Crise d’asthme : traiter les enfants en les laissant jouer dans leur chambre !!

samedi 25 octobre 2003 par Dr Stéphane Guez2384 visites

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Crise d’asthme : traiter les enfants en les laissant jouer dans leur chambre !!

Crise d’asthme : traiter les enfants en les laissant jouer dans leur chambre !!

samedi 25 octobre 2003, par Dr Stéphane Guez

Le traitement de la crise d’asthme est le plus souvent simple avec une bonne administration de béta²-mimétiques. La nébulisation est le plus souvent utilisée en service d’urgence. Mais la chambre d’inhalation pourrait plus simplement la remplacer : cependant l’efficacité est-elle la même ?

Chambres inhalés versus nébuliseurs pour l’administration de béta2mimétiques dans la crise d’asthme (revue Cochrane). : Cates CCJ, Bara A, Crilly JA, Rowe BH

dans The Cochrane Library, Issue 4, 2003

Dans la crise d’asthme, les béta²-agonistes sont souvent administrés pour lutter contre la bronchoconstriction par des nébulisations humides, mais certains ont proposés d’utiliser des chambres inhalées qui pourraient s’avérer aussi efficaces.

L’utilisation de nébuliseurs est plus chère, nécessite une source d’énergie et nécessite une maintenance régulière.

 Objectifs de l’étude  : évaluer les effets des chambres inhalés par rapport aux nébuliseurs dans l’administration de béta2 lors d’une crise d’asthme aigue.

 Stratégie de recherche  : tous les essais en Novembre 2002 parus selon les critères Cochrane.

 Critères de sélection  : Études randomisées chez des adultes et des enfants (à partir de 2 ans), si une chambre d’inhalation versus une nébulisation ont été comparées.

 Recueil des données et analyse :
* 2 lecteurs indépendants ont appliqué les critères d’inclusion, ont extrait les données et ont évalué la qualité des essais.
* Les données manquantes ont été obtenues des auteurs ou estimées.
* Les résultats sont rapportés avec un intervalle de confiance de 95%.

 Résultats  :
* Cette revue a été mise à jour en 2003 et a analysé 1076 enfants et 44 adultes inclus dans 22 essais au niveau de services d’urgences.
* De plus, 5 études d’enfants (184) et d’adultes (28) ayant une crise d’asthme aigue ont été rajoutées à ce travail.
* Le mode de délivrance du béta² ne semble pas affecter le pourcentage de patients admis en hospitalisation.
* Chez les adultes, le risque relatif d’admission entre une chambre inhalée versus une nébulisation est de 0.88 (IC95% 0.56-1.38).
* Le risque relatif pour les enfants est de 0.65 (IC95% 0.4-1.06).
* Chez les enfants le temps passé aux urgences est significativement plus court lorsqu’une chambre d’inhalation est utilisée avec une différence en moyenne de - 0.47 heures (IC95% -0.58, -0.37 heures).
* Le temps passé aux urgences par les adultes est identique avec les 2 modes de délivrance de béta².
* Le débit mètre de pointe et le VEMS sont également identiques avec les 2 méthodes.
* La fréquence respiratoire est plus basse avec la chambre d’inhalation chez les enfants, avec une différence moyenne de -7.6% de la fréquence de base (IC95% -9.9 à -5.3%).

 Conclusion : La délivrance de béta² par une chambre d’inhalation à des effets identiques à une nébulisation avec certains avantages par rapport aux nébulisations chez l’enfant lors d’une crise d’asthme.


Dans ce travail de revue, les auteurs démontrent que pour le traitement de la crise d’asthme aigue par béta²-mimétique, l’utilisation d’une chambre inhalée à les mêmes effets qu’une nébulisation avec même chez l’enfant un temps plus court passé aux urgences, l’efficacité sur les paramètres respiratoires étant la même.

Ce travail est très intéressant car il confirme l’intérêt de la chambre inhalée dans le traitement d’urgence de la crise d’asthme.

Cela a 2 conséquences pratiques très importantes :
* il n’est pas nécessaire d’hospitaliser les patients, enfants ou adultes,
* et le médecin avec une chambre inhalée fait aussi bien qu’avec une nébulisation.

D’autre part on peut réellement expliquer aux patients l’intérêt de sa chambre inhalée pour s’auto-traiter lors d’une crise d’asthme.

En terme de santé public il est évident qu’il y aurait une économie substantielle réalisée en appliquant les résultats de ce travail, et en évitant donc des hospitalisations inutiles.

Il est donc important d’éduquer aussi bien les médecins que les patients à la bonne utilisation de ces chambres inhalées qui doivent faite partie de la trousse d’urgences de tous les généralistes (et bien entendu de tous les allergologues).

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