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Bronchiolite du nourrisson : hors la kinésithérapie respiratoire, point de salut
mercredi 9 juillet 2003, par
Etant donné l’action relaxante connue de l’adrénaline ou épinéphrine sur la musculature bronchique, il était tentant de proposer un essai thérapeutique avec une forme nébulisée d’épinéphrine dans la bronchiolite aigue du nourrisson. Cette étude multicentrique sur 194 enfants australiens va tenter de répondre à la proposition.
Un essai contrôlé multicentrique, randomisé en double aveugle sur l’utilisation de l’épinéphrine dans la bronchiolite du nourrisson : Claire Wainwright, M.B., B.S., M.D., Luis Altamirano, Medico-Cirujano, Marise Cheney, B.Nurs., M.P.H., Joyce Cheney, B.A., Scott Barber, A.D.C.L.T., Darrell Price, M.B., B.S., Sue Moloney, M.B., B.S., Ann Kimberley, B.Hlth.Sc., Nick Woolfield, M.B., Ch.B., Susan Cadzow, M.B., B.S., Frank Fiumara, M.B., B.S., Peter Wilson, M.B., B.B., Steve Mego, M.B., B.S., Dianne VandeVelde, Sharon Sanders, M.P.H., Peter O’Rourke, Ph.D., and Paul Francis, M.B., B.S., M.D From the Department of Respiratory Medicine, Royal Children’s Hospital, Brisbane (C.W., L.A., M.C., J.C., S.B., P.F.) ; Gold Coast Hospital, Gold Coast (D.P., S. Moloney, A.K.) ; Caboolture Hospital, Caboolture (N.W., S.C., P.W., S. Mego, D.V.) ; Redcliffe Hospital, Redcliffe (F.F.) ; and the School of Population Health, University of Queensland, Brisbane (S.S., P.O.) - all in Queensland, Australia. dans NEJM Volume 349:27-35 July 3, 2003 Number 1
– Contexte : le traitement de la bronchiolite du nourrisson est essentiellement symptomatique. La place des broncho-dilatateurs est controversée. La plupart des études sur l’utilisation des broncho-dilatateurs ont inclus de petits nombres de sujets et se sont intéressées à l’évolution à court terme sur la base de scores cliniques.
– Méthodes :
* les auteurs ont conduit un essai contrôlé randomisé en double aveugle comparant une nébulisation d ’isomère d’épinéphrine à un placebo chez 194 nourrissons admis dans 4 hôpitaux du Queensland, Australie, avec le diagnostic de bronchiolite.
* Trois doses de 4ml d’épinéphrine nébulisée à 1% ou 3 doses de 4ml de sérum salé furent administrées à 4 heures d’intervalle après admission à l’hôpital.
* Le recueil des données était fait respectivement à l’admission, juste avant, 30 et 60 minutes après chaque dose.
* Les principaux paramètres évalués furent la durée du séjour hospitalier et le temps nécessaire à la rémission.
* Les autres paramètres évalués furent les variations du rythme respiratoire, du rythme cardiaque, de la dyspnée ainsi que du temps où un apport en oxygène a été nécessaire.
– Résultats :
* il n’y avait pas de différence significative entre les groupes quant à la durée du temps d’hospitalisation (p : 0.16) ou du temps nécessaire à la rémission de la symptomatologie (p :0.86).
* Parmi les enfants qui nécessitèrent une oxygénothérapie ou une hydratation parentérale, le temps nécessaire à la rémission fut significativement augmenté dans le groupe épinéphrine par rapport au groupe placebo (p : 0.02).
* Les besoins accrus en oxygène à l’admission eurent le plus grand retentissement sur le score de sévérité de la maladie et étaient fortement prédictifs de la durée de l’hospitalisation ou du temps nécessaire à la rémission (p < 0.001).
* Il n’y avait pas de modification significative en ce qui concerne le rythme respiratoire, la pression artérielle, le score de dyspnée tant avant qu’après chaque traitement.
* Le rythme cardiaque était significativement augmenté après chaque traitement par épinéphrine (p : 0.02 à 0.001).
– Conclusions : l’utilisation d’épinéphrine nébulisée ne réduit pas significativement la durée de l’hospitalisation ou le temps nécessaire à la rémission parmi les enfants hospitalisés pour bronchiolite.
L’adrénaline nébulisée est fort utilisée dans les services d’urgence pour la prise en charge de certaines dyspnées dont les détresses laryngées. Fort de cette expérience, de nombreux pédiatres urgentistes demandaient un essai randomisé pour valider la méthode dans la prise en charge de la bronchiolite nécessitant une hospitalisation.
Cette étude multicentrique australienne réalisée dans les 12 premières heures critiques de la maladie permet objectivement de ne pas retenir cette solution étant donné les résultats non significatifs obtenus sur la durée de la maladie, du séjour hospitalier et de l’effet délétère sur le rythme cardiaque de l’enfant. Toutefois dans certains cas heureusement rares mais désespérés avec détresse respiratoire, hypoxie sévère et réfractaire, il peut être licite de suivre le protocole australien avant de décider d’une intubation pour ventilation assistée.
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