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Impact du mode de vie à la suédoise sur les sifflements et l’asthme du nourrisson
samedi 16 août 2003, par
Prenons une cohorte de 4089 enfants suédois sélectionnés à la naissance, différentions ceux qui vont suivre les recommandations de l’école suédoise quant au mode de vie (allaitement maternel, tabagisme, salubrité de l’habitat) et déterminons l’incidence des sifflements et de l’asthme à 2 ans et publions dans ALLERGY …
Les stratégies pour la prévention des sifflements et de l’asthme chez les jeunes enfants : M. Wickman1,2,3, E. Melén1,2, N. Berglind1,2, S. Lennart Nordvall4, C. Almqvist1,5, I. Kull1,3, M. Svartengren1,6, G. Pershagen2 1Department of Occupational and Environmental Health, Stockholm County Council, Stockholm, Sweden ; 2Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden ; 3Sachs’s Children’s Hospital, Institute of Södersjukhuset, Karolinska Institute, Stockholm ; 4Department of Women’s and Children’s Health, Uppsala University, Uppsala, Sweden ; 5Department of Woman and Child Health, Astrid Lindgren Children’s Hospital, Stockholm, Sweden ; 6Department of Public Health Sciences, Karolinska Institute, Stockholm, Sweden
dans Allergy 58 (8), 733-741.
– Objectifs : confirmer les mesures environnementales domestiques prises en accord avec les recommandations pour la prévention de l’allergie sur les sifflements et l’asthme des enfants à l’âge de 2 ans.
– Modèle d’étude : étude de cohorte prospective dès la naissance (BAMSE). Les questionnaires sur l’hérédité et les facteurs environnementaux furent remplis à l’âge de 2 mois et les questionnaires détaillés sur les symptômes à 1 et 2 ans d’âge.
– Participants : 4089 enfants nés entre 1994-1995.
– Site de l’étude : les centres de santé de l’enfant dans les quartiers centraux et du nord ouest de Stockholm
– Principaux paramètres étudiés : les sifflements et l’asthme jusqu’à l’âge de 2 ans.
– Résultats :
* les conséquences des recommandations pour la prévention concernant l’allaitement maternel, le tabagisme maternel et l’humidité de l’habitat sur les sifflements et l’asthme furent établis par le biais de modèles de régression logistique multiples.
* L’incidence cumulée de la récurrence des sifflements à l’âge de 2 ans était de 12.6% et de 6.8% pour l’asthme parmi les enfants avec un mode de vie en accord avec toutes les recommandations et de 24.1% et 17.9% respectivement dans les familles exposées à au moins 2 des 3 facteurs de risque.
* Parmi les enfants sans hérédité, le mode de vie en accord avec les recommandations entraîna une réduction de l’asthme d’un facteur 2 (5.3 vs. 10.5%), tandis que le groupe avec hérédité enregistra une réduction d’un facteur 3 (9.1 vs.27.3%).
* Le pourcentage évitable d’asthme associé aux recommandations était de 23% sur l’ensemble et de 33% parmi ceux avec une hérédité.
– Conclusion : dans cette étude basée sur l’observation, un mode de vie en accord avec les mesures préventives conseillées est associé à une importante réduction sur la récurrence des sibilants et l’asthme à l’âge de 2 ans, particulièrement chez les enfants avec une hérédité allergique. Un suivi déterminera si la réduction observée persistera tant vis à vis des symptômes que de la maladie.
De la cohorte prospective suédoise BAMSE (dont la mission est d’étudier l’influence de l’allaitement maternel, du tabagisme maternel in utero et post natal, de la qualité de l’habitat sur sibilance et asthme chez des enfants âgés de moins de 2 ans ) , il est possible d’en déduire une foule d’enseignements extrêmement précieux car issus du terrain, de la vrai vie en quelque sorte.
Notons au préalable une difficulté technique et statistique. L’allaitement maternel est soupçonné d’exercer un effet protecteur et restrictif sur sibilance et asthme( donc un impact négatif ), tandis que tabagisme et insalubrité de l’habitat exerceraient un effet facilitateur ( donc un impact positif) ; il fallait la force d’un modèle statistique par régression logistique pour résoudre cette contradiction.
Grâce à la réunion des 3 conditions, il existe une réduction des sifflements et de l’asthme avec un coefficient d’autant plus fort qu’il existe une hérédité atopique : facteur 3 vs facteur 2, ce qui peut être également exprimé par le pourcentage d’asthme évitable (33% pour la population atopique vs. 23% pour l’ensemble de la population) ou attributable fraction for asthma associated.
Même si le mode de vie avec respect des recommandations est appliqué, il existe un seuil incompressible pour la réduction des sifflements défini par l’incidence cumulée des sibilants ( 12.6%) et de l’asthme( 6.8%) défini par au moins 3 épisodes de sibilance dont l’origine est essentiellement les infections respiratoires virales par le VRS, les paramyxovirus et les rhinovirus tandis que l’exposition allergénique, les sensibilisations jouent un rôle mineur avant 2 ans.
Les mesures préventives primaires axées sur la réduction de l’exposition allergénique (acariens essentiellement ) ne doivent toutefois pas être sous -estimées, mais leur impact ne sera visible qu’après 2 ans.
Les sceptiques pourront se référer aux travaux menés par David Hide et son équipe sur l’île de Wight qui ont étudié l’impact des mesures préventives (housse anti acariens et mesures environnementales) et démontré moins de symptômes d’allergie, de sensibilisations allergéniques sur la base de tests cutanés par prick, sans réduire l’influence de l’asthme.
Arshad SH, un de ses élèves, a également démontré qu’il fallait mettre en place des mesures préventives dès la naissance chez 15 enfants pour éviter une sensibilisation chez l’un d’entre eux. (Arshad SH, Bojarkas J, Tsitoura S, et al. :Prevention of sensitization to house dust mites by allergen avoidance in school age children-a randomized controlled study.Clin Exp Allergy 2002 ; 32:843-9)
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