Une bonne nouvelle pour l’industrie du disque : les médicaments anti-CD ne tuent pas les patients ! !

mercredi 8 octobre 2003 par Dr Stéphane Guez1884 visites

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Une bonne nouvelle pour l’industrie du disque : les médicaments anti-CD ne tuent pas les patients ! !

Une bonne nouvelle pour l’industrie du disque : les médicaments anti-CD ne tuent pas les patients ! !

mercredi 8 octobre 2003, par Dr Stéphane Guez

Actuellement, après une phase importante de recherches fondamentales, on voit l’espoir de nombreux chercheurs se concrétiser avec des essais de nouvelles thérapeutiques innovantes dans l’asthme. Ces médicaments sont-ils efficaces et bien tolérés ? Qu’en est-il de l’anti-CD23 ?

Asthme allergique et anti-CD23 (IDEC-152) : résultats d’une étude de phase 1, en mono dose avec un essai clinique de doses croissantes. : Rosenwasser LJ, Busse WW, Lizambri RG, Olejnik TA, Totoritis MC.

University of Colorado Health Science Center and the Division of Allergy and Clinical Immunology, National Jewish Medical and Research Center, 1400 Jackson Street, Denver, CO 80206, USA

dans J Allergy Clin Immunol. 2003 Sep ;112(3):563-70

Le CD 23 est une molécule de surface impliquée dans un grand nombre de voies physiologiques qui influencent la production des IgE et l’inflammation dans de nombreuses affections allergiques comme la rhinite allergique et l’asthme allergique.

 Objectif de l’étude : Ce travail a étudié la sécurité d’emploi et l’efficacité clinique ainsi que la pharmacocinétique de l’IDEC-152, un anticorps IgG1 anti-CD23, chez des patients ayant un asthme persistant léger à modéré d’origine allergique.

 Méthodologie :
* Une dose unique, avec différentes doses contre placebo a été réalisée chez 30 patients.
* Une cohorte de 3 à 6 patients a reçu par voie IV un placebo ou de l’IDEC-152 (0.05-0.25-1-4-10-15 mg/kg) en simple dose sur un jour.
* La sécurité, l’efficacité clinique et la pharmacocinétique ont été évaluées sur 12 semaines après le traitement.

 Résultats :
* L’IDEC-152 est bien toléré. Les évènements indésirables sont modérés, aucun de grade 4, et il n’y a pas de relation entre la dose de IDEC-152 et la fréquence ou la sévérité des effets indésirables.
* L’effet le plus commun est une ecchymose au point d’injection, une sinusite, des maux de tête, des arthralgies, un syndrome grippal, une infection, une irritation de la gorge et une dysménorrhée.
* Dans le groupe placebo on note des maux de tête, des douleurs abdominales et des infections.
* Une diminution dose dépendante de la concentration des IgE moyennes est observée.
* La concentration moyenne et l’aire sous la courbe de l’IDEC-152 est proportionnelle à la dose administrée pour des doses comprises entre 4 et 15 mg/kg.
* La demi-vie sérique de l’IDEC-152 augmente de 2 à 10 jours lors de l’augmentation des doses.
* Après une simple administration il n’y pas de modification du VEMS, quelque soit la dose, et les variations de la valeur du débit mètre de pointe n’excède pas 10%.

 Conclusion  : Ces résultats montrent l’innocuité de l’IDEC-152 et une activité potentielle dans l’asthme allergique.


Dans ce travail, les auteurs montrent que l’anti-CD23 peut être utilisé sans effets indésirables notables chez l’homme, et qu’il semble efficace dans le contrôle de l’allergie chez les patients asthmatiques à des doses qui restent encore à définir mais entre 4 et 15 mg/j avec une effet prolongé après une injection unique.

On observe actuellement des essais thérapeutiques qui testent grandeur nature les données immunologiques de ces dernières années.

Pour certains, ces connaissances semblaient futiles ou inutiles, en réalité elles sont à l’origine des médicaments de demain.

Mais toutes ces molécules ne tiendront pas leurs promesses : certaines ont une tolérance médiocre, d’autres une efficacité finalement très modérée surtout en terme de rapport efficacité coût qui reste très élevé pour ces médicaments produits par génie génétique.

Ici, les auteurs testent un anti-CD23, molécule qui bloque l’action du CD23 soluble ou récepteur epsilon II soluble. Le résultat est un blocage du phénomène d’amplification de la réponse lymphocytaire B à IgE.

La tolérance de ce produit semble bonne avec une demi-vie prolongée (heureusement car il s’administre par voie IV).

Mais la réponse clinique est très moyenne sur l’asthme lui-même avec cependant une réponse non négligeable sur les IgE.

Il y aurait certainement à terme également une diminution des éosinophiles hypodenses.

Il est cependant trop tôt pour penser qu’il s’agit d’un traitement révolutionnaire de l’asthme allergique.

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