Chenilles à la queue leu leu tu approcheras, allergie gratouillante tu feras

dimanche 28 décembre 2003 par Dr Hervé Couteaux23223 visites

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Chenilles à la queue leu leu tu approcheras, allergie gratouillante tu feras

Chenilles à la queue leu leu tu approcheras, allergie gratouillante tu feras

dimanche 28 décembre 2003, par Dr Hervé Couteaux

Pathologie saisonnière bien connue, longtemps décrite comme une simple envenimation plus ou moins compliquée par des phénomènes d’histaminolibération, les réactions cutanées aux chenilles processionnaires du pin reconnaissent parfois un mécanisme différent, qui ne saurait vous être étranger …

Réactions cutanées à la chenille processionnaire du pin dans une population pédiatrique : M. L. Vega1, J. Vega2, J. M. Vega3, I. Moneo4, E. Sánchez1 and A. Miranda2

1Centro de Salud Portillo, Valladolid, Spain, 2Dermatology Unit, Hospital Clínico and Faculty of Medicine, Valladolid, Spain, 3Department of Allergy, Hospital Universitario Río Hortega, Valladolid, Spain, 4Center for Clinical Research and Preventive Medicine, Instituto de Salud Carlos III, Madrid, Spain

dans Pediatric Allergy and Immunology 14 (6), 482-486.

Les lésions cutanées causées par la chenille processionnaire du pin sont fréquentes dans les régions de pinèdes.

Cependant, aucune étude épidémiologique n’a été menée jusqu’à ce jour en population pédiatrique.

Dans cette étude, nous avons évalué la pertinence des réactions à la chenille processionnaire du pin en population pédiatrique de notre environnement, et déterminé le rôle possible d’un mécanisme IgE médié.

Un questionnaire a été mis au point et donné à 1101 enfants et adolescents, de 3 à 17 ans, de régions rurales avec de grandes forêts de pin.

653 réponses aux questionnaires ont été fournies, par les enfants ou leurs parents.

La recherche des cas médiés par les IgE a été basée sur la présence d’une réaction suspecte aux chenilles, et confirmée par des tests in vivo (prick test) et in vitro (immunoblotting).

60 des 653 personnes interrogées (9,18 %) ont rapporté une réaction cutanée à l’exposition aux chenilles. Dans ce groupe, 4 cas seulement (6,7 %) relevaient d’un mécanisme IgE médié.

La caractéristique clinique prédominante de ces patients allergiques aux chenilles était une urticaire de contact.

Nous présentons la première étude de réactions cutanées à la chenille processionnaire du pin dans une population pédiatrique importante.

C’est une pathologie fréquente en zone de pinède et seulement une minorité de cas ont un mécanisme IgE médié.

Ce résultat contraste avec les études concernant les adultes, où ce pourcentage est beaucoup plus important.


La nature allergique de certaines réactions aux chenilles processionnaires avait déjà été démontrée il y a quelques années sur la base de tests cutanés et de détection des IgE par immunoblotting.

L’allergène majeur, Tha p 1, de 15 kDA, a été décrit.

Les caractéristiques de ces réactions allergiques (prick test positif) avaient été précisées par rapport aux simples réactions toxiques (prick test négatif) : d’avantage de réactions cutanées généralisées et d’oedèmes, aussi bien qu’un délai d’apparition plus court (36 minutes en moyenne), et une durée des lésions également plus brève (d’environ 26 heures en moyenne).

L’intérêt de cette étude réside avant tout dans la dimension importante (plus de 1000 cas) de la population étudiée qui nous permet de mieux connaître l’aspect épidémiologique de ses réactions.

Environ 10 % des enfants ont présenté des réactions aux chenilles, ce qui n’est pas négligeable, mais Il apparaît finalement que le pourcentage de réactions allergiques (IgE médiée) est relativement faible. Parmi les enfants ayant présenté des réactions, seuls 6,7 % d’entre eux avaient des réactions allergiques (IgE médiées).

Cette proportion serait plus importante chez les adultes, mais, à ma connaissance, la taille des échantillons de population étudiés chez les adultes est plus réduite et n’autorise pas des conclusions aussi précises.

Cycle d’évolution annuel :
* En avril-mai, les chenilles quittent leur nid d’hiver, descendent le long des troncs en procession, reliées entre elles par un fil de soie, parcourent plusieurs mètres sur le sol avant de s’enterrer.
* Là, elles subissent leur métamorphose et ressortent sous forme de papillon nocturne (dont la vie n’excède pas 24 heures) fin juin début juillet.
* Après accouplement, les femelles vont pondre entre les aiguilles des pins.
* L’éclosion des oeufs à lieu à la fin de l’été, libérant de petites chenilles qui commencent à former des nids.

La lutte contre les chenilles processionnaires est basée sur l’utilisation d’un insecticide dont le principe actif est bactériologique : Bacillus thurigiensis.

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