Actualités sur l’hypothèse de l’hygiène : le challenge des oxyures

samedi 13 juillet 2002 par Dr Dominique Marchand9030 visites

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Actualités sur l’hypothèse de l’hygiène : le challenge des oxyures

Actualités sur l’hypothèse de l’hygiène : le challenge des oxyures

samedi 13 juillet 2002, par Dr Dominique Marchand

Une nouvelle étude Taiwanaise à mettre au crédit de l’hypothèse « hygiéniste »

Relation inverse entre l’infestation à enteriobus et l’asthme et la rhinite chez les enfants scolarises en école primaire a Taipeh : S.-L. Huang*, P.-F. Tsai* and Y.-F. Yeh dans Clinical & Experimental Allergy Volume 32 Issue 7 Page 1029 - July 2002

 Contexte : il existe une controverse entre le statut allergique et les infections parasitaires, particulièrement dans les pays non tropicaux. Enterobius vermicularis (l’oxyure) est l’infection parasitaire intestinale ayant la plus grande prévalence dans les pays industrialisés.
 Objectifs : examiner l’association entre infestation à oxyures et le statut allergique dans des écoles primaires.
Méthodes : le test de dépistage périanal par bande adhésive est pratiqué en routine à Taipei dans les écoles primaires. Les auteurs ont recueilli l’ensemble des données collectées à ce propos ainsi que les questionnaires distribués à tous les enfants dans quatre écoles primaires du niveau 1 à 6 de la scolarité (n=3107).
 Résultats : la prévalence du diagnostic médical d’asthme (9.3% vs. 14.1% , P=0.007) et de rhinite allergique (27.4% vs. 38.3% , P=0.001) était plus faible chez les enfants oxyures-positifs que chez les enfants non infestés. La présence oxyure n’était pas corrélée avec celle d’une dermatite atopique ou d’une histoire parentale d’allergie. A l’aide d’une analyse logistique par régression pour le sexe, une histoire parentale d’allergie ou une infection respiratoire basse, un asthme banal (OR=0.25, IC 95% 0.10-0.63), ou une rhinite (OR=0.61, IC 95% 0.45-0.84) étaient inversement corrélés à la présence d’oxyures. Parmi les enfants de niveau scolaire 3 à 6 qui n’avaient pas eu d’asthme ou de rhinite avant l’âge de 7 ans, ceux avec une infestation précoce (diagnostic positif au niveau 1 ou avant de la scolarité) avaient un plus faible risque diagnostic de rhinite durant leur scolarité, comparé au groupe non infecté (5.4% vs.12.3% , P=0.003 ; OR=0.47, IC 95% 0.21-1.02).
 Conclusion : les auteurs ont identifié une relation inverse entre infestation à oxyure et maladies allergiques des voies aériennes, qui pourrait être pour partie attribuée à l’effet protecteur de l’infestation à oxyure sur le développement des symptômes allergiques. D’autres mécanismes de cette relation ne sont toutefois pas exclus.


Les infections à helminthes (schistosoma haematobium, ascaris et autres vers) induisent une forte stimulation de la réponse TH2. Paradoxalement les populations infectées par les helminthes présentent peu de désordres allergiques. Cette singularité peut s’expliquer par des différences dans l’exposition aux pathogènes. Ainsi une forte prévalence d’infection chronique dans les pays en voie de développement entretient un challenge immunitaire avec des cycles d’infection et d’inflammation lesquels vont déclencher la sécrétion des molécules anti-inflammatoires dont l’IL-10 et TGF d’origine lymphocytaire régulatrice (fonction TH3) qui met un terme au schéma dichotomique TH1-TH2. Ne ratez pas le remarquable article paru dans Science du 19 avril 2002 : « Allergy, Parasites, and the Hygiene Hypothesis » par Maria Yazdanbakhsh, Peter G. Kermsner, Ronald van Ree.

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