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Alors Docteur, vous êtes sûr que le sport, c’est bon pour la santé (car j’aimerais bien la conserver !).
jeudi 4 mars 2004, par
Les auteurs ont recherché et analysé les décès liés à l’asthme et survenus aux États-unis chez des sportifs pendant ou au décours d’activités sportives. Certains des résultats sont surprenants.
Leur objectif était d’attirer l’attention des partenaires concernés (médecins, entraîneurs et sportifs), et en, lisant l’article, on comprend à quel point c’est important.
Décès liés à l’asthme au cours d’activités sportives : Rétrospective sur 7 ans. : Jack M. Becker, MDa * James Rogers, BS, AT, Cb Gregory Rossini, MDc Haresh Mirchandani, MDd
Gilbert E. D’Alonzo Jr, DOb
aSection of Allergy, Asthma and Immunology, Department of Pediatrics, St. Christopher’s Hospital for Children, Drexel University College of Medicine, Philadelphia, USA
bDivision of Pulmonary and Critical Care Medicine, Department of Medicine, and the Department of Sports Medicine, Temple University School of Medicine, Philadelphia, USA
cPulmonary Associates of Lancaster, LTD, Philadelphia, USA
dChief Medical Examiner’s office, Philadelphia, USA
dans JACI February 2004 • Volume 113 • Number 2
– Historique
- La mortalité liée à l’asthme et la mortalité chez les athlètes pendant l’exercice de leur sport ont déjà fait l’objet de publications détaillées et séparées dans la littérature.
- Cependant, l’asthme n’a pas été signalé comme un facteur de mortalité chez les sportifs de haut niveau.
– Objectif : L’objectif de cette étude était d’attirer l’attention des médecins, des entraîneurs et des parents sur le fait que des enfants et des adultes pouvaient présenter des asthmes aigus graves pendant et immédiatement après les activités sportives.
– Méthodes
- Le "Temple Sports Asthma Research Center" (centre de recherche sur l’asthme et le sport) a identifié, grâce au service national d’information de l’institut Burrel, les athlètes décédés pendant ou juste après le sport de 1993 à 2000.
- Dans les cas où la possibilité de décès par asthme était retrouvée, on demandait le rapport d’autopsie aux autorités légales et on essayait de joindre la famille.
- Les contacts avec la famille se limitaient à l’obtention d’informations sur le décès, les antécédents médicaux, les activités sportives et les traitements médicaux suivis.
- Puis nous avons utilisé des sources d’information secondaires, y compris des coupures de presse, pour confirmer si le patient était décédé d’asthme pendant ou juste après l’activité sportive.
– Résultats
- Deux cent soixante-trois cas possibles ont été identifiés.
- Les critères d’inclusion étaient requis dans soixante et un décès.
- Le nombre de décès était deux fois important chez les sportifs de race blanche que chez ceux de race noire et prédominait chez les hommes.
- La plupart des sujets avaient moins de 20 ans, la prévalence était plus importante entre 10 et 14 ans.
- Cinquante et un pour cent (18 sur 35) des sportifs de compétition sont décédés lors d’une activité sportive organisée, 14 à l’entraînement et 4 au cours d’un match ou d’un meeting sportif.
- Les deux activités les plus fréquemment retrouvées étaient le basket-ball et l’athlétisme.
– Conclusions
- Les sujets décédés d’asthme aigu grave étaient la plupart du temps des hommes de race blanche entre 10 et 20 ans.
- On retrouvait souvent des antécédents d’asthme intermittent ou persistant.
- Des crises fatales d’asthme surviennent à la fois chez des sportifs occasionnels et des sportifs de compétition et peuvent être déclenchées par les activités sportives.
L’asthme et le sport ont toujours eu des relations conflictuelles. D’un coté, le corps médical est unanime pour vanter les effets bénéfiques d’une activité sportive chez les asthmatiques, à condition de la choisir et de la pratiquer correctement, et de l’autre coté, nous sommes confrontés à des parents inquiets, des enfants angoissés et parfois réticents, sans oublier le corps enseignant mal informé.
Dans cette étude réalisée aux États-unis, on dénombre en 7 ans 61 décès par asthme survenant lors de la pratique de sport, de compétition ou non, la plupart du temps chez des hommes et de garçons (le pic étant de 10 à 14 ans).
La prédominance masculine est la conséquence probable de la prévalence plus élevée de l’asthme chez les enfants de sexe masculin et du fait que les garçons ont en général plus d’activités sportives que les filles.
Les sports les plus concernés sont le basket-ball (l’étude est américaine et il est possible que les résultats aient été différents en Europe où le basket-ball est moins pratiqué que le football par exemple) et l’athlétisme, sport très exigeant physiquement.
Une étude américaine de 1996 chez des sportifs de compétition avait comptabilisé en 10 ans 158 décès subits dont 24 seulement ne résultaient pas d’un mécanisme cardio-vasculaire. Il n’y avait pas de différence entre les sportifs de race blanche et de race noire contrairement à cette étude où le ratio de 2/1 est surprenant.
Il aurait été intéressant de connaître le pourcentage de patients ayant un traitement de fond pour leur maladie asthmatique.
Cette étude doit nous faire effectivement réfléchir.
La délivrance d’un certificat médical d’aptitude au sport n’est pas un acte anodin.
Il parait ainsi indispensable que pour tous les asthmatiques désirant pratiquer un sport, un examen médical approfondi avec contrôle de la fonction respiratoire et si possible test à l’effort soient réalisés avant d’accorder la moindre aptitude.
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