De quoi !? pas d’antibiotiques pour un rhume ? Assassins !!, lisez cet article !!

vendredi 31 octobre 2003 par Dr Stéphane Guez3431 visites

Accueil du site > Maladies > Traitements > De quoi !? pas d’antibiotiques pour un rhume ? Assassins !!, lisez cet (…)

De quoi !? pas d’antibiotiques pour un rhume ? Assassins !!, lisez cet article !!

De quoi !? pas d’antibiotiques pour un rhume ? Assassins !!, lisez cet article !!

vendredi 31 octobre 2003, par Dr Stéphane Guez

On critique beaucoup actuellement la prescription assez large des antibiotiques. Cependant, on sait, en particulier chez l’enfant, que cette prescription même dans des cas à priori d’infections virales peut être bénéfique chez ceux qui ont un terrain d’asthme et atopiques. Simple impression ou réalité scientifique ?

Antibiotiques macrolides, populations bactériennes et affections inflammatoires des voies aériennes. : Swords WE, Rubin BK.

Department of Microbiology and Immunology, Wake Forest University School of Medicine, Medical Centre Boulevard, Winston-Salem, NC 27157, USA. wswords@wfubmc.edu

dans Neth J Med. 2003 Jul ;61(7):242-8

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et les autres inflammations des voies aériennes sont responsables d’une importante mortalité et morbidité dans le monde.

Les antibiotiques (AB) sont utilisés pour traiter les épisodes infectieux aigus intercurrents des voies aériennes.

Cependant, pour les macrolides, des données significatives et de plus en plus nombreuses semblent indiquer des effets anti-inflammatoires de cette classe AB qui seraient indépendants de l’effet antibactérien et qui pourraient être responsable de l’effet bénéfique de ces antibiotiques.

Dans cette revue de la littérature, les auteurs décrivent les différentes hypothèses concernant le mode d’action anti-inflammatoire des macrolides dans les affections inflammatoires chroniques des voies aériennes.

Les données actuelles font état d’une activité immuno-modulatrice de certains macrolides, médiée en partie par une action activatrice sur les gènes de transcription par le biais d’une activation NF-kappa/beta, qui pourrait être différente des activités antimicrobiennes, et pourrait expliquer leur surprenante efficacité dans l’asthme et dans les infections virales alors que le rôle des bactéries n’est pas établi.

D’autres travaux montrent que de faibles doses de macrolides pourraient également modifier les signaux à l’intérieur et entre les différentes communautés bactériennes et pourraient agir sur les processus de développement de barrière comme le biofilm qui est important pour expliquer l’établissement et le maintien d’infections chroniques.

Les données actuelles suggèrent que les activités qui appartiennent aux effets antimicrobiens contribuent de façon significative à l’effet bénéfique des traitements par macrolides dans des états pathologiques inflammatoires.


Dans cette revue de la littérature les auteurs font le point sur un ensemble de données actuelles qui confirment que les AB macrolides ont un effet anti-inflammatoire spécifique, à coté de leur effet antibactérien, expliquant leur effet bénéfique dans les pathologies chroniques inflammatoires des voies aériennes.

Cet article est très intéressant car il explique un fait clinique qui était mal expliqué jusqu’à présent : à savoir que le fait de prescrire certains antibiotiques, même dans des cas très probables d’infection virale, a un effet bénéfique chez des enfants fragiles comme les asthmatiques.

A priori les antibiotiques sont à réserver aux seules infections microbiennes et les affections à pyogènes devraient justifier de béta-lactamines.

Mais on sait que les macrolides « marchent » très bien.

L’explication est maintenant claire, les macrolides ont une action spécifique anti-inflammatoire à coté de l’action anti-bactérienne. Cette action est confirmée par de nombreux travaux, avec un effet bénéfique dans toutes les affections chroniques inflammatoires des voies aériennes.

Il faut donc avoir le « geste large » dans les affections chroniques bronchiques, mais uniquement pour les macrolides.

Il reste à savoir s’il faut les prescrire à la dose usuelle, ou à des doses très inférieures puisque certains auteurs pensent que l’action serait un peu différente mais efficace en modifiant la bio-écologie de certains systèmes de défense.

Il faut étudier l’impact sur la sélection éventuelle de bactéries résistantes et peser alors les rapports risques/bénéfices de cette démarche thérapeutique originale.

Abonnez-vous!

Recevez les actualités chaque mois