Il fait pas B.O. dans les bronches des bébés virolés !

lundi 27 octobre 2003 par Dr Stéphane Guez3287 visites

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Il fait pas B.O. dans les bronches des bébés virolés !

Il fait pas B.O. dans les bronches des bébés virolés !

lundi 27 octobre 2003, par Dr Stéphane Guez

La bronchiolite oblitérante est une affection rare mais sévère du petit enfant pouvant évoluer d’une façon rapidement dramatique malgré la prise en charge thérapeutique. Y a-t-il des facteurs pronostics permettant de mieux prédire le devenir de cette affection et ainsi permettre d’avoir une action préventive ?

Bronchiolite oblitérante post infectieuse chez les enfants : profil clinique, radiologique, et facteurs pronostics. : Ebru Yalçna, Deniz Dorua, Mithat Halilolub, Uur Özçelika, Nural Kipera, Ayhan Göçmena

aChest Diseases Unit, Department of Pediatrics, and
bDepartment of Radiology, Hacettepe University Faculty of Medicine, Ankara, Turkey

dans RESPIRATION Vol. 70, No. 4, 2003

La bronchiolite oblitérante (BO) post infectieuse désigne un syndrome clinique d’obstruction chronique des voies aériennes associé à des modifications inflammatoires des petites bronches.

 Objectif de l’étude  : Le but de ce travail a été de déterminer l’étiologie clinique, les aspects radiologiques ainsi que les facteurs pronostics de la BO post infectieuse chez les enfants.

 Méthode  : les auteurs ont reçu les dossiers médicaux de 20 enfants ayant une BO et qui ont été suivi entre janvier 1994 et août 2001.

 Résultats :
* La BO post infectieuse a été diagnostiquée chez 11 garçons et 9 filles avec un age moyen de 21.5 mois (6 à 69 mois), et qui ont été suivis avec une durée médiane de 23 mois.
* La toux et les sifflements persistaient depuis l’épisode infectieux bronchique initial chez tous les patients.
* La BO post infectieuse a été diagnostiquée dans un délai moyen de 6 mois (1 à 42 mois) après l’épisode aigu.
* Les adénovirus sont les agents étiologiques les plus fréquemment identifiés par la sérologie.
* Le diagnostic de BO post infectieuse a été porté par un scanner à haute résolution et par les manifestations cliniques.
* Le traitement par corticoïdes a été utilisé chez 17 enfants et un traitement de soutien a été appliqué chez tous les patients.
* L’age de l’infection pulmonaire initiale, le sexe, le délai de mise en route des corticoïdes, la présence de bronchectasies ou d’atélectasies et les agents étiologiques infectieux identifiés ne sont pas prédictifs de la sévérité de l’affection dans cette étude.

 Conclusions :
* Malgré le rôle fondamental de l’inflammation dans la pathogénie de la BO post infectieuse, l’utilisation d’une thérapeutique anti-inflammatoire reste controversée.
* Les auteurs n’ont pas pu identifier un facteur pronostic lié à la sévérité de l’affection.
* Dans l’objectif de minimiser les complications, les patients ayant une BO post infectieuse doivent être suivis très attentivement et doivent bénéficier d’une prise en charge médicale extrêmement précise.


Les auteurs ont essayé de trouver les facteurs de gravité de la bronchiolite oblitérante mais n’ont pas réussi à les identifier, cette dernière faisant suite à un épisode infectieux à adénovirus. L’utilisation des corticoïdes reste discutée, malgré le rôle majeur joué par l’inflammation, dans cette maladie du petit enfant.

La bronchiolite oblitérante (BO) est une évolution rare (moins de 1% des cas) de la bronchiolite post-infectieuse, qui se manifeste par la pérennisation des signes cliniques d’obstruction bronchique aussi bien sur le plan clinique que radiologique.

Le plus souvent l’infection initiale est due à un adénovirus, ce qui explique le peu d’intérêt du traitement par antibiotique.

Les corticoïdes semblent peu efficaces dans cette affection inflammatoire particulière.

Le pronostic est sévère, à la fois par la gravité des manifestations respiratoires mais également par l’intensité du retentissement sur l’état général.

Il n’existe pas une prise en charge univoque, un ensemble de moyens thérapeutiques surtout symptomatiques doit être utilisé d’une façon judicieuse dans chaque cas particulier en fonction des connaissances physiopathologiques de cette affection.

Il est surprenant que les auteurs n’aient pas pu identifier les facteurs de mauvais pronostic, ce qui accentue encore le caractère aléatoire du devenir évolutif de cette affection et rend inquiétant la survenue de cette BO qui peut mettre rapidement en jeu le pronostic vital à court terme.

A long terme, il persiste des séquelles importantes sur le plan respiratoire, avec souvent développement d’un asthme surajouté.

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