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Dicton allergologique : Eosinophiles dans le nez, crise d’asthme assurée !
jeudi 4 décembre 2003, par
Il y a un lien certain entre le nez et les bronches chez les patients atopiques. Peut-on démontrer une corrélation entre le fait d’avoir une inflammation nasale et une perturbation des épreuves fonctionnelles respiratoires ? C’est à dire l’existence d’une inflammation nasale est-elle prédictive d’une anomalie de la réactivité bronchique ?
Inflammation nasale et réactivité bronchique à la méthacholine chez des enfants atopiques ayant des symptômes respiratoires. : Sale R, Silvestri M, Battistini E, Defilippi AC, Sabatini F, Pecora S, Rossi GA.
Pulmonary Division, G. Gaslini Institute, Genoa, Italy
dans Allergy. 2003 Nov ;58(11):1171-5.
Chez les patients atopiques, des dysfonctions des voies aériennes supérieures ou inférieures coexistent fréquemment et une rhinite allergique semble constituer un facteur de risque de développer un asthme chez des patients prédisposés.
– Objectif de l’étude :
* Evaluer si chez des atopiques, l’inflammation nasale pourrait refléter des modifications des fonctions respiratoires.
* Les auteurs ont étudié 11 enfants allergiques sensibilisés aux acariens de la poussière de maison avec rhino-conjonctivite et asthme et 10 enfants témoins.
– Méthodologie :
* Tous les enfants ont eu un brossage endonasal avec comptage des éosinophiles et étude de l’expression de la molécule d’adhésion ICAM-1 au niveau des cellules épithéliales.
* Le même jour une étude de la fonction respiratoire, le débit à 25-75%, la capacité vitale et un test d’hyper réactivité à la méthacholine ont été réalisés.
– Résultats :
* Les paramètres fonctionnels respiratoires ne sont pas significativement différents chez les enfants allergiques et chez les témoins (p>0.005) alors qu’il existe une augmentation significative de la réactivité bronchique à la méthacholine, appréciée par la PD20%, dans la population atteinte.
* Par rapport aux témoins, les enfants allergiques ont un pourcentage plus élevé d’éosinophiles dans les sécrétions nasales avec une augmentation de l’expression d’ICAM-1 (p<0.05).
* Lorsqu’on compare inflammation nasale et fonction pulmonaire, on trouve une corrélation significative entre le taux nasal des éosinophiles et la réactivité bronchique à la méthacholine (p=O.002).
– Conclusion : Ces données confortent l’hypothèse d’un lien significatif entre les voies aériennes supérieures et inférieures chez les enfants atopiques sensibilisés aux acariens.
Les auteurs ont mis en évidence une relation entre inflammation nasale et présence d’une hyper réactivité bronchique chez des enfants atopiques avec en particulier un lien entre la présence d’éosinophiles au niveau de la muqueuse nasale et une diminution de la PD20%. La rhinite allergique fait donc bien le lit de l’asthme.
Ce travail confirme l’existence d’une relation étroite entre le nez et les bronches surtout chez les enfants atopiques avec une corrélation forte entre l’inflammation éosinophile de la muqueuse nasale et une hyper réactivité bronchique.
Il est donc indispensable de traiter toutes les affections ORL dans la prise en charge de l’asthme.
Il manque dans ce travail une étude évolutive pour indiquer si le fait de diminuer l’inflammation nasale permet de modifier le seuil de réactivité lors de l’épreuve à la méthacholine.
Il n’y a pas d’indication sur le lien entre l’importance de la sensibilisation aux acariens et l’inflammation nasale.
Enfin, le nombre de patient est faible.
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