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C’est bientôt NOel, surtout pour les enfants asthmatiques !!
jeudi 27 novembre 2003, par
L’évaluation de l’asthme de l’enfant est difficile, car de nombreux tests sont difficiles à réaliser, ou nécessitent un plateau technique important. Pouvoir évaluer la sévérité de l’inflammation bronchique par un test très simple comme la mesure du NO exhalé ( NOel) est donc a priori très intéressant. Mais que signifie vraiment ce test ?
Corrélations entre le NO exhalé (NOel) et les marqueurs clinques et inflammatoires de l’asthme persistant chez l’enfant. : Robert C. Strunk, MDa * Stanley J. Szefler, MDb
Brenda R. Phillips, MSc
Robert S. Zeiger, MD, PhDd
Vernon M. Chinchilli, PhDc
Gary Larsen, MDb
Kevin Hodgdon, RRTa
Wayne Morgan, MDe Christine A. Sorkness, PharmDf
Robert F. Lemanske Jr, MDf
aWashington University School of Medicine, St Louis, USA
bNational Jewish Medical and Research Center, Denver, USA
cPennsylvania State University, Hershey, USA
dKaiser Permanente, San Diego, USA
eUniversity of Arizona, College of Medicine, Tucson, USA
fUniversity of Wisconsin, Clinical Science Center, Madison, USA
dans JACI November 2003 • Volume 112 • Number 5
Le NO exhalé est un test non invasif qui estime l’inflammation des voies respiratoires.
Cependant on manque d’informations concernant les corrélations entre le NOel et les caractéristiques biologiques, physiologiques et cliniques de l’asthme de l’enfant qui n’est pas encore sous traitement.
– Objectif de l’étude : Le but a été de rechercher les corrélations entre le NOel et les autres caractéristiques de l’enfant ayant un asthme persistant léger à modéré et ne prenant pas de traitement.
– Méthode :
* Des enfants de 6 à 17 ans ayant un asthme léger à modéré et prenant seulement de l’albuterol à la demande, ont été examinés lors de 2 visites à 1 semaine d’intervalle avant leur randomisation dans l’étude clinique.
* A la visite initiale, des mesures du NOel, une spiromètrie avant et après un broncho-dilatateur, une mesure du taux des éosinophiles sanguins, une mesure de l’ECP, le taux des IgE totales, et la mesure des leucotriènes E4 urinaires ont été réalisés.
* Pendant une semaine avant la randomisation, les symptômes ont été recueillis sur un carnet de bord journalier avec des mesures 2 fois par jour du débit-mètre de pointe par un appareil électronique.
* A la visite de randomisation, la mesure du NOel a été refaite, avec ensuite un test à la méthacholine et des tests cutanés.
* Une étude de corrélation avec une analyse en régression logistique entre le NOel et les caractéristiques cliniques, la fonction pulmonaire, et les bio marqueurs a été réalisée.
– Résultats :
* Le taux de NOel est significativement corrélé au taux des éosinophiles périphériques (r=0.51, p<0.0001), au taux des IgE totales (r=0.48, p<0.001) et au taux de l’ECP urinaire (r=0.31, p<0.0003) mais pas avec le taux des leucotriènes E4 urinaires (r=0.16, p=0.08).
* Une corrélation modeste a été trouvée entre le NOel et le nombre de tests cutanés positifs aux pneumallergènes (r=0.45, p<0.0001).
* Le NOel n’est pas corrélé aux VEMS mais par contre est très fortement corrélé au rapport VEMS/CV (r=-0.19, p=0.032), à la réponse au broncho-dilatateur (r=0.20, p=0.023) et à la PD20% du test à la méthacholine (r=-0.31, p=0.0005).
* Il n’y a pas de corrélations entre le NOel et les caractéristiques cliniques ou les mesures du débitmètre de pointe du matin ou du soir.
* L’analyse en régression montre que 5 variables sont significatives : le taux des éosinophiles, le taux des IgE, l’age, le nombre de mois de traitement corticoïdes inhalés utilisés dans l’année avant l’étude, et le VEMS/CV.
– Conclusions : Ces résultats suggèrent que le NOel apporte des informations sur l’état de l’asthme, avec une bonne corrélation vis-à-vis d’autres marqueurs de l’inflammation. C’est une méthode non invasive qui peut apporter des informations supplémentaires pour les décisions thérapeutiques chez les enfants ayant un asthme.
Dans ce travail, les auteurs démontrent que le taux de NOel est corrélé à plusieurs marqueurs de l’inflammation bronchique de l’asthme de l’enfant : le taux des éosinophiles sanguins, des IgE totales, de l’ECP plasmatique, le nombre de tests cutanés positifs aux pneumallergènes et au rapport VEMS/CV.
Cette étude apporte effectivement des renseignements importants sur l’intérêt de la mesure du NOel chez les enfants asthmatiques ne prenant pas de traitement par les corticoïdes.
Il existe une bonne corrélation surtout avec les marqueurs de l’inflammation éosinophile. La corrélation avec les tests cutanés positifs aux pneumallergènes suggère un lien important entre cette inflammation éosinophile et l’atopie, prouvant que l’allergie est impliquée dans le développement de l’asthme.
Enfin il y a une corrélation avec le rapport VEMS/CV donc avec un syndrome obstructif objectif. L’absence de corrélation avec le VEMS ou avec les mesures du débitmètre de pointe confirme que ces marqueurs ne sont pas fiables chez l’enfant.
La mesure du taux de NOel est donc intéressante chez l’enfant ou du moins il faut maintenant confirmer que ce taux diminue sous traitement et reflète bien par sa diminution une amélioration de l’asthme sur le plan clinique.
Et il faut situer réellement son intérêt dans la prise en charge stratégique de l’asthme de l’enfant : à quels enfants faut-il le proposer ? Avant l’arrêt d’un traitement de fond ? Au contraire pour décider de la mise en route d’un traitement quotidien chez un enfant ayant peu de symptômes ? Affaire à suivre...
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