Kératoconjonctivite thaïlandaise

vendredi 5 septembre 2003 par Dr Alain Thillay5892 visites

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Kératoconjonctivite thaïlandaise

Kératoconjonctivite thaïlandaise

vendredi 5 septembre 2003, par Dr Alain Thillay

La kératoconjonctivite vernale est une pathologie universelle apanage des zones chaudes et humides. Les auteurs thaïlandais de cette étude tentent d’adapter le traitement en fonction des formes cliniques et de l’intensité de la symptomatologie ;
le but étant d’améliorer la prise en charge de cette pathologie difficile.

Kératoconjonctivite vernale en Thaïlande. : Kosrirukvongs P, Vichyanond P, Wongsawad W. Department of Ophthalmology, Faculty of Medicine Siriraj Hospital, Mahidol University, Bangkok 10700, Thailand dans Asian Pac J Allergy Immunol. 2003 Mar ;21(1):25-30.

 METHODES.
* Nous avons conduit une étude croisée, randomisée prospective afin d’évaluer les caractéristiques cliniques et les résultats thérapeutiques parmi des patients thaïlandais souffrant de kératoconjonctivite vernale (KCV).
* Les cas légers de KCV recevaient un traitement sous forme d’anti-histaminique collyre 4 fois par jour.
* Les cas modérés et sévères étaient traités à l’aide d’un collyre de Lodoxamide 4 fois par jour.
* Les cas sévères recevaient un collyre de corticostéroïdes.
* Les cas modérés et sévères de KCV qui étaient réfractaires au traitement, soit corticostéroïdes, soit stabilisant mastocytaire, bénéficiaient d’un traitement de Ciclosporine en collyre à 0,5% instillé 4 fois par jour.
* Cinq patients ont reçu deux différents protocoles thérapeutiques successivement.
* Nous avons évalué chaque semaine les principales données cliniques, prurit, sensation de corps étranger, photophobie, congestion conjonctivale, papilles et chémosis.

 RESULTATS.
* Les patients atteints de la forme palpébrale de KCV avaient des symptômes tous les jours qui étaient plus sévères et déclenchés lors du contact avec la poussière de maison avec une différence significative comparée aux autres groupes.
* Les KCV limbiques étaient associées à de la rhinite allergique plus souvent que dans la forme palpébrale.
* Les tests cutanés concernant l’acacia, herbacées, moisissures, graminées et lait de vache se retrouvaient plus fréquemment positifs, et de façon significative, chez les patients atteints de la forme palpébrale de la KCV.
* Les symptômes les plus habituels étaient surtout constatés dans la forme mixte de KCV. Purulence, pannus et érythème de la paupière étaient retrouvés dans la forme palpébrale.
* La Lévocabastine était suffisante dans les cas légers de KCV limbiques ; Lodoxamide pour les formes limbique et mixte. La Prednisolone per os était le médicament de choix dans les cas sévères de toutes formes mais seulement sur une période courte.
* Le taux de succès du collyre à la Ciclosporine dans la forme palpébrale était plus faible que dans la forme limbique du fait d’une sensation de brûlure intolérable. La Ciclosporine collyre a été utilisée chez 4 patients souffrant d’une forme palpébrale et limbique avec un taux de succès de 100% qui était plus important que dans le groupe Lodoxamide.
* Comparé chez un patient, le traitement par corticostéroïde topique a été un succès alors que le traitement par Ciclosporine était un échec.

 CONCLUSIONS.
* La gradation de la sévérité pour chaque forme de kératoconjonctivite vernale est primordiale pour obtenir une bonne réponse aux différents médicaments et une bonne compliance.
* Le collyre de Ciclosporine à 0,5% peut représenter un traitement alternatif efficace sur les symptômes de KCV afin d’éviter le glaucome induit par l’usage de corticostéroïde.


Cette étude est intéressante car elle répond bien aux difficultés de la prise en charge de la kératoconjonctivite qui reste une des formes les plus sévères d’atteinte oculaire.

Il faut se rappeler que la complication la plus grave est la kératite allant de la kératite ponctuée superficielle jusqu’aux ulcères ovalaires (ulcères de Togby) qui peuvent entraîner l’apparition de plaques opaques susceptibles de compromettre la fonction visuelle.

De nombreuses publications, mais mes sources sont un peu anciennes, montreraient que même si on met en évidence une sensibilisation à un aéroallergène, la désensibilisation n’apporterait pas grand chose. En général, la KCV apanage du sujet jeune peut avoir une évolution d’une dizaine d’années.

On est un peu gêné par le résumé de cette étude car le nombre de patients enrôlés n’est pas précisé. De plus, les résultats sont interprétés sur 4 patients voir sur un seul patient, cela semble peu significatif.

De fait, je ne reviendrais pas sur les résultats qui, somme toute, sont clairs. Ils permettent surtout de bien montrer qu’il faut évaluer de façon précise le degré de gravité de l’affection pour adapter le traitement et ainsi éviter de pêcher par excès ou par défaut.

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