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Scoop : Crick et Watson (Nobel 62) étaient des pionniers en allergologie !!
mardi 23 décembre 2003, par
Comment peut-on améliorer l’efficacité de la désensibilisation ? Il faudrait d’une part un allergène inefficace sur le plan allergique mais efficace sur le plan immunologique et d’autre part stimuler de façon préférentielle le système TH1. Pourquoi ne pas injecter sa photographie génétique plutôt que l’allergène lui-même ?
Caractérisation de l’efficacité protectrice et thérapeutique d’un vaccin à ADN codant l’allergène majeur du pollen de bouleau Bet v 1a. : A. Hartl1, R. Hochreiter1, T. Stepanoska1, F. Ferreira2, J. Thalhamer1
1Institute of Chemistry and Biochemistry, 2Institute of Genetics and General Biology, University of Salzburg, Salzburg, Austria
dans Allergy 59 (1), 65-73
On estime à environ 100 millions les patients qui souffrent d’une allergie au pollen de bouleau. Plus de 95% des patients réagissent à l’allergène majeur Bet v 1a, et presque 60% sont sensibilisés exclusivement à cet allergène.
– Objectif de l’étude : L’immunisation par ADN, utilisant le gène de Bet v 1 a, a été évaluée au regard de son efficacité prophylactique et thérapeutique.
– Méthode :
* Un Vaccin à ADN contenant l’ADNc complet de Bet v 1a a été construit par génie génétique avec un promoteur CMV.
* Pour évaluer l’effet protecteur, les animaux ont reçu 3 injections de ce vaccin avant sensibilisation avec l’allergène recombinant Bet v 1a.
* A l’inverse, pour étudier l’effet thérapeutique, la sensibilisation a été suivie par un traitement par vaccin à ADN.
– Résultats :
* Le vaccin ADN Bet v 1a induit une forte réponse anticorps spécifiques avec une réponse de type TH1.Les animaux qui, ont reçu le vaccin ADN sont protégés contre les effets d’une sensibilisation. Cet effet protecteur est caractérisé par une suppression de la production d’IgE spécifiques à Bet v 1a, par l’absence d’activation des basophiles et par une augmentation de l’expression d’IFN gamma.
* Sur le plan thérapeutique, le traitement d’un animal sensibilisé par le vaccin ADN diminue la production d’IgE spécifiques, la libération IgE médiée des basophiles et réduit de façon très importante l’activité anaphylactique étudiée par un test cutané.
* En ce qui concerne la réponse cellulaire immune, l’immunothérapie par ADN induit un shift important et durable des cellules de type TH2 avec une inversion du rapport TH1/TH2 comme le montre une augmentation de l’IFN gamma mais avec des taux inchangés en IL5.
– Conclusion : Ces résultats démontrent un effet protecteur aussi bien préventif que thérapeutique du vaccin ADN codant pour l’allergène Bet v 1a, ce qui laisse à penser qu’il s’agit d’un concept thérapeutique intéressant pour le futur.
Dans ce travail expérimental, les auteurs démontrent que l’immunothérapie par le fragment d’ADN qui code pour l’allergène majeur du bouleau permet non seulement de prévenir la sensibilisation au pollen de bouleau mais diminue également les manifestations allergiques chez l’animal sensibilisé.
Ce travail confirme des travaux précédents qui tous montrent que l’immunothérapie avec le fragment d’ADN de l’allergène permet de prévenir efficacement le développement d’une sensibilisation à cet allergène ainsi que les manifestations cliniques après sensibilisation préalable.
L’avantage de cette technique est qu’il n’y a aucun risque de manifestations allergiques lors de l’immunothérapie puisqu’il n’y a pas l’allergène mais seulement son ADN.
Par contre les limites sont justement la nécessité de caractériser de façon précise l’ADN de l’allergène et surtout d’avoir isolé de façon précise l’allergène en cause.
Ce type de traitement ne sera possible que pour des allergènes suffisamment bien caractérisés et qui entraînent une réaction allergique chez la plupart des individus.
D’autres problèmes sont à résoudre en particulier à propos du vecteur utilisé et du devenir à long terme de cet ADN injecté.
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