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Vive la science : le pédiatre qui n’est pas sourd entend donc bien !!
mardi 2 mars 2004, par
Tout ce qui repose sur la perception humaine est suspect de défaillance, il était donc logique que tôt ou tard on se pose la question de la fiabilité de l’oreille du pédiatre dans la perception du wheezing chez un petit enfant soumis à un test de provocation bronchique. Le pédiatre est-il réellement fiable ?
Est-ce que le sifflement bronchique est corrélé au pallier final du test de provocation bronchique chez des enfants en age préscolaire ? : Simon Godfrey, MD, PhD, FRCP *, Kamal Uwyyed, MD, Chaim Springer, MD, Avraham Avital, MD
Institute of Pulmonology, Hadassah University Hospital and Hebrew University-Hadassah Medical School, Jerusalem, Israel
Pediatric Pulmonology
Volume 37, Issue 3 , Pages 193 - 200
– Objectif : Le but de ce travail a été de comparer les données cliniques de l’auscultation (avec dépistage d’un wheezing), à une évaluation objective de l’auscultation à l’aide d’un moyen acoustique, lors de l’atteinte du pallier final d’un test bronchique réalisé chez des enfants d’age préscolaire.
– Méthodologie :
- Les tests ont été réalisés en respiration à volume courant chez 51 enfants suspects d’asthme.
- Un stéthoscope électronique a été utilisé pour l’auscultation de chaque poumon et pour l’enregistrement simultané d’un sonagramme pour l’analyse.
– Résultats :
- Chez 24 enfants, le pédiatre a déterminé que le test était positif, et chez 22 enfants de ce même groupe il a entendu un sifflement bronchique à la fin du test de provocation.
- Chez 2 enfants, le test a été considéré comme positif en se basant sur une légère diminution de la saturation.
- L’enregistrement acoustique a été analysé manuellement à la recherche de sifflements définis en terme de durée, et forme du spectre sans référence aux données d’auscultation.
- Lorsque les tests sont positifs, le pourcentage moyen de sifflements est de 28.1% (IC95% : 19.5-36.8) alors qu’aucun sifflement n’est perçu lorsque les tests sont négatifs.
- En utilisant une valeur seuil du sifflement (durée du sifflement sur durée de la phase respiratoire que multiplie 100) pour 10% de la totalité du groupe, le sifflement clinique est détecté par le pédiatre avec une sensibilité de 100% (aucun faux négatif) et une spécificité de 91%.
– Conclusion : Les observations cliniques de sifflements bronchiques sont très bien corrélées avec la détection acoustique électronique à la fin du test de provocation bronchique chez des enfants d’age préscolaire.
Dans ce travail, les auteurs ont comparé les données de l’auscultation clinique à celles recueillies par un procédé électronique lors d’un test de provocation bronchique chez des enfants d’age préscolaire.
Les résultats montrent que l’oreille du pédiatre a une sensibilité de 100% et une spécificité de 91%.
Ce travail est très important bien que semblant absurde au premier abord. En effet, ce sont les données cliniques qui permettent de déterminer si un test de provocation bronchique est positif ou négatif, c’est-à-dire l’analyse du recueil des manifestations cliniques observées par le pédiatre.
L’auscultation bronchique, qui fait partie de cette analyse globale, a été spécifiquement étudiée ici.
En comparant l’auscultation pédiatrique et l’auscultation électronique, on voit que le pédiatre fait aussi bien que la machine. Il n’y a donc pas de raison à substituer les oreilles du pédiatre par des procédés acoustiques électroniques lors d’un test de provocation bronchique.
Finalement le pédiatre a donc des qualités intéressantes et ne doit pas être si mauvais que ça, puisse qu’il fait aussi bien que la machine électronique.
Voilà un résultat qui va faire chaud au cœur à cette espèce en voie de disparition qu’est le pédiatre.
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