Mister TOU contre docteur No, le dernier James Bond Nippon !!

lundi 17 novembre 2003 par Dr Stéphane Guez1800 visites

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Mister TOU contre docteur No, le dernier James Bond Nippon !!

Mister TOU contre docteur No, le dernier James Bond Nippon !!

lundi 17 novembre 2003, par Dr Stéphane Guez

La toux persistante est-elle réellement plus fréquente chez l’enfant asthmatique ? Que traduit-elle ? Y a t-il un lien avec un asthme mal cadré ? Y a-t-il une corrélation avec des anomalies à la spiromètrie ? Bref beaucoup de questions et un article qui donne des réponses intéressantes.

Fréquence de la toux chez les enfants avec un asthme stable : corrélation avec la fonction pulmonaire, le N02 exhalé et le taux des éosinophiles de l’expectoration. : Li AM, Lex C, Zacharasiewicz A, Wong E, Erin E, Hansel T, Wilson NM, Bush A.

Department of Paediatric Respiratory Medicine, Royal Brompton Hospital, London SW3 6NP, UK. Department of Paediatrics, Chinese University of Hong Kong, Prince of Wales Hospital, Shatin, Hong Kong. Centre for Clinical Trials and Epidemiological Research, Chinese University of Hong Kong, Prince of Wales Hospital, Shatin, Hong Kong. Clinical Studies Unit, Royal Brompton Hospital, London SW3 6NP, UK

dans Thorax. 2003 Nov ;58(11):974-978.

 Objectif de l’étude : Evaluation de la corrélation entre la fréquence de la toux chez des enfants asthmatiques en fonction de la fonction pulmonaire et des marqueurs non invasifs de l’inflammation.

 Méthodologie  :
* 32 enfants, d’age moyen 12 ans (9.5-13.4) ayant un asthme stable ont été inclus.
* Ils ont réalisé une EFR, avec dosage du NO2 exhalé et il a été réalisé un comptage des éosinophiles sur l’expectoration induite ainsi qu’une mesure ambulatoire des épisodes de toux pendant 17 heures et 40 minutes.
* Les épisodes de toux ont été analysés en spikes et en clusters.

 Résultats :
* Des données complètes sur la fréquence de la toux sont disponibles pour 29 enfants (90%).
* Le VEMS et la mesure du NO2 ont été respectivement de 88.5% (IC95% : 79.5-98) et 23.8 ppb (IC95% : 11.4-41.5).
* Le nombre moyen d’épisodes de toux est de 14 (IC95% : 7-24) ce qui est significativement plus élevé que celui d’enfants normaux (6.7, IC95% : 4.1-10.5) p<0.001.
* L’expectoration induite a été réalisable chez 61% des enfants : le taux moyen des éosinophiles est de 0.05% (0 -9%).
* La fréquence de la toux présente une corrélation significative avec la mesure du NO2 (test de Spearman : r = O.781, p<0.001) mais il n’y a pas de corrélation avec le VEMS ou le taux des éosinophiles (respectivement r = -0.270, p=0.157 et r=0.173 et p=0.508).

 Conclusions : Les enfants ayant un asthme stable ont une fréquence augmentée de la toux par rapport à des témoins sains et la fréquence de la toux est plus importante durant le jour que la nuit. La toux pourrait être un marqueur plus sensible de l’inflammation bronchique que la simple spiromètrie.


Dans ce travail portant sur 32 enfants avec asthme stable, les auteurs démontrent que la toux est plus fréquente que chez des enfants sains avec des épisode surtout diurnes et est corrélée au taux de NO2 exhalé traduisant une inflammation mal contrôlée. Ce signe clinique est plus sensible que les anomalies EFR.

Cette étude est intéressante, car elle démontre que cette toux, qui est parfois gênante dans son interprétation, relève bien d’un mécanisme inflammatoire persistant au niveau bronchique.

Mais l’EFR ne peut détecter cette anomalie qui est perceptible par la mesure du NO2 exhalé.

Il s’agit donc d’un signe clinique très sensible, en tout cas plus sensible que l’EFR et le taux des éosinophiles de l’expectoration.

Il est intéressant de noter que cette toux est plus fréquente le jour alors qu’on aurait pu penser qu’en fonction de son lien supposé avec l’asthme elle serait plus fréquente la nuit. Il est possible qu’il s’agisse en fait de voies inflammatoires différentes de celles de l’asthme, ce qui expliquerait également cette dissociation entre asthme stable mais persistance d’une toux.

L’échec des corticoïdes inhalés dans la toux chronique est également un argument supplémentaire à cette hypothèse.

En fait, la toux reste un symptôme important mais mal connu dans son mécanisme physiopathologique et surtout dans sa prise en charge thérapeutique.

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