La pollution n’affecte par la toux des petits kangourous !!

jeudi 22 avril 2004 par Dr Stéphane Guez1755 visites

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La pollution n’affecte par la toux des petits kangourous !!

La pollution n’affecte par la toux des petits kangourous !!

jeudi 22 avril 2004, par Dr Stéphane Guez

La pollution atmosphérique est accusée d’entraîner le développement de l’asthme chez les enfants. Mais cette association est elle réelle ? y a-t-il vraiment des preuves d’un lien entre les polluants atmosphériques et les symptômes d’asthme ? Cette étude chez des enfants australiens apporte une réponse inattendue.

Effets aigus de la pollution de l’air ambiant des villes sur les symptômes respiratoires, l’utilisation des médicaments contre l’asthme et des visites aux médecins pour crise d’asthme dans une cohorte d’enfants australiens. : Jalaludin BB, O’Toole BI, Leeder SR.

Department of Public Health and Community Medicine, University of Sydney, Sydney, Australia

dans Environ Res. 2004 May ;95(1):32-42

 Objectif de l’étude : Les auteurs ont inclus une cohorte d’enfants du primaire ayant des antécédents de sifflements bronchiques dans une étude longitudinale de 11 mois pour étudier les relations entre la pollution de l’air ambiant et la morbidité respiratoire.

 Méthodologie :

  • Les auteurs ont obtenu des données sur la pollution de l’air (ozone, particules de moins de 10 microns et dioxyde de nitrite), les données météorologiques et la concentration des pollens.
  • 125 enfants ont été inclus et sont restés lors de l’analyse finale.
  • Les auteurs ont utilisé un modèle de régression logistique pour déterminer les associations entre la pollution de l’air et les symptômes respiratoires, le recours aux médicaments et les consultations médicales pour crise d’asthme.

 Résultats :

  • Il n’y a pas d’association entre les concentrations en ozone de l’air ambiant et les symptômes respiratoires, le recours aux traitements et les consultations médicales pour asthme.
  • Il y a cependant une association entre les concentrations en particules et les visites aux médecins pour asthme (RR=1.11, IC95% : 1.04-1.19) et entre les concentrations en nitrite et la toux (RR=1.05, IC95% : 1.003-1.10) dans des modèles de pollution unique.
  • Les associations ont persisté de façon significative dans des modèles de pollutions multiples.
  • Il n’y a pas de preuves que les enfants avec un sifflement, un test positif à l’histamine, et un diagnostic d’asthme porté par un médecin réagissent différemment à la pollution atmosphérique qu’un enfant avec sifflements et diagnostic d’asthme et par rapport à des enfants avec des sifflements seulement.

 Conclusion  :

  • Il y a une association significative entre les particules dans l’air et les visites aux médecins pour asthme et une association entre la concentration en nitrite et la prévalence de la toux.
  • Cependant il n’a pas été possible de démontrer que les niveaux de pollution de l’air ambiant dans l’ouest de Sydney aient des effets indésirables cohérents qui affectent les enfants ayant des antécédents de sifflements bronchiques.

Les auteurs, à partir d’une cohorte d’enfants suivis pendant 11 mois, démontrent des associations isolées entre certaines pollutions atmosphériques et des symptômes respiratoires, mais aucune association significative cohérente expliquant un asthme par rapport aux taux d’exposition des divers polluants.

Actuellement les associations entre pollution atmosphérique et asthme sont extrêmement débattues car les données sont contradictoires même si l’opinion publique a déjà porté un jugement définitif accusant la pollution.

Il ne s’agit pas d’une querelle stérile mais d’une nécessité fondamentale : il est indispensable de trouver réellement les facteurs qui entraînent le développement de l’asthme chez les enfants pour porter des mesures de prévention efficace.

Nous invitons les lecteurs à lire les comptes rendus de la SFAIC de Marseille à ce propos.

Ce travail confirme la difficulté à démonter un lien entre les polluants atmosphériques et un diagnostic cohérent d’asthme.

Par contre il existe des associations entre certains symptômes et certains polluants. Mais il n’y a pas de différence entre les enfants ayant un asthme certain et ceux qui ont de simples sifflements bronchiques.

Ainsi il ne faut pas de façon hâtive faire un lien entre pollution atmosphérique et asthme, d’autant que des études épidémiologiques confirment cette absence de liens.

Mais alors comment expliquer l’augmentation de la prévalence de l’asthme dans nos pays ?

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