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Dermatite atopique : Plus ça gratte, plus ça tousse. Plus ça éternue et plus c’est grave : facile non !
jeudi 11 mars 2004, par
La dermatite atopique guérit en général spontanément après quelques années. Cependant, cette affection affecte sérieusement l’enfant et ses parents. Souvent les médecins sont sollicités sur les facteurs de risque de sévérité de cette affection et ne savent quoi répondre. Il suffit de lire les lignes suivantes...
Facteurs prédictifs de la sévérité de la dermatite atopique à tout age. : Ben-Gashir MA, Seed PT, Hay RJ.
dans J Am Acad Dermatol. 2004 Mar ;50(3):349-56
La dermatite atopique (DA) est une affection chronique dont la prévalence a augmenté ces 4 dernières décennies. Cependant on connaît encore mal les facteurs qui sont responsable de la sévérité de cette affection.
– Méthodes :
- Les auteurs ont réalisé une étude longitudinale qui a inclus des enfants âgés de 5 à 10 ans et recrutés par des médecins généralistes du Royaume Uni.
- Les enfants ont été recrutés par ces médecins qui ont ensuite appliqué les critères diagnostic de DA en vigueur en Angleterre pour confirmer le diagnostic chez ces enfants.
- Le Scorad a été utilisé pour quantifier la sévérité de l’affection.
- De plus des informations complémentaires ont été obtenues des parents lors du premier interrogatoire, comme l’age de début, la classe sociale, les origines ethniques, les antécédents d’atopie chez l’enfant, les antécédents familiaux d’atopie et les autres facteurs de risque à l’aide d’un questionnaire.
- L’objectif a été de documenter les facteurs de risque de la sévérité de la DA dans le temps en répétant les interrogatoires et les examens cliniques pendant 2 ans.
– Résultats :
- Au total, 137 enfants (65 garçons (47%) et 72 filles) ayant une DA ont été recrutés et revus à 4 reprises ; 40 en mars 1998, 104 en octobre 1998, 116 en mars 1999 et 120 lors de la visite finale en octobre 1999, assurant ainsi un suivi de 88%.
- Les scores de sévérité ont été classés en 3 catégories (léger 80%, modéré 18%, sévère 2%) comme le suggère les recommandations.
- Au sein de cette population les auteurs ont pu observer que l’eczéma qui débute durant la première année de vie, qui s’accompagne d’un asthme, d’un rhume des foins ou des 2 et qui s’associe à une vie en zone urbaine est une affection plus sévère indépendamment des autres facteurs.
– Conclusions :
- Cette étude a étudié de façon systématique les facteurs de sévérité de la DA dans une population ciblée.
- Il faut donc tenir compte de ces facteurs de sévérité pour les reconnaître lors de la prise en charge de ces enfants.
- Des études ultérieures doivent être menées à la recherche de ces facteurs prédictifs de sévérité de la DA.
Dans ce travail, les auteurs démontrent que les facteurs de sévérité d’une dermatite atopique sont :
- l’age jeune de survenue dans la première année,
- un asthme et/ou un rhume des foins associés ainsi que
- la vie en zone urbaine,
- et cela de façon indépendante des autres facteurs de risque classiques (antécédents familiaux etc.)
Ce travail est un peu curieux car il ne semble pas à priori apporter des éléments réellement nouveaux.
La dermatite atopique est, comme son nom l’indique, une affection dermatologique associée à une atopie. Plus cette dernière est sévère plus la dermatite est sévère ce qui semble logique. On ne voit pas trop ce que cela va changer sur le plan thérapeutique à part mettre l’enfant à la campagne, à condition de démontrer que cela peut réellement l’améliorer. Les facteurs mis en évidence dans ce travail ne permettent pas vraiment de modifier la prise en charge de ces enfants.
Pour les parents, ils n’auront que la confirmation évidente que leur enfant qui a de l’asthme et une rhinite et de l’eczéma est bien malade !!
Bref, l’épidémiologie enfonce quelquefois des portes ouvertes mais n’aide pas à forcément à ouvrir les portes fermées.
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