divinatoire médical : on peut lire le devenir d’un asthme dans les crachats !

mercredi 21 mai 2003, par Dr Stéphane Guez

Lorsqu’on suit un patient asthmatique qui est mal équilibré avec le traitement habituel, on manque souvent de repère pour suivre l’efficacité d’une thérapeutique optimale en particulier basée sur les corticoïdes inhalés : quel(s) marqueur(s) pourrait(ent) être intéressant(s) ?

Evaluation de marqueurs indirects de l’inflammation bronchique pour optimiser la thérapeutique par corticoïdes inhalés dans une étude clinique réelle. : Stephen J Fowler,1 Nicola J Syme-Grant,2 Frank A Carey2 and Brian J Lipworth1 Departments of 1Clinical Pharmacology and Therapeutics and 2Molecular and Cellular Pathology, Ninewells Hospital and Medical School, University of Dundee, Dundee, UK dans Allergology International 52 (2), 71-75

 Objectif : Déterminer les effets d’un mois de traitement avec des doses élevées optimales de corticoïdes inhalés sur des marqueurs de substitution de l’inflammation des voies respiratoires, ainsi que la fonction pulmonaire dans une étude clinique.

 Méthodes :
* 9 asthmatiques traités par des stéroïdes (dose moyenne de 778 microgrammes / jour) avec une affection non contrôlée, ont tous eu un traitement modifié pendant un mois avec 2000 microgrammes/j de dipropionate de beclomethasone en poudre sèche.
* Une série de mesures ponctuelles cliniques ont été réalisées avec :
** évaluation du taux des éosinophiles dans l’expectoration,
** mesure du taux de la protéine éosinophile cationique,
** étude du test d’hyper réactivité bronchique à la métacholine,
** mesure de taux d’oxyde nitrique exhalé,
** spiromètrie et mesures du débit mètre de pointe à domicile,
** le score symptomatique
** et la fréquence d’utilisation des médicaments de secours.

 Résultats :
* L’optimisation du traitement par corticoïdes inhalés a de nombreux effets bénéfiques sur le taux des éosinophiles de l’expectoration, l’hyper réactivité bronchique, le score symptomatique et le débit de pointe du matin.
* Par ailleurs le traitement diminue le taux des éosinophiles dans tous les cas.

 Conclusions : Une série de mesures cliniques du taux des éosinophiles dans l’expectoration, et de l’hyper réactivité bronchique, peut permettre d’avoir des informations supplémentaires sur l’inflammation bronchique pour estimer les réponses aux corticoïdes inhalés chez des patients qui ont un asthme mal contrôlé.


Dans ce travail, les auteurs démontrent que certains marqueurs de l’inflammation sont utiles pour apprécier les réponses à un traitement corticoïdes optimales chez des patients mal équilibré par un traitement aux posologies usuelles.

Cette étude est intéressante car elle démontre que des marqueurs indirects de l’inflammation bronchique peuvent être intéressants pour suivre des patients ayant un asthme difficile à équilibrer.

Il est évident que tous les asthmatiques ne doivent pas bénéficier de ces explorations complémentaires, mais il est utile d’en connaître la possibilité d’utilisation pour les cas compliqués.

A ce titre la mesure du taux des éosinophiles dans l’expectoration est intéressante ainsi que des mesures répétées de l’HRB et enfin la mesure du débit de pointe matinal. Pour 2 de ces marqueurs le rapport intérêt sur coût est élevé, et ils doivent dont être utilisés facilement.

Enfin ce travail démontre que l’augmentation franche des doses de corticoïdes inhalés a un impact significatif sur l’inflammation bronchique.

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