Attention à certains allergologues, ils provoquent des accidents du travail ! !

dimanche 5 octobre 2003 par Dr Stéphane Guez2528 visites

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Attention à certains allergologues, ils provoquent des accidents du travail ! !

Attention à certains allergologues, ils provoquent des accidents du travail ! !

dimanche 5 octobre 2003, par Dr Stéphane Guez

Les antihistaminiques sont très souvent prescrits par les allergologues. Les laboratoires qui présentent de nouveaux produits insistent toujours sur la somnolence liée aux anciens antihistaminiques qui ne devraient plus être prescrits. Ont-ils raison ?

Pneumallergènes, rhinite allergique, et antihistaminiques sédatifs : facteurs de risque d’un accident du travail et retentissement économique. : Hanrahan LP, Paramore LC.

University of Wisconsin, Department of Preventive Medicine, Madison, Wisconsin

dans Am J Ind Med. 2003 Oct ;44(4):438-46

Les accidents du travail aux Etats-Unis sont importants.

 L’objectif de l’étude a été d’évaluer l’impact particulier des pneumallergènes, de la rhinite allergique et de l’exposition aux antihistaminiques sur le risque d’accidents du travail et l’impact économique associé.

 Méthodes :
* Il s’agit d’une étude cas témoins de 1223 accidents aigus qui ont été comparés à 1202 lésions chroniques.
* Une interview standardisée a été réalisée par téléphone entre 1998 et 1999 chez des travailleurs à la suite d’un accident survenu en 1997.
* L’utilisation des antihistaminiques et le taux de pollens dans l’air ont été évalués 2 semaines avant la date de l’accident.

 Résultats  :
* L’exposition à des antihistaminiques sédatifs entraîne une augmentation du risque d’accidents (OR : 2.93).
* Une augmentation significative du risque d’accidents a été observée lorsqu’il y a combinaison d’un antihistaminique sédatif et d’un taux de pollens élevé chez les patients ayant une pollinose diagnostiquée ou soupçonnée par le patient.(OR : 2.41).
* Le coût médical direct associé à l’augmentation de ce risque est estimé à 143 millions de dollars en 2001.

 Conclusions  :
* Les travailleurs ayant une rhinite allergique diagnostiquée ont une consommation aussi élevée d’antihistaminiques sédatif que ceux ayant une, rhinite non explorée et qui se traitent par automédication.
* Un taux élevé de pollens associé à l’utilisation d’antihistaminique sédatif entraîne un risque supplémentaire d’accidents chez les patients ayant une rhinite allergique.
* Une bonne prise en charge de ces patients allergiques doit inclure l’éviction de ces antihistaminiques sédatifs qui augmentent le risque d’accidents du travail.


Dans ce travail, les auteurs démontrent qu’il y a un risque plus élevé d’accidents du travail chez les patients allergiques aux pollens qui prennent des antihistaminiques sédatifs lors de la saison pollinique. Cette classe d’antihistaminique est aussi souvent prescrite que consommée en automédication.

Il s’agit d’un travail important qui souligne bien le risque lié à l’utilisation des antihistaminiques d’ancienne génération chez les patients effectuant un travail à risque d’accidents.

Il est important de constater que ces traitements ne sont pas seulement ceux qui sont en libre accès aux patients, mais sont également souvent prescrits par des allergologues.

Il est donc important de savoir que ces antihistaminiques peuvent avoir des conséquences graves en raison d’une diminution de la vigilance du patient.

Il n’est pas exclu que dans certain cas cela puisse aboutir à la mise en cause de la responsabilité de l’allergologue prescripteur.

Il faut, lorsque cette classe d’antihistaminique est nécessaire, prévenir le patient du risque de somnolence, et conserver une trace écrite prouvant que cette information a été donnée au patient.

D’une façon générale, il semble préférable de prescrire les antihistaminiques de nouvelle génération.

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