Même avec tes corticoïdes inhalés, t’as d’beaux os tu sais !

dimanche 14 mars 2004 par Dr Sylvie HUET1223 visites

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Même avec tes corticoïdes inhalés, t’as d’beaux os tu sais !

Même avec tes corticoïdes inhalés, t’as d’beaux os tu sais !

dimanche 14 mars 2004, par Dr Sylvie HUET

Les auteurs ont réalisé une méta-analyse afin d’étudier chez l’adulte le retentissement de la corticothérapie inhalée au long cours sur la densité minérale osseuse. Ces médicaments sont ils donc réellement sans risque ?

Impact de la corticothérapie inhalée au long cours sur la densité minérale osseuse : résultats d’une méta-analyse : Halpern MT, Schmier JK, Van Kerkhove MD, Watkins M, Kalberg CJ.

Exponent, Alexandria, Virginia, USA. mhalpern@exponent.com

dans Ann Allergy Asthma Immunol. 2004 Feb ;92(2):201-7 ; quiz 207-8, 267

 Historique  : l’impact de la corticothérapie inhalée (CI) au long cours sur la densité minérale osseuse (DMO) reste méconnue.

 Objectif  : Évaluer l’impact d’une CI au long cours sur la DMO.

 Méthodes :

  • méta-analyse des effets observés.
  • Les articles publiés ou non ont été identifiés grâce à des recherches dans les bases de données MEDLINE et EMBASE et à des consultations d’experts.
  • Les études portant sur la DMO chez les adultes présentant un asthme ou une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et utilisant des CI ainsi que des contrôles témoins ne recevant pas de CI ont été identifiées.
  • Les études ont été évaluées par deux experts indépendants.
  • Le data correspondant aux critères d’inclusion a ensuite fait l’objet d’une méta-analyse.

 Résultats  :

  • Quatorze (5.3%) des 266 études analysées remplissaient les critères d’inclusion spécifiés.
  • Nous avons obtenu des renseignements suffisants pour réaliser une méta-analyse sur 3 mesures chez les patients traités par CI (DMO lombaire, fémorale, et du grand trochanter) et une mesure (DMO lombaire) chez les témoins non traités par CI.
  • Selon les définitions actuelles du Programme National de Prévention et d’Éducation dans l’Asthme, la majorité des études portait sur des patients recevait des doses modérées à élevées de CI.
  • Chez les sujets recevant des CI, les modifications annuelles par rapport à la valeur de base de la DMO lombaire, de la tête fémorale et du grand trochanter (respectivement -0.23%, -0.17% et + 1.46%) n’étaient pas statistiquement significatives, de même que les changements moyens de la DMO lombaire des témoins (-0.02%).
  • De plus, les modifications annuelles de la DMO lombaire n’étaient pas statistiquement significatifs chez les sous-groupes de patients présentant un asthme ou une BPCO.

 Conclusions : L’utilisation au long cours de CI par les patients présentant un asthme ou une BPCO n’est pas associée à des modifications significatives de la DMO.


Nous remarquons tous dans notre pratique que les asthmatiques sont souvent sous-traités en raison de la peur par certains médecins, les patients et les parents d’utiliser des corticoïdes inhalés (CI) au long cours. Ceci est particulièrement observé chez les enfants.

Dans cette étude, les auteurs rapportent les résultats d’une méta-analyse effectuée chez les adultes et les patients présentant une BPCO et recevant des doses modérées à élevées de corticoïdes inhalés.

Le paramètre analysé est la densité minérale osseuse (DMO), et il en résulte que l’utilisation de CI au long cours ne modifie pas la DMO.

Il est vrai que cette étude a été effectuée chez les adultes mais une étude australienne publiée en février 2004 chez des enfants recevant des doses de propionate de fluticasone supérieures ou égales 1000 mcg/jour pendant au moins 6 mois n’avait pas retrouvé non plus de modification significative de la DMO. Par contre, il semble que les femmes en phase post-ménopausique soient plus sensibles aux effets des CI sur la DMO selon des auteurs japonais (2001).

Enfin, si les CI ne présentent donc pas ou peu de risques sur le minéralisme osseux, il n’en est pas de même au niveau de l’axe surrénalien où des effets de freinage sont observés lorsque de fortes doses sont administrées au long cours.

Le principe de recherche de la dose minimale efficace reste donc d’actualité.

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