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Crick et Watson au secours des allergiques, ou comment les "Nobel" soignent les allergies !!
lundi 16 juin 2003, par
La désensibilisation apparaît actuellement comme le seul traitement curatif de la maladie allergique. Des recherches visent à mettre au point le produit qui serait le plus performant et sans effet secondaire, et qui pourrait supprimer la production d’IgE spécifiques et la différenciation TH2. Un tel produit existe-il ?
Prévention de la production d’IgE spécifiques et suppression de la réponse TH2 pré-établie par immunisation avec l’ADN codant pour un dérivé hypoallergénique de Bet v 1, l’allergène majeur du bouleau. : Romana Hochreiter 1, Tatjana Stepanoska 1, Fatima Ferreira 2, Rudolf Valenta 3, Susanne Vrtala 3, Josef Thalhamer 1 *, Arnulf Hartl 1
1Institute of Chemistry and Biochemistry, University of Salzburg, Salzburg, Austria
2Institute of Genetics and General Biology, University of Salzburg, Salzburg, Austria
3Department of Pathophysiology, Division of Immunopathology, University of Vienna, Vienna, Austria dans European Journal of Immunology
Volume 33, Issue 6, 2003. Pages : 1667-1676
Chez les patients atopiques, la programmation vers une différenciation TH2 préférentielle conduit à la production d’IgE et d’une immunité cellulaire de type TH2 contre des antigènes inoffensifs.
– Objectif : Les auteurs rapportent le développement d’un vaccin à visée thérapeutique et prophylactique à base d’ADN vis-à-vis de l’allergène majeur du bouleau, le Bet v 1.
– Méthodologie :
* Les auteurs ont produit 3 vaccins à base d’ADN, codant pour l’ADNc complet, ainsi que pour 2 fragments hypoallergéniques ou codant pour un mutant hypoallergénique de Bet v 1.
* L’effet protecteur a ensuite été étudié chez des souris prétraitées par des injections d’ADN intradermique, puis sensibilisées avec la protéine Bet v 1.
– Résultats :
* Les souris prétraitées avec n’importe laquelle des 3 injections d’ADN sont protégées contre la sensibilisation allergénique à Bet v 1.
* La protection est caractérisée par une absence de production d’IgE spécifiques contre Bet v 1, une absence d’activation basophile et une augmentation de l’expression d’IFN gamma.
* Les vaccins ADN avec le type brut de Bet v 1 induisent une réponse anticorps plus forte que les vaccins avec l’ADN des fragments hypoallergéniques qui n’entraînent pas, ou seulement de façon transitoire, une réponse anticorps spécifiques à bet v 1.
* Une approche thérapeutique avec un fragment d’ADN réduit la production d’IgE et stimule une activité cytokinique de type TH1 dans le milieu.
– Conclusion : Ces résultats démontrent que la vaccination par l’ADN à partir de formes hypoallergéniques de l’allergène, protége de façon spécifique contre la sensibilisation, et supprime les réponses TH2 établies. Ce concept pourrait être appliqué pour le développement de vaccins ADN spécifiques et sécurisés pour le traitement prophylactique et curatif des maladies allergiques.
Dans cet article les auteurs démontrent que la vaccinothérapie par de l’ADN codant pour un dérivé hypoallergique de Bet v 1 empêche la sensibilisation de souris à Bet v 1 et bloque la réponse de type TH2 en orientant une réponse cytokinique de type TH1.
Cet article s’inscrit dans un courant de recherche qui porte sur un nouvel abord de l’immunothérapie.
Nous avons relaté dans des articles précédents (JPA 2003) les études déjà publiées sur ce sujet. Ces auteurs confirment que l’injection de l’ADN qui code pour un allergène hypoallergénique de Bet v 1 peut protéger efficacement de la sensibilisation à Bet v 1 et permet de perdre la production d’IgE spécifiques et la différenciation TH2.
Le plus important est que ces produits injectés ne peuvent pas se combiner aux IgE et qu’ils n’ont donc pas la capacité à induire des réactions allergiques.
A priori il s’agit donc de produit permettant une immunothérapie en toute sécurité.
Il faut encore s’assurer que l’on ne puisse pas induire de maladies auto-immunes, ou injecter des fragments d’ADN contaminés, ou qui pourraient induire de façon inopportune la synthèse d’une protéine indésirable.
Il faut donc attendre d’autres recherches avant de passer à des études sur l’homme.
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