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Attention les marmots : méfiez-vous de vos parents s’ils sont asthmatiques !
dimanche 7 mars 2004, par
Le rôle des antécédents d’asthme chez les parents, dans la survenue ultérieure d’une sensibilisation allergénique chez leurs enfants, est évoqué par les enquêtes épidémiologiques. Les auteurs ont évalué cette hypothèse dans une étude réalisée dans un groupe d’enfants américains d’Arizona.
Asthme parental comme facteur de risque de développement d’une sensibilisation précoce des tests cutanés chez l’enfant. : Elena Crestani, MDa
Stefano Guerra, MD, MPH, PhDa Anne L. Wright, PhDa,b
Marilyn Halonen, PhDa,c Fernando D. Martinez, MDa,b
aArizona Respiratory Center, Health Sciences Center, Tucson, Ariz, USA
bDepartment of Pediatrics, University of Arizona College of Medicine, Tucson, Ariz, USA
cDepartment of Pharmacology, University of Arizona, Tucson, Ariz, USA
dans JACI February 2004 • Volume 113 • Number 2
– Contexte. Des données épidémiologiques récentes ont évoqué le paradigme d’une relation causale directe entre sensibilisation allergique et asthme.
– Objectif. évaluer le rôle d’une prédisposition familiale à l’asthme dans le développement de l’atopie chez les enfants.
– Méthode.
- Les sujets participaient à l’étude respiratoire des enfants de Tucson.
- Des tests cutanés (TC) aux pneumallergènes étaient réalisés chez les parents et chez les enfants à l’âge de 6, 11, et 16 ans.
- Les parents étaient considérés asthmatiques (A) s’ils avaient un asthme confirmé par un médecin.
- Ils étaient divisés en 4 phénotypes selon la sensibilisation cutanée (TC+ ou TC -) et le statut asthmatique (A+ ou A-) : TC-/A-, TC-/A+, TC+/A-, TC+/A+.
– Résultats.
- La sensibilisation allergique des enfants variait selon le phénotype des parents à tous les âges (p<0.0001).
- Les enfants des groupes TC+/A- et TC+/A+ tendaient à être significativement plus allergiques que les enfants du groupe TC-/A- à tous les âges.
- Parmi les enfants avec des parents allergiques, ceux avec au moins un parent asthmatique avaient significativement plus de tests cutanés positifs que ceux avec des parents non asthmatiques à l’âge de 6 ans (52.4% vs 37.4%, p<0.005) et à l’âge de 11 ans (70.1% vs 55.6%, p<0.005), mais pas à 16 ans (82.3% vs 75.1%, p=0.18).
- Les résultats étaient indépendants des sifflements chez l’enfant et des caractéristiques de l’atopie chez les parents.
- Le groupe avec TC-/A+ comportait trop peu de sujets pour obtenir des comparaisons fiables.
– Conclusion.
- Parmi les enfants nés de parents atopiques, l’asthme parental est un facteur de risque de la sensibilisation allergique dans la première enfance.
- L’association forte entre sensibilisation allergique et asthme est expliquée au moins en partie par une augmentation de la susceptibilité à la sensibilisation allergénique chez les sujets prédisposés à l’asthme.
Si l’on tient compte des antécédents d’atopie et d’asthme chez les parents, cette étude confirme que l’asthme parental est en soi un facteur de risque de développement d’une sensibilisation allergique aux pneumallergènes chez les enfants.
Ce risque apparaît précocement, dès l’âge de 6 ans, alors qu’il a tendance à disparaître à l’adolescence.
Pourquoi l’asthme favorise-t-il plus la sensibilisation ? Les auteurs ne répondent pas à cette question.
Il est difficile de faire la part précise des choses quant à la participation de l’atopie dans ce risque, car les enfants nés de parents atopiques (TC+) mais non asthmatiques (A-) ont aussi tendance à être plus allergiques.
Des études de cohorte bien conduites seraient nécessaires.
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