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Les allergiques souffrent suffisamment : il est inutile en plus de leur faire mal !!
mercredi 10 mars 2004, par
Les tests cutanés sont la base de notre pratique allergologique. Mais faut-il seulement faire des prick-tests ou également des IDR avec diverses dilutions ? Ces 2 techniques sont-elles superposables ou l’une est-elle meilleure que l’autre ? Autant de réponses primordiales pour assurer un diagnostic de qualité.
Etude comparative entre IDR à différentes dilutions et prick-tests dans le diagnostic de la rhinite allergique. : Gungor A, Houser SM, Aquino BF, Akbar I, Moinuddin R, Mamikoglu B, Corey JP.
Section of Otolaryngology, Department of Surgery, Pritzker School of Medicine, University of Chicago, Chicago, IL 60637, USA
dans Ear Nose Throat J. 2004 Jan ;83(1):54-60.
Parmi les différentes techniques de tests cutanés, on distingue les IDR et les prick-tests. L’utilisation des IDR a été mise en question par certains auteurs, alors que de nombreuses études qui ont démontré la supériorité des pricks sont accusées d’avoir des biais.
– Objectif de l’étude : Les auteurs ont réalisé une étude pour comparer la validité des pricks et des IDR, et plus spécialement l’intérêt d’une titration des IDR dans le diagnostic de la rhinite allergique.
– Méthodologie :
- Un test de provocation nasal a été réalisé chez 22 sujets avant l’entrée dans l’étude.
- Une mesure rhino manométrique acoustique de la réponse nasale a été positive chez 34 patients et négative chez 28 patients.
- Tous les patients ont eu des tests cutanés en prick et en IDR à diverses concentrations.
– Résultats :
- Les prick tests sont plus sensibles (85.3 versus 79.4%) et plus spécifiques (78.6 versus 67.9%) que les IDR avec dilutions lors d’un dépistage allergique.
- La valeur prédictive des pricks est plus grande que celle des IDR avec dilutions (82.9 versus 75%) de même que la valeur prédictive négative (81.5 versus 73%).
Aucune de ces différences n’est cependant statistiquement significative. - En raison du peu de patients inclus, cette étude n’était pas suffisamment puissante pour mettre en évidence une différence significative.
– Conclusion :
- Ces résultats suggèrent que les résultats obtenus par des IDR avec diverses dilutions sont identiques à la réalisation de prick-tests en terme de sensibilité, spécificité et qu’à la fois les IDR et les pricks sont bien corrélés au test de provocation nasale dans l’allergie à l’ambroisie.
- Aussi le choix du type de tests a réaliser pour le praticien va-t-il dépendre de sa pratique, de ce qu’il attend : résultats quantitatifs ou qualitatifs, rapidité des résultats, du type de traitement envisagé (immunothérapie ou traitement symptomatique).
Dans ce travail les auteurs ont comparé l’intérêt des prick-tests versus IDR à diverses dilutions chez des patients ayant une rhinite allergique avec test de provocation nasal évalué par rhino manométrie.
Les prick-tests sont plus sensibles, plus spécifiques, avec une meilleure valeur prédictive positive et négative.
Ce travail est intéressant car les tests cutanés représentent l’exploration de base en allergologie. Il faut donc être certain que ces tests sont performants avec une bonne sensibilité et une bonne spécificité.
Il arrive assez souvent qu’une symptomatologie surtout ORL semble allergique mais que l’exploration cutanée par pricks soit négative. On se pose alors la question de la fiabilité de ces tests et si dans certains cas il ne faudrait pas réaliser des IDR avec diverses dilutions.
Ce travail confirme qu’il n’y a pas de différence entre ces 2 techniques de tests et, même que les prick-tests sont plus performants que les IDR.
Compte tenu de caractère douloureux des IDR, en rendant l’emploi impossible chez l’enfant, et du risque potentiel de déclencher une réaction anaphylactique par IDR, cette technique n’a en fait plus vraiment d’intérêt pour les pneumallergènes à condition que les pricks soient réalisés de façon convenable.
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