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Une belle chocolatine fait saliver le client et tousser le marchand !!
jeudi 18 mars 2004, par
Il est très important de mieux connaître les maladies allergiques professionnelles non seulement pour aider très vite les apprentis à changer d’orientation, mais également pour réaliser une protection sur les lieux de travail. La boulangerie est un milieu à risque comme le montre cette étude prospective.
Allergie respiratoire chez les apprentis boulangers : est-ce que les allergies professionnelles suivent le même le développement que l’allergie commune ? : J. Walusiak1, W. Hanke2, P. Górski3, C. Paczyski1
1Department of Occupational Diseases & Occupational and Environmental Allergy Centre ; 2Department of Environmental Epidemiology, Nofer Institute of Occupational Medicine, Lodz ; 3Department of Pulmonology and Allergology, Medical University of Lodz, Poland
dans Allergy 59 (4), 442-450
Cette étude prospective décrit l’incidence, les facteurs de risque et l’histoire naturelle de l’allergie respiratoire chez des apprentis boulangers.
– Méthodologie :
- 287 apprentis en boulangerie ont été inclus avec réalisation d’un questionnaire, de prick-tests à des allergènes communs et professionnels, une évaluation du taux des IgE totales et des IgE spécifiques à la farine et à l’alpha-amylase au début de leur apprentissage, à 1 an et à 2 ans après son début.
- Des tests spirométriques, un test de provocation à l’histamine et à des allergènes spécifiques ont permis de porter le diagnostic positif d’allergie respiratoire professionnelle.
– Résultats :
- L’incidence des manifestations pulmonaires rapportées au travail en boulangerie est de 4.2% durant la 1° année, et de 8.6% durant la 2° année d’exposition.
- L’hypersensibilité aux allergènes professionnels se développe respectivement chez 4.6 et 8.2% des patients.
- L’incidence de la rhinite allergique professionnelle est de 8.4% après 1 an, et de 12.5% après 2 ans, et l’incidence de l’asthme professionnel et ou de la toux équivalente d’asthme est respectivement de 6.1 et 8.7%.
- La période de latence des symptômes de rhinite est de 11.6 +/- 7.1 mois et pour les symptômes pulmonaires de 12.9 +/- 5.5 mois.
- Seulement chez 20% des patients ayant un asthme professionnel, une rhinite allergique a pu être diagnostiquée à un stade précoce.
- Chez 21 des 25% de patients ayant un asthme professionnel, une toux chronique était la seule manifestation de la maladie bronchique.
- Une analyse en régression logistique révèle que les pricks positifs pour les pneumallergènes communs sont un facteur de risque significatif respectivement : d’une hypersensibilité aux allergènes professionnels (OR : 10.6%, CI95% : 5.27-21.45) ; d’une rhinite professionnelle (OR : 3.9%, IC95% : 1.71-9.14) et d’un asthme professionnel (OR : 7.4%, IC95% : 3.01-18.04).
- De plus des pricks positifs aux allergènes professionnels dés l’entrée dans l’étude sont un facteur de risque d’asthme (OR : 6.9, IC95% : 0.93-51-38).
– Conclusions :
- L’incidence de l’asthme professionnel et de la rhinite chez les apprentis boulangers est élevée, et augmente avec la durée du temps d’exposition aux allergènes.
- La positivité cutanée aux allergènes communs et professionnels est le facteur de risque principal de développer un asthme spécifique du boulanger.
- Beaucoup de cas de sensibilisation respiratoire chez les apprentis boulangers sont liés à une sensibilisation spécifique.
- Chez la plupart des patients qui développent un asthme, les manifestations de rhinite surviennent en même temps que les manifestations broncho-pulmonaires.
Cette étude prospective chez des apprentis boulangers démontre que l’exposition aux allergènes spécifiques entraîne un asthme et une rhinite après 1 an d’exposition en moyenne (rhinite 12.5%, asthme 8.7%).
La rhinite apparaît en même temps que l’asthme.
Les tests cutanés sont les meilleurs facteurs prédictifs.
Cette étude est très intéressante. Pouvoir dépister les patients à risque de développer une allergie respiratoire professionnelle est très important. Pour cela il faut d’abord connaître l’histoire naturelle de cette allergie professionnelle.
En incluant des apprentis qui sont suivis pendant 2 ans, cette étude apporte des renseignements très précieux.
On apprend ainsi que le délai d’apparition des manifestations allergiques est relativement long survenant après 1 an d’exposition.
Contrairement à une idée reçue, l’asthme n’est précédé d’une rhinite que dans 20% des cas, la grande majorité des patients ayant en même temps l’apparition de l’asthme et de la rhinite allergique.
Par ailleurs, l’asthme se manifeste dans la majorité des cas par une toux chronique qui a bien valeur d’équivalent d’asthme comme le démontre spirométries et tests de provocation non spécifiques et spécifiques.
Les tests cutanés sont les meilleurs facteurs prédictifs lorsqu’ils sont positifs, de l’apparition de manifestations allergiques professionnelles et en particulier d’asthme professionnel. Cependant on note des écarts-types extrêmement important ce qui complique l’intérêt de la valeur de ces tests pour des cas individuels.
On retient surtout dans ce travail, la nécessité d’un suivi des apprentis dés la fin de la première année d’étude, avec la recherche systématique d’un asthme lorsqu’il y a une toux chronique sans attendre d’abord des manifestations de rhinite allergique.
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