Bon gras mal gras, les bronches peu concernées.

mardi 17 février 2004 par Dr Alain Thillay1424 visites

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Bon gras mal gras, les bronches peu concernées.

Bon gras mal gras, les bronches peu concernées.

mardi 17 février 2004, par Dr Alain Thillay

Depuis quelques temps, nous voyons fleurir nombre d’études concernant les acides gras (AGPI et AGMI) qui pourraient jouer un rôle sur le développement ou la diminution des maladies cancéreuses ou cardio-vasculaires. Cette étude concerne la relation acides gras polyinsaturés et maladie asthmatique.

Taux des acides gras et risque d’asthme chez l’adulte jeune. : R K Woods1, J M Raven2, E H Walters3, M J Abramson1 and F C K Thien2

1 Department of Epidemiology and Preventive Medicine, Central and Eastern Clinical School, Monash University and The Alfred Hospital, Melbourne, Victoria 3004, Australia
2 Department of Allergy, Immunology and Respiratory Medicine, Central and Eastern Clinical School, Monash University and The Alfred Hospital, Melbourne, Victoria 3004, Australia
3 Discipline of Medicine, School of Medicine, University of Tasmania, Hobart, Tasmania 7000, Australia

dans Thorax 2004 ;59:105-110

 CONTEXTE
Actuellement, il existe un intérêt pour l’effet protecteur possible des acides gras à longue chaîne de la série n-3 du poisson sur les maladies chroniques pulmonaires telles que l’asthme.

 OBJECTIF
Le but de cette étude croisée de population était de déterminer si les acides gras plasmatiques à longue chaîne de la série n-3, comparés à la mesure des apports alimentaires, différaient chez 1601 jeunes adultes asthmatiques ou non.

 METHODES

  • Les sujets d’un âge moyen de 34,6 ans ont complété un questionnaire détaillé concernant la sphère respiratoire, un questionnaire concernant la fréquence des apports alimentaires ; ils ont subi des prick-tests cutanés et une évaluation de la fonction respiratoire comprenant un test de provocation bronchique à la méthacholine pour évaluer l’hyperréactivité bronchique (HRB) et un prélèvement sanguin pour doser les acides gras plasmatiques.
  • Les taux des acides gras étaient analysés dans le cadre de la méthode de régression logistique multiple tenant compte des définitions de l’asthme et de l’atopie.

 RESULTATS

  • L’atopie n’était pas associée à quelques acides gras plasmatiques que ce soit.
  • Les acides gras poly-insaturés de la série n-3 et le rapport n-6/n-3 n’étaient pas uniformément associés à l’asthme ou à l’atopie.
  • L’acide gras poly-insaturé de la série n-6, acide dihomo linolénique (ADHGL) était positivement associé à l’asthme symptomatique (OR=1,30, IC=95%), à l’asthme (OR=1,34, IC=95%) et à l’asthme diagnostiqué par le médecin (OR=1,25, IC=95%).

 CONCLUSION

  • Les acides gras plasmatiques de la série n-3 ne sont pas associés à une réduction du risque d’asthme ou d’atopie parmi une population d’adultes jeunes.
  • L’association de l’ADHGL et de l’asthme justifie d’autres recherches afin de déterminer la relation cause-effet.

Les points forts de cette étude sont une méthodologie solide et un échantillon de grande taille, 1601 patients de la population générale.

Le point faible est le recours à des questionnaires.

Mais, il faut être honnête les éléments objectifs sont largement dominants.

Ici, seule l’ADHGL paraît lié à l’asthme.

Avant de vouloir déterminer le rapport de cause à effet, il faudra confirmer.

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