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Le monoxyde d’azote exhalé (ENO) à la recherche d’un nouveau public : les asthmatiques âgés de 5 à 18 ans
mardi 30 septembre 2003, par
Le monoxyde d’azote exhalé (ENO) constituant un marqueur reconnu de l’inflammation des voies aériennes, il est légitime de proposer la mesure du ENO dans le monitorage de la maladie asthmatique au cabinet du médecin. Les résultats de l’enquête décrite ci-après seront ils à la hauteur de l’enjeu ?
Le monoxyde d ’azote exhalé est le reflet de l’évaluation du contrôle de l’asthme en cabinet : Isabelle Meyts, MD, Marijke Proesmans, MD, PhD, Kris De Boeck, MD, PhD *
Pediatric Pulmonology Department, University Hospital Gasthuisberg Leuven, Leuven, Belgium
dans Pediatric Pulmonology
Volume 36, Issue 4 , Pages 283 - 289
– Contexte : le monoxyde d’azote exhalé (ENO) a été étudié en tant que marqueur non invasif de l’inflammation des voies aériennes et il a été démontré une élévation des taux chez les patients asthmatiques.
– Le but de cette étude : il était de préciser si les mesures de ENO différaient de façon significative entre des groupes d’enfants asthmatiques avec des statuts différents de contrôle de la maladie et de comparer les mesures de ENO avec l’évaluation clinique du contrôle de l’asthme.
– Population, méthodes :
* soixante treize enfants âgés de 5 à 18 ans avec un diagnostic d’asthme furent recrutés.
* Le NO a été mesuré on-line lors d’une manœuvre de capacité vitale lente.
* La moyenne de 3 mesures sur la base du niveau du plateau de ENO fut utilisée pour analyse.
* Une spiromètrie de base et après broncho-dilatateur furent réalisées.
* Le contrôle de la maladie était basé sur la fréquence d’utilisation de beta2-agonistes, la survenue de symptômes d’asthme pendant le jour et la nuit, les résultas spiromètriques.
* 22 enfants (groupe 1) possédaient un bon contrôle de l’asthme.
* Dans un groupe de 31 patients (groupe 2), le contrôle de l’asthme était acceptable. * Dans le groupe 3 de 21 patients, l’asthme était insuffisamment contrôlé.
– Résultats :
* les taux de ENO (médianes et quartiles) étaient les suivants : groupe 1, 11ppb (9-21) ; groupe 2, 15ppb (11-26), et pour le groupe 3, 28 ppb (19-23).
* Les mesures étaient significativement différentes entre les 3 groupes (P= 0.009, Kruskal-Wallis), entre les groupes 1 et 3 (P=0.01, test U de Mann Whitney) et entre le groupe 2 et 3 (P =0.01, test U de Mann et Whitney.
* Le même constat pouvait s’appliquer pour le test de réversibilité.
– Conclusion :
* nous avons trouvé des taux de ENO significativement différents entre un groupe de patients pédiatriques asthmatiques avec un contrôle insuffisant et un groupe avec un contrôle de qualité bonne à suffisante, à l’aide d’une évaluation clinique.
* Ces résultats suggèrent que les mesures du ENO peuvent être utiles pour le monitorage des patients asthmatiques.
La mesure du ENO est un test simple, insuffisamment pratiqué en cabinet ou laboratoire d’exploration fonctionnelle respiratoire en raison du coût encore prohibitif du matériel de mesure basé sur la chemiluminescence (O3 + NO : formation de NO2 qui revient à son état stable (NO) avec un émission de photons proportionnelle à la quantité de NO initiale).
Le présent article conclue à des résultats significatifs entre les groupes d’enfants bien contrôles, mal ou insuffisamment contrôlés.
Toutefois en terme de méthodologie cet article ne m’enthousiasme pas pour différentes raisons :
* 1° : l’unité de mesure est précisée (le ppb) , mais silence sur l’appareillage utilisé
* 2° : le flux exhalé en ml / s (la mesure est flux dépendante) , le niveau de la résistance de l’appareillage destiné à éviter la contamination nasale sont également inconnus, tout au moins dans l’abstract .
* 3° : les patients étudiés étaient ils naïfs sur le plan corticoïdes inhalés, passage obligé d’un bon contrôle de l’asthme ?
* 4° : la population d’enfants asthmatiques était forcement hétérogène , qu’elle était la proportion d’atopique par rapport aux non atopiques, sachant qu’il a été démontré que les enfants asthmatiques atopiques sans corticoïdes inhalés synthétisaient davantage de ENO ?
En dépit de la publication dans une revue prestigieuse avec comité de lecture, il semble exister diverses carences tout au moins dans l’abstract réduisant la portée du message.
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