Le top 50 des systèmes d’inhalation de glucocorticoïdes : ouille, ouille !!

lundi 26 mai 2003 par Dr Stéphane Guez3571 visites

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Le top 50 des systèmes d’inhalation de glucocorticoïdes : ouille, ouille !!

Le top 50 des systèmes d’inhalation de glucocorticoïdes : ouille, ouille !!

lundi 26 mai 2003, par Dr Stéphane Guez

Prescrire un traitement, c’est bien. Que le malade le prenne, c’est mieux. Qu’il le prenne correctement c’est parfait. Mais la prise d’un médicament par voie inhalée est difficile. Les mauvaises utilisations sont-elles fréquentes et variables selon les modèles proposés ?

Le Contrôleur d’inhalation : un nouveau système informatisé permettant d’évaluer la technique d’inhalation et la dose réelle de traitement prise par le patient. : Kamin WE, Genz T, Roeder S, Scheuch G, Cloes R, Juenemann R, Trammer T. Johannes Gutenberg University, Mainz, Germany dans J Aerosol Med 2003 Spring ;16(1):21-9

Le choix rationnel d’une méthode d’inhalation est un facteur déterminant dans la prise en charge efficace de l’asthme et de la BPCO.

Dans ce travail, les auteurs décrivent le développement d’un nouveau système, le Contrôleur d’Inhalation, qui pour la première fois offre la possibilité d’évaluer la totalité de la manoeuvre d’inhalation chez des patients utilisant tous les jours leur appareil dans des conditions usuelles.

 Méthodologie :
* Ainsi cet appareil a évalué les mesures des manoeuvres inspiratoires de patients par un matériel d’inhalation placebo de la plupart des appareils sur le marché (CFC free) de glucocorticoïdes : budésonide (Turbuhaler, poudre sèche inhalée), dipropionate de béclomethasone (Autohaler, méthode de délivrance de dose aérosol standardisée) et fluticasone (Diskus, poudre sèche) au moyen d’un pneumotachographe.
* De plus, il a permis d’attribuer aux manoeuvres individuelles une valeur par rapport à la dose espérée prise pour ces 3 matériels.
* La technique d’inhalation a été testée pour 628 (Turbuhaler), 794 (Autohaler), et 795 (Diskus) patients chez 72 pneumologues avec cet appareil.

 Résultats :
* Pour les patients dans le groupe 18-59 ans, le Contrôleur d’Inhalation détecte les pourcentages suivants qui nécessitent une amélioration de la technique de prise du glucocorticoïde :
** 1.5% pour le système Autohaler,
** 16.7% pour le Diskus
** et 38.9% pour le Turbuhaler.
* Dans le groupe 60-99 ans, les résultats sont les suivants : 1.5%, 31.5% et 66.1% respectivement.

 Conclusion : Ainsi, cet appareil pourrait devenir un instrument essentiel pour la prise en charge de l’asthme en dépistant le système le plus efficace pour un patient donné et en l’entraînant pour une utilisation optimale de cette technique.


Les auteurs à l’aide d’un appareil qui vérifie la façon dont le patient utilise son système de prise de médicaments inhalés, montrent que les appareils les plus souvent bien utilisés sont l’Autohaler, puis le Diskus, le Turbuhaler étant le plus souvent mal utilisé.

Ce travail est très important car effectivement la pierre angulaire du traitement de l’asthme est le choix judicieux du système d’inhalation le plus efficace pour délivrer la bonne dose chez tous les patients.

L’appareil mis au point par cette équipe, démontre que quelque soit l’âge, le système qui est le plus immédiatement à même de délivrer les bonnes doses chez la plupart des patients est l’Autohaler. Le Diskus donne des résultats moyens avec 16.7 à 31.5% de patients qui utilisent mal ce système et donc ne prennent pas la bonne quantité de glucocorticoïde inhalé. Enfin le Turbuhaler est médiocre puisque 38.9 à 66.1% des patients l’utilisent mal.

L’autre intérêt de ce travail est de démonter que l’utilisation est plus difficile quelque soit le système chez les patients de plus de 60 ans.

Il est intéressant de rapprocher ces résultats des études qui indiquent que parmi les corticoïdes qui ont le moins d’effets secondaires c’est le budésonide qui arrive en tête alors qu’il est délivré à priori par le système qui pose le plus de problème. Sans que cela n’affecte d’ailleurs l’efficacité du traitement de l’asthme.

Alors que penser : faut-il un système très performant qui délivre une dose en réalité trop importante pour la plupart des patients, ou un système qui est mal pris mais protège d’une prise trop importante de médicament qui agissent à des posologies moindres ?

En fait il faudrait une étude plus globale qui étudierait à la fois le système, la prise réelle, l’efficacité sur l’asthme et les effets systémiques des corticoïdes inhalés. Et ceci avec la même molécule pour chaque système.

Bref, il est toujours aussi difficile de faire un choix judicieux.

Par contre l’intérêt de ce système serait de pouvoir apprendre au patient à bien utiliser le système choisi ce qui permettrait de faire un choix uniquement en fonction de la molécule.

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