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Dossier : L’asthme
dimanche 7 juillet 2002, par
Ce dossier a pour but de vous faire comprendre ce qu’est l’asthme avec des termes simples.
Qui ? |
Les asthmatiques sont, comme les allergiques, de
plus en plus nombreux. Le pourcentage de la population
atteinte varie selon les pays et les âges entre
10% et 25% de la population.En France, 2500 personnes
meurent d’asthme tous les ans et la moitié ont
moins de 30 ans. L’asthme non traité évolue
fréquemment vers de l’emphysème, qui est
une dilatation des alvéoles pulmonaires : le poumon
devient hyperclair.
Quoi ? |
L’asthme est une maladie caractérisée par
"un état inflammatoire chronique des bronches
dans lequel de nombreuses cellules jouent un rôle,
en particulier mastocytes, éosinophiles et lymphocytes
T"(Rapport NHLB/OMS Rev.fr.Allergol., 1996, 36, 6)
.
L’asthme est fréquemment associée à
l’allergie, surtout dans les premiéres années
de la vie. 90% des asthmes apparaissant dans l’enfance
sont allergiques. Apparaissant après 40 ans,
cela est plus rare mais il faut savoir rechercher l’allergie
s’il existait depuis longtemps une rhinite chronique.
En fait, l’asthme est une inflammation des bronches
qui sont les conduits emmenant l’air aux alvéoles
pulmonaires, petits sacs où se fait l’échange
d’oxygène et de gaz carbonique entre l’air respiré
et le sang circulant.
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L’inflammation fait gonfler les parois bronchiques
dont le calibre diminue et c’est ainsi que l’on entend
les "sifflements" caractéristiques
de la crise d’asthme.
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Quand ? |
La maladie asthmatique a une histoire naturelle qui en
montre l’évolution.
Premier âge : Beaucoup des asthmes de cet
âge sont liés à des viroses. Certains
des enfants atteints continueront à faire de
l’asthme. Les reflux gastro-oesophagiens sont également
source d’inflammation bronchique. Des signes d’atopie
associés sont en faveur d’une cause allergique
(souvent alimentaire) et d’un terrain propice à
l’installation d’une maladie asthmatique.
Enfance : Pour citer à nouveau l’OMS :"la
notion prédominante liée à l’asthme
chez l’enfant est l’allergie". C’est encore plus
vrai dans nos pays développés : un asthme
de l’enfant doit toujours bénéficier d’une
prise en charge par un allergologue
qualifié.
Adulte : Beaucoup d’asthmes de l’adulte semblent
être la réactivation d’asthmes de l’enfance
qui étaient sous-diagnostiqués et négligés
en attendant la fameuse "adolescence" où
les symptomes peuvent s’atténuer. A cela se rajoutent
les asthmes professionnels, quelques viroses et, chez
la femme, des asthmes lors des grossesses ou en périménopause
(un rôle hormonal est certain mais mal déterminé).
Comment ? |
Tout asthmatique doit bénéficier d’un
examen simple et indolore : l’exploration fonctionnelle
respiratoire ou spirométrie. Il se réalise
au cabinet du médecin spécialiste et permet
d’évaluer l’état du poumon et des bronches
de manière objective, un peu comme l’électrocardiogramme
du poumon. Le médecin étudiera cette courbe :
Elle montre l’écoulement (débit) de l’air
(volume) au travers des bronches. On y voit ainsi les
obstructions des bronches à leurs différents
étages. On peut y associer la recherche d’une
amélioration après prise d’un médicament
bronchodilatateur (type Ventoline), une amélioration
significative après prise de ce médicament
signant la présence d’un asthme.
Le débit de pointe (peak flow), pratiqué
avec un petit appareil en plastique, n’est pas un examen
qui permet de faire le diagnostic de l’asthme. Il ne remplacera
jamais la spirométrie beaucoup plus précise.
Par contre, il peut servir à surveiller l’asthme
au domicile du malade.
Que faire ? |
Les médicaments à notre disposition sont
symptomatiques :
Les bronchodilatateurs sont les plus connus
(Ventoline par exemple) et, malheureusement, les plus
utilisés dans l’asthme. Malheureusement, car
ils ne soignent pas réellement l’asthme mais
le soulage plutôt. Ils traitent le spasme de la
bronche déclenché par l’inflammation mais
laisse intacte cette derniére. N’utiliser que
des bronchodilatateurs pour soigner un asthme conduira
inévitablement à son aggravation.
les corticoides inhalés, constituent
le traitement de fond quasi indispensable de l’asthme.
Il s’agit de doses très faibles de médicaments
apparentés à la cortisone qui agissent
essentiellement localement sur les bronches. Leurs effets
secondaires sont bien connus et restent le plus souvent
mineurs. Malgré tout, ils restent des corticoïdes
et il faut toujours rechercher la dose minimale efficace.
Les bronchodilatateurs longue durée d’action,
sont indiqués lorsqu’un traitement simple ne
permet plus le soulagement.
Les antileucotriènes, sont les médicaments
les derniers sortis sur le marché. Ils essaient
de combattre l’inflammation bronchique par un mécanisme
différent de celui des corticoïdes. Leur
indication en France reste tout de même moins
étendue.
Les théophyllines, considérées
comme une thérapeutique vieillotte dans notre
pays, d’autres les utilisent en première intention.
Ils imposent une surveillance biologique des taux sériques
car leur dose toxique est assez proche de la dose efficace.
Le traitement étiologique sera le traitement
de l’allergie lorsqu’elle existe. L’éviction
pour les aliments, l’éviction et/ou la désensibilisation
pour les aéroallergènes.
Dans tous les cas, les choix pour explorer votre asthme,
le suivre et le prendre en charge seront à faire
avec votre médecin. L’asthme est une maladie
qui se soigne bien, permet une vie tout à fait
normale à condition qu’on le prenne correctement
en charge.
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