La dyshidrose c’est pas le pied, mais c’est le pied !!

mardi 1er juillet 2003 par Dr Stéphane Guez27159 visites

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La dyshidrose c’est pas le pied, mais c’est le pied !!

La dyshidrose c’est pas le pied, mais c’est le pied !!

mardi 1er juillet 2003, par Dr Stéphane Guez

La dyshidrose est un problème fréquent dont l’étiologie reste souvent indéterminée. On implique souvent une dermatophytose des pieds, mais qu’en est-il vraiment et y a-t-il implication d’une éventuelle allergie au nickel, ou doit on en faire un équivalent de dermatite atopique à minima ?

Relation entre éruption vésiculaire des mains, « pieds d’athlète » , dermatite atopique et allergie au nickel. : Bryld LE, Agner T, Menne T. Department of Dermatology, University of Copenhagen, Gentofte Hospital, Hellerup, Denmark. dans Acta Derm Venereol. 2003 ;83(3):186-8.

L’étiologie des éruptions vésiculaires des mains et des faces latérales des doigts (dyshidrose) n’est pas claire.

 Objectif de l’étude : Cette étude a essayé d’établir si le « pied d’athlète », la dermatite atopique ou l’allergie au nickel sont des facteurs de risque de développer une dyshidrose.

 Méthodologie :
* 398 patients (provenant d’une population suivie pour un eczéma des mains chez des jumeaux) ont été inclus.
* Des antécédents d’eczéma des mains et de dermatite atopique ont été recherchés, un examen clinique a été pratiqué, incluant des patch tests au nickel.
* Un prélèvement a été réalisé au niveau du 4° espace interdigital du pied droit à la recherche d’une mycose.

 Résultats :
* Le risque relatif d’avoir une dyshidrose des mains lorsqu’il y a une mycose interdigitale des pieds est de 3.58 (IC95% : 1.19-10.82, p<0.05).
* Lorsqu’il y a une dermatite atopique le risque est de 1.44 (IC95% : 0.34-6.07, p=NS).
* Et lorsqu’il y a une allergie au nickel le risque est de 0.45 (IC95% : 0.06-3.36, NS).

 Conclusion : Une relation entre mycose interdigitale des pieds (pied d’athlète) et dyshidrose des mains a été confirmé statistiquement dans cette étude. Par contre il n’a pas été démontré de relation avec la dermatite atopique ou l’allergie au nickel.


Dans ce travail, les auteurs démontrent qu’il existe un lien fort entre dermatophytose plantaire et dyshidrose, alors qu’il n’y a as de lien avec les antécédents de dermatite atopique ni avec l’allergie au nickel.

Reste cependant à préciser la nature de ce lien. Y a t’il une relation de cause à effet, c’est à dire est-ce que le traitement de la dermatophytose améliore et fait disparaître la dyshidrose ?. Cela ne semble pas aussi simple en pratique clinique. Il est possible que la nature du lien soit sous tendue par une anomalie commune de la peau qui favoriserait à la fois la dysidrose et la dermatophytose.

Pour la pratique, il faut reconnaître l’intérêt d’un prélèvement systématique interdigital des pieds à la recherche d’une affection à dermatophytes, pour proposer un traitement antifongique chez ces patients.

L’absence de lien avec le nickel est importante à préciser car cela permet d’exclure les régimes associés pauvre en nickel qui serait éventuellement prescrits et qui sont très astreignants.

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